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Symboles et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger

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L'incarnation.

(36) Nous croyons que, de ces trois personnes, seule la personne du Fils a pris une nature humaine véritable, sans péché, de la sainte et immaculée Vierge Marie, pour la libération du genre humain ; il est né d'elle selon un nouvel ordre, selon une nouvelle naissance : un nouvel ordre, parce que invisible en sa divinité il paraît visible en la chair ; nouvelle naissance, parce qu'une virginité intacte n'a pas connu le contact de l'homme et a fourni la matière de son corps fécondé par l'Esprit Saint.
(37) Cet enfantement de la Vierge, la raison ne peut le comprendre ; aucun exemple ne l'éclaire. Si la raison le comprend, il n'est pas admirable ; si des exemples l'éclairent, il ne sera plus particulier.
(38) Il ne faut pas cependant croire que le Saint-Esprit est le Père du Fils, du fait que Marie a conçu sous l'ombre de ce même Saint-Esprit, car nous ne devons pas avoir l'air d'affirmer que le Fils a deux Pères : il est certainement impie de le dire.

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(39) Dans cette conception admirable, la Sagesse, s'étant bâti une demeure, " le Verbe s'est fait chair et il a habité, parmi nous " Jn 1,14 . Cependant, ce Verbe ne s'est pas transformé ni changé dans la chair, en sorte que celui qui voulait être homme cessât d'être Dieu ; mais " Le Verbe s'est fait chair de telle sorte qu'il y a en lui non seulement le Verbe dde Dieu et la chair de l'homme, mais encore une âme humaine raisonnable et que tout est appelé Dieu à cause de Dieu et homme à cause de l'homme.
(40) Dans le Fils de Dieu, nous croyons qu'il y a deux natures, celle de la divinité et celle de l'humanité, que l'unique personne du Christ a unies en lui de telle sorte qu'il est impossible de jamais séparer la divinité de l'humanité et l'humanité de la divinité.
(41) Dès lors, le Christ est Dieu parfait et homme parfait dans l'unité d'une seule personne ; néanmoins, en disant qu'il y a deux natures dans le Fils nous ne faisons pas qu'il y ait deux personnes en lui, de peur qu'à la Trinité - ce qu'à Dieu ne plaise ! - ne vienne s'ajouter une quaternité.
(42) Car Dieu le Verbe n'a pas pris la personne de l'homme, mais sa nature, et dans la personne éternelle de la divinité, il a pris la substance temporelle de la chair.

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(43) De même nous croyons que le Père, le Fils et le Saint- Esprit ont une unique substance, sans dire pourtant que la Vierge Marie ait enfanté l'unité de cette Trinité : elle n'a enfanté que le Fils, qui seul a pris notre nature dans l'unité de sa personne.
(44) Nous devons croire aussi que l'Incarnation du Fils de Dieu a été réalisée par la Trinité tout entière car les oeuvres de la Trinité ne peuvent être divisées. Cependant le Fils seul a pris la forme d'esclave Ph 2,7 dans la singularité d'une personne, non dans l'unité de la nature divine ; dans ce qui est propre au Fils, non dans ce qui est commun à la Trinité :
(45) cette forme a été jointe à l'unité de la personne, en sorte que le Fils de Dieu et le Fils de l'homme sont un seul Christ. De même le Christ, dans ses deux natures, est fait de trois substances, celle du Verbe, qu'il faut rapporter à l'essence de Dieu uniquement, celles du corps et de l'âme qui appartiennent à l'homme véritable.

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(46) Il a donc en lui la double substance de sa divinité et de notre humanité.
(47) Parce qu'il est venu de Dieu le Père sans commencement, on dit seulement qu'il est né, car il n'a pas été fait ni prédestiné ; mais parce qu'il est né de la Vierge Marie, on doit croire qu'il est né, a été fait et a été prédestiné.
(48) Cependant en lui les deux générations sont admirables, parce qu'il a été engendré du Père, sans mère, avant les siècles, et parce qu'à la fin des siècles il a été engendré d'une mère, sans père. En tant qu'il est Dieu, il a créé Marie; en tant qu'il est homme, il a été créé par Marie. Il est le père et le fils de Marie sa mère.
(49) De même du fait qu'il est Dieu, il est égal au Père ; du fait qu'il est homme, il est moindre que le Père.
(50) De même nous devons croire qu'il est plus et moins que lui-même : dans la forme de Dieu, le Fils est plus que lui-même, parce qu'il a pris l'humanité, à qui la divinité est supérieure ; mais dans la forme d'esclave, il est moins que lui-même, c'est-à-dire dans l'humanité qui est reconnue inférieure à la divinité.
(51) Car de même que la chair qu'il a prise le fait moins, non seulement que son Père, mais que lui-même, de même selon sa divinité par laquelle il est égal au Père, lui-même et le Père sont plus que l'homme, que seule la personne du Fils a assumé.

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(52) De même, cherche-t-on si le Fils pourrait être à la fois égal au Saint- Esprit et plus grand que lui, comme l'on croit qu'il est tantôt égal au Père et tantôt moindre que le Père, nous répondrons : selon la forme de Dieu, il est égal au Père et au Saint-Esprit ; selon la forme d'esclave, il est moindre que le Père et le Saint-Esprit, parce que ni le Saint-Esprit ni Dieu le Père, mais seule la personne du Fils s'est incarnée, et eu égard à cette chair, nuus croyons qu'il est moindre que ces deux autres personnes.
(53) De même nous croyons que ce Fils, en tant que personne, est distinct, mais inséparable du Père et du Saint-Esprit ; en tant que nature il est distinct de la nature humaine qu'il a prise. De même, avec la nature humaine, il constitue une personne ; avec le Père et le Saint-Esprit, il est la nature ou substance de la divinité.

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(54) Cependant nous devons croire que le Fils n'a pas été envoyé seulement par le Père, mais par le Saint-Esprit, car lui-même dit par le Prophète : " Voici que maintenant le Seigneur m'a envoyé ainsi que son Esprit " Is 48,16 .
(55) On reconnaît aussi qu'il a été envoyé par lui-même, car indivisible est non seulement la volonté mais l'opération de la Trinité tout entière.
(56). Celui qui a été appelé unique avant les siècles est devenu le premier- né dans le temps : unique en raison de l'essence divine, premier- né en raison de la nature de chair qu'il a prise.

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La Rédemption.

(57) Dans la forme d'homme qu'il a prise, nous croyons, qu'il est, selon la vérité de l'Evangile, conçu sans péché, né sans péché, mort sans péché, lui qui seul " s'est fait péché " pour nous Is 2 , c'est-à-dire sacrifice pour nos péchés.
(58) Néanmoins, il a subi la Passion pour nous, sa divinité demeurant intacte, il a été condamné à mort, a eu sur la croix une vraie mort de la chair ; et le troisième jour, relevé par sa propre puissance, il a surgi du tombeau.

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Le sort de l'homme après la mort.

(59) Ainsi l'exemple de notre chef nous fuit confesser qu'il y a une véritable résurrection de la chair pour tous les morts.
(60) Nous ne croyons pas que nous ressusciterons dans un corps aérien ou dans quelque autre espèce de chair, selon les divagations de certains, mais dans cette chair avec laquelle nous vivons, nous existons et nous nous mouvons.
(61) Notre Seigneur et Sauveur ayant fourni le modèle de cette sainte résurrection, a regagné par son Ascension le trône paternel que sa divinité n'avait jamais abandonné.
(62) Siégeant là, à la droite du Père, il est attendu pour la fin des siècles comme juge de tous les vivants et de tous les morts.
(63) De là il viendra avec tous les saints pour juger et rendre à chacun le salaire qui lui est personnellement dû, selon ce que chacun aura accompli quand il était en son corps, soit en bien, soit en mal 2Co 5,10 .
(64) Nous croyons que la sainte Eglise catholique, rachetée au prix de son sang, régnera avec lui pour toujours.
(65) Rassemblés au sein de cette Eglise, nous croyons et professons un seul baptême en rémission de tous les péchés.
(66) Dans cette foi, nous croyons sincèrement à la résurrection des morts et nous attendons les joies du siècle à venir.
(67) Il ne nous reste qu'à demander ceci dans notre prière : lorsque, après l'exécution et la fin du jugement, le Fils aura remis son Royaume à Dieu son Père 1Co 15,24 , qu'il nous y fasse participer, afin que, par cette foi qui nous unit à lui, nous régnions avec lui sans fin.

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(68) Tel est l'exposé de la foi que nous professons. Par elle, les doctrines de tous les hérétiques sont anéanties ; par elle, les coeurs des fidèles sont purifiés ; par elle, on arrive glorieusement à Dieu...
 
 
 
 

DONUS : 2 novembre 676 - 11

avril 678

AGATHON : 27 juin 678 - 10

janvier 681

 

Lettre " consideranti mihi " aux empereurs, 27 mars 680

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La Trinité divine.

Voici donc en quoi consiste la foi évangélique et apostolique et la tradition qui est la règle : nous confessons que la Trinité sainte et indivisible, c'est- à-dire le Père et le Fils et l'Esprit Saint, est d'une unique divinité, d'une unique nature et substance ou essence, et nous proclamons également qu'elle est d'une unique volonté naturelle, d'une unique force, opération, seigneurie, majesté, puissance et gloire. Et tout ce qui est dit de cette même sainte Trinité quant à l'essence instruits en cela par la doctrine qui est la règle, nous voulons le comprendre au singulier comme de l'unique nature des trois personnes consubstantielles.

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Le Verbe de Dieu devenu chair.

Mais lorsque nous professons notre foi au sujet de l'une de ces mêmes trois personnes de cette Trinité sainte le Fils de Dieu, Dieu Verbe, et du mystère de son économie adorable dans la chair, nous expliquons, conformément à la tradition de l'Evangile, tout ce qui appartient à l'unique et même Seigneur, notre Sauveur Jésus Christ, d'une double manière c'est-à-dire que nous proclamons ses deux natures, à savoir la divine et l'humaine, à partir desquelles et dans lesquelles il existe également après l'union admirable et inséparable. Nous confessons également que chacune de ses natures a sa propriété naturelle : que la divine possède tout ce qui est divin, et l'humaine tout ce qui est humain, à l'exception du péché. Et nous reconnaissons que les deux appartiennent à l'unique et même Dieu, Verbe incarné, c'est-à-dire devenu homme, sans confusion, sans séparation, sans changement - l'intelligence seule discernant ce qui est uni, en raison de l'erreur que représenterait la confusion. Car nous rejetons de la même façon le blasphème de la division et celui du mélange.

544
Mais lorsque nous confessons deux natures ainsi que deux volontés naturelles et deux opérations naturelles dans notre unique Seigneur Jésus Christ, nous ne disons ni qu'elles sont contraires ou qu'elles s'opposent l'une à l'autre..., ni qu'elles sont comme séparées en deux personnes ou hypostases, mais nous disons que le même Jésus Christ, de même qu'il a deux natures, a également en lui deux volontés et deux opérations naturelles : c'est-à-dire qu'il a la volonté et l'opération divine en commun de toute éternité avec le Père coessentiel, et que la volonté et l'opération humaine il les a prises temporellement de nous avec notre nature. ...

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De plus l'Eglise apostolique du Christ .. reconnaît, en raison des propriétés naturelles, que chacune de ces natures du Christ est complète, et tout ce qui a trait aux propriétés des natures, elle le confesse comme donné deux fois, puisque notre Seigneur Jésus Christ lui-même est aussi bien Dieu complet qu'homme complet, aussi bien à partir qu'en deux natures...
En conséquence... elle confesse donc et proclame qu'il y a aussi en lui deux volontés naturelles et deux opérations naturelles. Car si quelqu'un comprenait la volonté comme personnelle, il faudrait aussi, puisqu'on parle de trois personnes dans la sainte Trinité, qu'on parle de trois volontés personnelles et de trois opérations personnelles (ce qui est absurde et totalement impie). Mais si, comme le comporte la vérité de la foi chrétienne, la volonté est naturelle, là où l'on parle de cette unique nature de la Trinité sainte et inséparable, il faudra reconnaître aussi, par conséquent, une unique volonté naturelle et une unique opération naturelle. Mais là où nous confessons dans l'unique personne de notre Seigneur Jésus Christ, le médiateur de Dieu et des hommes 1Tm 2,5 , deux natures, à savoir la divine et l'humaine, dans lesquelles il existe également après l'union admirable, de même que nous confessons deux natures de l'unique et même, nous confessons également ses deux volontés naturelles et ses deux opérations naturelles.
 
 

Concile de Rome, Lettre synodale "omnium bonorum spes"

aux empereurs, 27 mars

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La Trinité divine.

Nous croyons en Dieu Père... et en son Fils... et en l'Esprit Saint, Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père, qui est coadoré et coglorifié avec le Père et le Fils : la Trinité dans l'unité et l'unité dans la Trinité, c'est-à- dire l'unité de l'essence, mais la Trinité des personnes ou hypostases ; Nous confessons Dieu Père, Dieu Fils et Dieu Esprit Saint, non pas trois dieux, mais un seul Dieu, Père et Fils et Esprit Saint ; non pas l'hypostase de trois noms, mais une seule substance des trois hypostases ; elles possèdent une seule essence ou substance ou nature, c'est-à-dire une unique divinité, une unique éternité, une unique puissance, une unique seigneurie, une unique gloire, une unique adoration, une unique volonté essentielle et une unique opération de la même Trinité sainte et indivisible, qui a tout créé, l'ordonne et le conserve.
 

Le Verbe de Dieu devenu chair.

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Nous confessons que l'un de cette même Trinité sainte et coessentielle, Dieu Verbe, qui est né du Père avant les siècles, dans les derniers temps est descendu des cieux pour nous et pour notre salut, et est devenu chair de l'Esprit Saint et de la Sainte, immaculée et glorieuse Marie, toujours vierge, notre Dame, vraiment et proprement Mère de Dieu selon la chair, c'est-à-dire qu'il est né d'elle et est devenu vraiment homme ; le même est vrai Dieu et le même est homme vrai, Dieu de Dieu Père, mais homme de la Vierge mère, incarné de cette chair qui avait une âme rationnelle et intellectuelle ; le même est consubstantiel à Dieu selon la divinité et consubstantiel à nous selon l'humanité, semblable à nous en tout à l'exception du seul péché ; il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli et est ressuscité...

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Nous reconnaissons donc qu'un seul et même Jésus Christ notre Seigneur, Fils de Dieu unique engendré, existe de deux et en deux substances sans confusion, sans changement, sans division et sans séparation, la différence des natures n'étant jamais supprimée du fait de l'union, mais au contraire les propriétés des deux natures restant sauves et concourant en une unique personne et une unique hypostase ; il n'est pas partagé ou divisé en une dualité de personnes, ni confondu en une unique nature composée : mais nous reconnaissons qu'un seul et même Fils unique, Dieu Verbe, notre Seigneur Jésus Christ, n'est ni un autre dans un autre, ni un autre et un autre, mais le même en deux natures, c'est-à- dire dans la divinité et l'humanité, y compris après l'union hypostatique ; car ni le Verbe n'a été changé en la nature de la chair, ni la chair n'a été transformée en la nature du Verbe les deux en effet sont demeurés ce qu'ils étaient par nature car la différence des natures unies en lui, à partir desquelles il est composé sans confusion, sans séparation, sans changement, nous ne la reconnaissons que par la réflexion : un seul en effet à partir des deux, et les deux par un seul parce que l'élévation de la divinité aussi bien que l'humilité de la chair sont en même temps, chacune des deux natures gardant intacte sa propriété y compris après l'union, et " l'une et l'autre forme faisant en communion avec l'autre ce qui lui est propre : le Verbe opérant ce qui appartient au Verbe, et la chair exécutant ce qui appartient à la chair : l'un resplendit dans les miracles, l'autre succombe sous les outrages ".294
Par conséquent, de même que nous confessons qu'il a véritablement deux natures ou substances, c'est-à-dire la divinité et l'humanité, sans confusion, sans division et sans changement, de même aussi nous confessons qu'il a deux volontés naturelles aussi bien que deux opérations, puisque la règle de la piété nous apprend qu'un seul et même Seigneur Jésus Christ est Dieu parfait et homme parfait 501-522 ; car il nous est montré que cela a été établi par la tradition apostolique et évangélique et l'enseignement des saints Pères que reconnaissent la sainte Eglise catholique et apostolique et les vénérables synodes.
 
 
 
 
 

3e concile de CONSTANTINOPLE

(6e oecuménique)

7 novembre 680-16 septembre 681.

 

Condamnation des monothélètes et du pape Honorius Ier

550
Après avoir examiné les lettres dogmatiques écrites par Serge, jadis patriarche de cette ville impériale et confiée à la protection de Dieu, à Cyrus, alors évêque de Phasis, ainsi qu'à Honorius, jadis pape de l'ancienne Rome, comme aussi 1a lettre écrite par celui-ci, Honorius, en réponse à ce même Serge 487, et après avoir trouvé qu'elles contredisent totalement les enseignements apostoliques et les commandements des saints conciles et de tous les saints Pères reconnus, et qu'elles suivent bien plutôt les fausses doctrines des hérétiques, nous les rejetons totalement et nous les abominons comme dommageables pour les âmes.

551
Quant à ceux c'est-à-dire ceux-là même dont nous rejetons les doctrines impies, nous avons jugé que leurs noms également devaient être bannis de la sainte Eglise, à savoir les noms de Serge... qui a commencé à écrire au sujet de cette doctrine impie, de Cyrus d'Alexandrie, de Pyrrhus, de Paul et de Pierre, et de ceux qui ont présidé sur le siège de cette ville confiée à la protection de Dieu et qui ont pensé comme ceux-là ; ensuite également celui de Théodore, jadis évêque de Pharan ; toutes ces personnes ont été mentionnées par Agathon, le pape très saint et trois fois bienheureux de l'ancienne Rome, dans sa lettre à... l'empereur 542-545 et rejetées par lui comme ayant pensé contrairement à notre foi orthodoxe ; et nous décrétons que ceux- là sont également soumis à l'anathème.

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Mais avec eux nous sommes d'avis de bannir aussi de la sainte Eglise de Dieu Honorius, jadis pape de l'ancienne Rome, et de le frapper d'anathème, parce que nous avons trouvé dans la lettre écrite par lui à Serge qu'il a suivi en tout l'opinion de celui-ci et qu'il a confirmé ses enseignements impies.
 

18ème session, 16 septembre 681.

Définition des deux vouloirs et opérations dans le Christ.

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Le présent saint concile oecuménique a reçu fidèlement et accueilli à bras ouverts la relation faite par le très saint et bienheureux pape de l'ancienne Rome Agathon à notre très religieux et fidèle empereur Constantin, qui a nommément rejeté ceux qui ont prêché et enseigné, comme on l'a montré plus haut, une seule volonté et une seule activité dans l'économie du Christ notre vrai Dieu fait chair (voir 542-545 ; de la même manière il a reçu aussi l'autre relation synodale envoyée sous le même pape très saint par le saint synode des cent vingt-cinq évêques aimés de Dieu à Sa Sérénité divinement sage (voir 546- 548). Ca ces relations étaient en accord avec le saint concile de Chalcédoine (voir 300-306 et avec le Tome de Léon, le très saint et bienheureux pape de la même ancienne Rome, adressé à Saint Flavien (voir 290- 295, que ce concile a appelé colonne de l'orthodoxie.

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Elles étaient en accord aussi avec les lettres synodales écrites par le bienheureux Cyrille contre l'impie Nestorius et envoyées aux évêques orientaux. Suivant donc les cinq conciles saints et oecuméniques, et les saints Pères approuvés, celui-ci définit et confesse unanimement notre Seigneur Jésus Christ, notre vrai Dieu, un de la sainte, consubstantielle et vivifiante Trinité, parfait en divinité, et parfait, le même, en humanité ; vraiment Dieu, et vraiment homme, le même, fait d'une âme raisonnable et d'un corps ; consubstantiel au Père selon la divinité, et consubstantiel à nous, le même, selon l'humanité ; en tout semblable à nous, sauf le péché He 4,15
 

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Engendré du Père avant les siècles selon la divinité, et dans les derniers jours, pour nous et pour notre salut, le même, de l'Esprit Saint et de la Vierge Marie, laquelle est de plein droit et véritablement Mère de Dieu, selon l'humanité ; un seul et même Christ, Fils, Seigneur, unique engendré, reconnu en deux natures sans confusion, sans changement, sans séparation, sans division ; la différence des natures n'étant nullement supprimée à cause de l'union, la propriété de chaque nature étant bien plutôt sauvegardée et concourant à une seule personne et une seule hypostase ; il n'est ni partagé ni divisé en deux personnes, mais il est un seul et même Fils, unique engendré, Dieu Verbe, Seigneur Jésus Christ, selon que depuis longtemps les prophètes l'ont dit de lui, que Jésus le Christ lui-même nous l'a enseigné et que le Symbole des saints Pères nous l'a transmis301.

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Nous proclamons de la même manière en lui, selon l'enseignement des saints Pères, deux volontés ou vouloirs naturels et deux activités naturelles, sans division, sans changement, sans partage et sans confusion. Les deux vouloirs naturels ne sont pas, comme l'ont dit les hérétiques impies, opposés l'un à l'autre, loin de là. Mais son vouloir humain suit son vouloir divin et tout- puissant, il ne lui résiste pas et ne s'oppose pas à lui, il s'y soumet plutôt. Il fallait que le vouloir de la chair fût mû et fût soumis au vouloir divin, selon le très sage Athanase. Car de même que sa chair est dite et qu'elle est la chair du Dieu Verbe, de même le vouloir naturel de sa chair est dit et il est le propre vouloir du Dieu Verbe, comme lui-même déclare : " Je suis descendu du ciel, non pour faire mon vouloir, mais le vouloir du Père qui m'a envoyé " Jn 6,38 Il déclare sien le vouloir de sa chair, puisque la chair est devenue sienne. Car de même que sa chair animée, toute sainte et immaculée, n'a pas été supprimée en étant divinisée, mais qu'elle est demeurée dans sa propre limite et dans sa raison d'être, de même son vouloir humain en étant divinité n'a pas été supprimé. Il a été plutôt sauvegardé, selon le mot de Grégoire le Théologien : " Car l'acte de volonté de celui que l'on considère en tant que Sauveur n'est pas opposé à Dieu, étant totalement divinisé ".

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Nous glorifions deux activités naturelles, sans division, sans changement, sans partage, sans confusion, en notre Seigneur Jésus Christ, notre vrai Dieu, c'est-à-dire une activité divine et une activité humaine, selon Léon l'inspiré de Dieu, qui affirme très clairement : " Chaque nature fait en communion avec l'autre ce qui lui est propre, le Verbe opérant ce qui est du Verbe, et le corps exécutant ce qui est du corps " 294. En effet nous n'accorderons pas qu'il y ait une seule activité naturelle de Dieu et de la créature de peur d'élever le créé à la substance divine et d'abaisser la sublimité de la nature divine au niveau qui convient aux êtres engendrés. Car nous reconnaissons que les miracles et les souffrances sont ceux d'un seul et du même, selon l'une et l'autre nature dont il est composé et dans lesquelles il a son être, comme l'a dit l'admirable Cyrille.(cf. 255 260 271-273 423

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Conservant totalement ce qui est sans confusion ni division, nous proclamons le tout dans une formule concise : croyant que l'un de la Trinité est aussi après l'Incarnation notre Seigneur Jésus Christ, notre vrai Dieu, nous disons qu'il a deux natures brillant dans son unique hypostase. En elle, tout au long de son existence selon l'économie, il a manifesté ses miracles et ses souffrances, non pas en apparence, mais en vérité. La différence naturelle en cette unique hypostase même se reconnaît à ce que l'une et l'autre nature veut et opère ce qui lui est propre en communion avec l'autre. Pour cette raison nous glorifions deux vouloirs et deux activités naturels concourant l'un avec l'autre au salut du genre humain.

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Après avoir formulé ces points avec une précision et une justesse totales, nous définissons qu'il n'est permis à personne de proposer une autre confession de foi, c'est-à-dire de l'écrire, de la composer, de la méditer ou de l'enseigner à d'autres. Quant à ceux qui oseraient composer une autre confession de foi, diffuser, enseigner, ou transmettre un autre symbole à ceux qui veulent se convertir du paganisme, du judaïsme ou de quelque hérésie que ce soit à la connaissance de la vérité, ou introduire un nouveau langage ou une expression inventée afin d'infirmer les points que nous venons de définir, s'ils étaient évêques ou clercs, ils seraient exclus, les évêques de l'épiscopat et les clercs du clergé ; s'ils étaient moines ou laïcs, ils seraient frappés d'anathème.
 
 
 
 

LEON II : 17 août 682-3

juillet 683

 

Lettre " regi regum " à l'empereur Constantin IV vers août 682

Confirmation des décisions du 3ème concile de Constantinople contre les monothélètes et le Pape Honorius 1er.

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Nous avons appris en effet que le saint et grand synode universel (Constantinople III) a pensé de même que tout le concile réuni autour de ce saint Siège apostolique (Concile de Rome 68O)... et qu'il a confessé en accord avec nous :
Que notre seigneur Jésus Christ est l'un de la sainte et indivisible Trinité, qui existe à partir et en deux natures, sans confusion, sans séparation, sans division ; qu'il est, un seul et même, Dieu parfait et homme parfait , la propriété de chacune des deux natures qui se joignent en lui demeurant sauves ; qu'un seul et même a opéré les choses divines en tant que Dieu, et qu'il a opéré inséparablement les choses humaines en tant qu'homme, à l'exception du seul péché ; et le concile a affirmé en vérité que pour cette raison il a également deux volontés naturelles et deux opérations naturelles par lesquelles est manifestée principalement aussi la vérité de ses natures, pour qu'on reconnaisse en effet clairement la différence, à quelle nature elles appartiennent, à partir desquelles et dans lesquelles existe un seul et même notre Seigneur Jésus Christ ; en raison de cela nous avons effectivement reconnu... que ce saint... sixième synode... s'est attaché sans défaillance à la prédication apostolique, qu'il est en accord en tout avec la définition des cinq saints conciles universels, et qu'il n'a rien ajouté ni retranché aux déterminations de la vraie foi, mais qu'il s'est avancé avec une grande droiture sur le chemin royal et évangélique ; et en eux et par eux a été gardée l'élaboration des saints dogmes et la doctrine des Pères éprouvés de l'Eglise catholique...

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Et parce que (le synode de Constantinople) a proclamé dans toute sa plénitude... la définition de la foi juste que le Siège apostolique du bienheureux apôtre Pierre, lui aussi...a reçue avec vénération, pour cette raison Nous aussi et, par notre ministère, ce vénérable Siège apostolique, d'un accord unanime, Nous donnons notre assentiment à ce qui a été défini par lui, et Nous le confirmons par l'autorité du bienheureux Pierre...

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Et de la même manière Nous anathématisons les inventeurs de la nouvelle erreur, à savoir Théodore, l'évêque de Pharan, Cyrus d'Alexandrie, Serge, Pyrrhus ...de même aussi que Honorius qui n'a pas purifié cette Eglise apostolique par l'enseignement de la tradition apostolique, mais a tenté de subvertir la foi immaculée en une trahison impie (texte grec : a permis que l'Eglise immaculée soit souillée par une trahison impie).
 
 
 

BENOIT II : 26 juin 684-8 mai 685

 

14ème Concile de Tolède, 14-20 novembre 684.

Les propriétés des deux natures dans le Christ.

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(chap. 8) Mais maintenant... nous prêchons (aux fidèles), en le résumant en une brève définition, qu'ils doivent reconnaître en effet que les propriétés indivisibles des deux natures demeurent dans l'unique personne du Christ, Fils de Dieu, sans division et sans séparation, comme aussi sans confusion et sans changement, l'une de la divinité, l'autre de l'homme, l'une dans laquelle il a été engendré de Dieu le Père, l'autre dans laquelle il est né de Marie la Vierge. L'une et l'autre de ses naissances est donc complète, l'une et l'autre est parfaite, ne possédant rien de moins de la divinité ne prenant rien d'imparfait de l'humanité ; il n'est pas divisé par le doublement des natures, il n'est pas redoublé dans la personne, mais Dieu parfait et homme parfait, sans aucun péché, il est l'unique Christ dans la singularité de la personne.
Existant donc comme un seul dans les deux natures, il resplendit dans les signes de la divinité et est soumis aux souffrances de l'humanité. Ce n'est pas un autre en effet qui a été engendré du Père et un autre de la mère, bien qu'il soit né autrement du Père et de la mère : toutefois le même n'est pas divisé entre les deux genres de natures mais, un seul et même, il est à la fois Fils de Dieu et Fils d'homme ; il vit bien qu'il meure, et il meurt bien qu'il vive ; il est impassible bien qu'il souffre ; il ne succombe pas à l souffrance ; il n'y est pas soumis dans la divinité et il ne s'y soustrait pas dans l'humanité ; la nature de la divinité lui donne de ne pas pouvoir mourir, la substance de l'humanité lui donne de ne pas vouloir mourir et de le pouvoir ; de par l'une des conditions il est tenu pour immortel, de par l'autre, celle des mortels, il meurt ; c'est par la volonté éternelle de la divinité qu'il assuma l'homme qu'il a pris ; c'est par la volonté de l'homme qu'il a pris que la volonté humaine est soumise à Dieu. C'est pourquoi lui-même dit au Père : " Père, non pas ma volonté, mais que la tienne soit faite "' Lc 22,42 , montrant ainsi que l'une est la volonté divine par laquelle l'homme a été assumé, l'autre la volonté de l'homme par laquelle on doit obéir à Dieu.
(Chap. 9) C'est pourquoi, conformément à la différence de ces deux natures, il faut aussi proclamer les propriétés de deux volontés et activités inséparables.
(Chap. 10) ... Si donc quelqu'un soit enlève quelque chose de la divinité à Jésus Christ, le Fils de Dieu né du sein de la Vierge Marie, soit soustrait quelque chose à l'humanité qu'il a prise, à la seule exception de la loi du péché, et s'il ne croit pas de façon sincère qu'il existe comme vrai Dieu et homme parfait en une unique personne, qu'il soit anathème.
 
 
 

JEAN V : 23 juillet 685 - 2 août 686

CONON : 21 octobre 686 - 21

septembre 687

SERGE Ier : 15 décembre 687-8

septembre 701

 

15ème Concile de Tolède, commencé le 11 mai 688

apologie de Julien

Déclaration au sujet de la Trinité divine et de l'Incarnation

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(1) ... Nous avons appris que dans ce Liber responsionis fidei nostrae que nous avions envoyé à l'Eglise romaine par le régionnaire Pierre, il apparaissait audit Pape (Benoît II) que le premier chapitre avait été établi par nous de façon imprudente, là nous avons dit à propos de l'essence divine : " La volonté a engendré la volonté comme la sagesse la sagesse " ; cela, cet homme l'a négligé dans une lecture hâtive, et c'est pourquoi il a pensé que nous aurions employé ces expressions de façon relative ou au sens d'une comparaison avec l'esprit humain ; et c'est pourquoi il fut conduit à nous admonester dans sa réplique en disant : " Nous savons par l'ordre naturel que le verbe tire son origine de l'esprit, comme la raison et la volonté ; et on ne peut pas renverser ces termes en disant : comme le verbe et la volonté procèdent de l'esprit, de même aussi l'esprit procède du verbe ou de la volonté " ; et c'est à cause de cette comparaison que le pontife romain a pensé qu'on ne pouvait pas dire " volonté de la volonté " (ex voluntate).
Quant à nous, ce n'est pas au sens de cette comparaison avec l'esprit humain, ni au sens relatif, mais selon l'essence que nous avons dit : la volonté de la volonté (ex voluntate), comme aussi la sagesse de la sagesse (ex sapientia). Pour Dieu en effet être est la même chose que vouloir, et vouloir la même chose que savoir. Cela on ne peut pas le dire de l'homme. Car pour l'homme autre chose est ce qu'il est sans vouloir, et autre chose de vouloir même sans savoir. Mais il n'en est pas ainsi en Dieu, parce que sa nature est ainsi simple ; et c'est pourquoi pour lui être est la même chose que vouloir et savoir...

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(4) Pour passer aussi à l'examen du deuxième chapitre dans lequel le même pape a pensé que nous aurions dit de façon imprudente que nous professions trois substances dans le Christ, le Fils de Dieu : de même que nous n'avons pas eu honte de défendre ce qui est vrai, de même certains peut-être ont- ils eu honte d'ignorer ce qui est vrai. Car qui ne saurait pas que chaque homme est fait de deux substances, à savoir de l'âme et du corps ? cf. 2Co 4,16 Ps 62,21

(5) Contrairement à cette règle nous trouvons de même dans les Ecritures qu'on peut comprendre l'homme tout entier lorsque habituellement est mentionnée la chair, ou qu'on peut entendre la perfection de l'homme tout entier lorsque parfois n'est mentionnée que l'âme. C'est pourquoi la nature divine et la nature humaine qui y est associée peuvent aussi bien être dites trois substances au sens propre que deux substances au sens figuré Mais autre chose est d'exprimer tout l'homme par une propriété, autre chose est de l'entendre tout entier à partir d'une partie. Il existe en effet une façon de parler que l'on trouve utilisée souvent dans les saintes Ecritures, par laquelle le tout est désigné à partir d'une partie : aussi cet emploi figuré est-il appelé par les grammairiens " synecdoque ".
 
 

La Trinité divine.

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(Art. 1) Nous croyons et confessons que celle qui est l'auteur de toutes les créatures contenues dans le triple édifice du monde et qui les conserve est la Trinité indivisible
(2) à savoir le Père, qui est la source et l'origine de toute la divinité ; le Fils, qui est l'image complète de Dieu parce que a été exprimée en lui l'union avec la gloire du Père engendré de façon ineffable du sein du Père avant la venue de tous les siècles ; et l'Esprit Saint qui procède du Père et du Fils sans aucun commencement.

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(3) Bien que ces trois soient séparées par la distinction des personnes, jamais cependant elles ne sont séparée dans la majesté de la puissance : leur divinité en effet est montrée comme étant d'une égalité inséparable. Et cependant, bien que le Père ait engendré le Fils, le Fils pour autant n'est pas le même que le Père, ni le Père le même que Fils, et l'Esprit Saint n'est pas non plus le Père et le Fils, mais seulement l'Esprit du Père et du Fils, lui- même égal au Père et au Fils. (4) On ne doit croire aucunement qu'il y a dans cette sainte Trinité quelque chose qui soit créé, esclave et serviteur ; de même on ne doit pas affirmer que quelque chose d'adventice ou de subreptice y serait en quelque sorte survenu dont il serait établi qu'à un moment elle ne l'aurait pas eu. ...
(6) Bien que pour ces personnes, en ce qu'elles sont par rapport à elles- mêmes, aucune possibilité de séparation ne puisse être trouvée, il existe cependant, quant à ce qui a trait à la distinction, quelque chose qui peut se rapporter à chacune de façon particulière : à savoir que le Père ne tient son origine de personne, que le Fils existe parce que le Père engendre, et que l'Esprit Saint procède de l'union du Père et du Fils. ...
(10) Et lorsque nous disons cela, nous ne confondons pas les propriétés des personnes, et nous ne séparons pas non plus l'unité de la substance ; et de même on ne doit pas croire que dans cette sainte Trinité quelque chose serait plus grand ou plus petit, ni que quelque chose serait imparfait ou susceptible de changement. ...

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(12) C'est pourquoi il existe quelque chose qui dans cette sainte Trinité doit être confessé sans distinction. En cela en effet que le Père et le Fils et l'Esprit Saint sont chacun pour eux-mêmes, le Père doit être cru sans distinction comme un seul Dieu avec le Fils et l'Esprit Saint. Mais pour ce qui a trait à la relation, la propriété des trois personnes doit être proclamée de façon distincte, comme le proclame l'Evangéliste : Allez, enseignez toutes les nations au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint Mt 28,19 , On parle en effet de " relation " pour autant qu'une personne se réfère à l'autre ; en effet quand on dit " Père ", on n'en dit pas moins la personne du Fils, et quand on dit " Fils " il est montré que le Père est indubitablement présent en lui.
(13) Mais avec le terme " Esprit Saint " par lequel n'est pas désignée toute la Trinité mais la troisième personne qui est dans la Trinité, il n'apparaît pas tout à fait clairement comment, au sens de la relation, il se rapporte à la personne du Père et du Fils ; en effet si nous parlons de l'Esprit Saint du Père, nous ne parlons pas de façon corrélative du Père de l'Esprit Saint, de manière qu'on ne comprenne pas l'Esprit Saint comme Fils ; cependant pour d'autres termes par lesquels est désignée la personne de l'Esprit Saint, on voit clairement qu'ils comportent la relation. (14) C'est comme " don " en particulier que nous concevons l'Esprit Saint dont on sait qu'il est la troisième personne de la Trinité, pour la raison qu'il est donné aux croyants par le Père et le Fils avec lesquels, selon la foi, il est d'une unique essence ; c'est pourquoi si on parle du " don du donateur " et du " donateur du don ", on explique sans nul doute la relation ; cela, pour échapper à tout blâme, on doit le croire aussi du terme " Esprit Saint " lui-même.
 

Le Christ, le Fils de Dieu incarné.

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(16) C'est pourquoi, bien que les oeuvres de la Trinité soient inséparables, nous professons cependant dans la foi... que ce n'est pas la Trinité tout entière qui a pris chair, mais seulement le Fils de Dieu qui a été engendré de la substance de Dieu Père avant les siècles, et qui à la fin des siècles est né de la Vierge Marie selon le texte de l'Evangile qui dit : " Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous. Jn 1,14 ... (18) ... La prophétie de l'ange qui dit que l'Esprit Saint viendrait sur elle et que la puissance du Très-Haut, qui est le Fils de Dieu le Père, la couvrirait de son ombre Lc 1,35 montre que la Trinité tout entière coopère avec la chair du Fils. (19) De même en effet que la Vierge a gardé avant la conception la pudeur de la virginité, de même après la naissance elle n'a connu aucune atteinte à son intégrité ; car elle a conçu vierge, elle a enfanté vierge, et après la naissance elle a conservé la pudeur de l'incorruption sans qu'elle lui soit enlevée. ...

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(22) Que le Fils de Dieu, engendré du Père non engendré, vrai du vrai, parfait du parfait, un de l'un, tout du tout, Dieu sans commencement, ait pris un homme parfait de Marie, la sainte et inviolée toujours vierge, cela est manifeste. (23) De même que nous lui attribuons la perfection de l'homme, de même nous croyons tout autant que sont en lui deux volontés, l'une de sa divinité, l'autre de notre humanité ; (24) cela est rendu pleinement manifeste par les paroles des quatre évangélistes lorsque parle notre Rédempteur ; il a en effet parlé ainsi : " Mon Père, s'il est possible que ce calice s'éloigne de moi ; mais non pas comme je veux mais comme toi " tu veux Mt 26,39 ; et encore : Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé Jn 6,38 ...
(25) Par ces paroles il montre aussi qu'il a référé sa volonté à l'homme qu'il a assumé, et celle du Père à la divinité dans laquelle le même est un et égal avec le Père : car pour ce qui a trait à l'unité de la divinité, la volonté du Père n'est pas une autre que celle du Fils ; il y a en effet une seule volonté là où il existe une seule divinité. Mais pour ce qui a trait à la nature de l'homme assumé, autre est la volonté de sa divinité, autre est celle de notre humanité. (26) C'est pourquoi en disant:
Non pas comme je veux, mais comme toi ", Mt 26,39 , il montre clairement qu'il ne veut pas qu'advienne ce qu'il disait selon la volonté du sentiment humain, mais ce pour quoi, selon la volonté du père, il était descendu sur terre ; mais cette volonté du Père n'est aucunement contraire à la volonté du Fils, car pour ceux pour qui la divinité est une, la volonté ne peut pas être diverse et là où il ne peut pas exister de diversité dans la nature, on peut néanmoins énumérer en termes généraux des choses qu'on peut nombrer.

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(27) C'est pourquoi, même s'il est vrai que, du fait d'une similitude comparable selon laquelle la Trinité est appelée mémoire, intelligence et volonté, ce mot " sainte volonté " est rapporté à la personne du Saint-Esprit, dès lors qu'on l'utilise en lui-même, il est dit selon la substance. (28) En effet, le Père est volonté, le Fils est volonté, l'Esprit Saint est volonté, de même que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu et que l'Esprit Saint est Dieu, et beaucoup d'autres choses semblables qui sont dites selon la substance par ceux qui vénèrent en vérité la foi catholique, sans qu'il y ait aucune ambiguïté. (29) Et de même qu'il est catholique de dire : " Dieu de Dieu ", " lumière de lumière ", " clarté de clarté ", de même c'est une affirmation juste de la foi catholique de dire : " volonté de volonté " comme sagesse de sagesse, essence d'essence ; et de même que Dieu, le Père, a engendré Dieu, le Fils, de même la volonté, le Père, a engendré la volonté, le Fils. (30) Et bien que selon l'essence le Père est volonté, le Fils volonté, l'Esprit Saint volonté, on ne doit pas croire cependant que selon la relation ils sont un seul ; car un autre est le Père qui se réfère au Fils, un autre le Fils qui se réfère au Père, un autre l'Esprit Saint qui, parce qu'il procède du Père et du Fils, se réfère au Père et au Fils : non pas quelque chose d'autre, mais un autre ; car ceux qui ont en propre d'être un dans la nature de la divinité, ont une propriété particulière dans la distinction des personnes...
 

La résurrection des morts.

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(35) De même que par sa Résurrection il nous a donné un exemple et que, nous vivifiant, après deux jours il est ressuscité le troisième jour, vivant d'entre les morts, de même nous voulons croire de toutes les façons que nous aussi nous ressusciterons à la fin des temps, non pas sous forme d'une ombre aérienne ou en celle d'une vision imaginaire, comme l'affirme l'opinion à réprouver de certains, mais dans la substance de la chair véritable dans laquelle nous nous trouvons et vivons à présent ; et au temps du jugement nous nous tiendrons devant le Christ et ses saints anges, et chacun rapportera ce qu'il a fait dans son corps, soit en bien, soit en mal 2Co 5,10 , et il recevra de lui, soit pour ses actions le Règne et la béatitude sans fin, soit pour ses méfaits la mort de la damnation éternelle.

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; L'éminence et la nécessité de l'Eglise du Christ

(36) La sainte Eglise catholique qui a cette foi, lavée par l'eau du baptême, rachetée par le précieux sang du Christ, qui n'a pas de ride dans sa foi et ne porte pas la tache d'une oeuvre impure Ep 5,23-27 , est en effet riche de marques d'honneur, brille par sa vertu et resplendit des dons de l'Esprit Saint. (37) Avec le Christ Jésus notre Seigneur, sa tête dont elle est le corps sans aucun doute, elle régnera pour toujours ; et tous ceux qui maintenant ne se trouvent pas en elle ou qui ne s'y seront pas trouvés, qui en sont séparés ou s'en seront séparés, ou tous ceux qui, dans le mal du manque de foi, auront nié que les péchés y sont remis, ceux là, s'ils ne reviennent pas à elle à l'aide de la pénitence et s'ils ne croient pas d'une foi entachée d'aucun doute tout ce que le synode de Nicée..., l'assemblée de Constantinople... et l'autorité du premier concile d'Ephèse a décidé d'embrasser, et que la volonté unanime des saints pères à Chalcédoine ou des autres conciles, ou encore de tous les saints pères qui ont vécu dans la foi juste, prescrivent de garder, ils sont châtiés par une sentence de damnation éternelle, et seront brûlés à la fin des temps avec le diable et ses consorts sur un bûcher enflammé.
 
 
 
 

JEAN VI : 30 octobre 701 - 11

janvier 705

JEAN VII : 1er mars 705 - 18

octobre 707

SISINNIUS : 15 janvier - 4 février 708

CONSTANTIN Ier : 25 mars 708 - 9

avril 715

GREGOIRE II : 19 mai 715-11 février 731

 

Lettre " désiderabilem mihi " à Boniface 22 novembre 726.

Forme et ministre du baptême.

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Tu as fait savoir que certains ont été baptisés sans interrogation sur le Symbole par des prêtres adultères et indignes. En cette affaire, ta charité doit tenir l'antique coutume de l'Eglise : si quelqu'un a été baptisé au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, il n'est permis d'aucune manière de le rebaptiser ; ce n'est pas en effet au nom de celui qui baptise, mais au nom de la Trinité qu'il a reçu le don de cette grâce. Et il faut tenir ce que dit l'Apôtre : un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême Ep 4,5 . Mais nous te prescrivons de donner à ceux-là, avec plus de zèle encore un enseignement spirituel.
 

Lettre " ta grammata " à l'empereur Léon III, entre 726 et 730

La vénération des saintes images

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Et tu affirmes que nous nous prosternons devant des pierres, des murs et des planches de bois. Il n'en est rien, ô empereur ; nous y trouvons un rappel et un stimulant : ils élèvent vers le ciel notre esprit lourd et épais, ce qui est la raison d'être de leurs noms, de leurs titres inscrits, de leurs traits distinctifs ; mais nous n'en faisons pas des dieux, comme tu le prétends - et puisse cela ne pas arriver ! - car nous ne mettons pas notre espérance en eux. Et si c'est une image du Seigneur, nous disons: eigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, secours-nous et sauve-nous. Si c'en est une de sa sainte Mère, nous disons: Toi qui as porté Dieu, sainte Mère du Seigneur, intercède auprès
de ton fils, notre vrai Dieu, pour le salut de nos âmes. Et pour un martyr : saint Etienne, premier martyr, toi qui as versé ton sang pour le Christ, puisque tu peux lui parler librement, intercède pour nous. Et pour tous ceux qui dans le martyre ont témoigné de leur foi, voilà ce que nous disons, voilà les prières que nous adressons par leur intercession ; et il n'est pas vrai, comme tu le prétends, ô empereur, que nous appellions " dieux " les martyrs.
 
 
 

GREGOIRE III : 18 mars 731-28 (29 ?)

novembre 741

 

Lettre " Magna nos habuit " à l'évêque Boniface, vers 732.

Le baptême de validité douteuse.

582
Pour ce qui concerne ceux dont tu as dit qu'ils ont été baptisés par des païens, s'il en est ainsi, nous te commandons de les baptiser à nouveau au nom de la Trinité. ... Mais nous te prescrivons aussi que soient baptisés également ceux qui doutent s'ils ont été baptisés ou non, ou qui l'ont été par un presbytre qui sacrifie à Jupiter et qui mange des viandes immolées.
 

Sacrifice de la messe pour des défunts.

583
Tu as cherché à savoir s'il est permis de présenter des oblations pour des défunts. La sainte Eglise tient que chacun peut présenter des oblations pour ses morts véritablement chrétiens, et que les presbytres peuvent faire mémoire d'eux. Et bien que tous nous soyons soumis au péché, il convient que le prêtre fasse mémoire des catholiques défunts et intercède pour eux. Mais cela, il ne sera pas permis de le faire pour des impies, même s'ils ont été chrétiens.
 
 
 

ZACHARIE : 10(3?) décembre 741-22(15?)

mars 752


586

Lettre " Suscipientes sanctissimae fraternitatis ".

à l'archevêque Boniface de Mayence, 5 novembre 744.

Simonie

(2) Nous avons trouvé (dans une lettre de Boniface au pape)... qu'il nous a été rapporté par toi que nous serions des corrupteurs des canons et que nous chercherions à abroger les traditions des Pères, et que par là - ce qu'à Dieu ne plaise ! - nous succomberions avec nos clercs à l'hérésie simoniaque, en acceptant des récompenses ou en demandant à ceux à qui nous conférons le pallium de nous accorder des récompenses en leur demandant de l'argent, ... (Il est demandé à Boniface de ne pas écrire à nouveau de telles choses), parce que nous considérons cela comme outrecuidant et injurieux si on nous attribue ce que nous abominons totalement. Loin de nous et de nos clercs la pensée de vendre pour de l'argent ce que nous avons reçu par la grâce de l'Esprit Saint. ... Nous anathématisons en effet tous ceux qui oseraient vendre pour de l'argent un don de l'Esprit Saint.
 

Concile de Rome, 3ème session, 25 octobre 745.

587

La descente du Christ au enfers.

...Clément, qui dans sa stupidité rejette les déterminations des saints Pères et tous les actes synodaux, et qui introduit aussi pour les chrétiens le judaïsme lorsqu'il affirme qu'on peut prendre pour femme la veuve d'un frère défunt, et qui de surcroît proclame aussi que le Seigneur Jésus Christ, en descendant aux enfers. en a arraché à la fois les pieux et les impies, doit être dépouillé de tout office sacerdotal et jeté dans les liens de l'anathème.

588

Lettre " Virgilius et Sedonius " à l'archevêque Boniface de Mayence,

1er juillet 746 (745 ?).

L'intention et la forme requises pour le baptême.

Ils ont rapporté en effet qu'il y avait dans cette province un prêtre qui ignorait totalement la langue latine et qui, lorsqu'il baptisait, ne connaissant pas la prononciation latine, disait en déformant la langue : " Baptizo te in nomine Patria et Filia et Spiritus Sancti ". Et pour cette raison ta vénérable fraternité a pensé à rebaptiser. Mais... si celui qui a baptisé, en baptisant, a prononcé comme nous venons de dire non pas pour introduire une erreur ou une hérésie, mais seulement par ignorance du parler romain, nous ne pouvons pas accepter qu'ils soient baptisés à nouveau...

589

Lettre " Sacris liminibus ", à l'archevêque Boniface de

Mayence, 1er mai 748.

L'intention et la forme requises pour le baptême

Dans ce (synode des Anglais) on a manifestement prescrit de façon ferme et démontré avec soin la décision et la résolution selon laquelle quiconque a été purifié sans l'invocation de la Trinité n'avait pas le sacrement de la régénération. Ce qui est tout à fait vrai ; car si quelqu'un a été plongé dans la fontaine du baptême sans l'invocation de la Trinité, il n'est pas parfait, s'il n'a pas été baptisé au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint. ... Les prêtres du synode susdit ont voulu que soit observé également que si quelqu'un, lors du baptême, omet de nommer l'une seulement des Personnes de la Trinité, cela ne peut pas être un baptême, ce qui est certainement vrai ; car celui qui n'a pas confessé un seul de la sainte Trinité, ne peut pas être un chrétien parfait.
 
 
 
 

ETIENNE II (III) : 26 mars 752-26

avril 757

 

Réponses de Qierzy (Oise), 754

La forme du baptême.

592
(Réponse 14). Pour ce qui concerne ce presbytre qui a baptisé de façon si grossière : Je plonge au nom du Père, et je plonge au nom du Fils et je plonge au nom de l'Esprit Saint, et qui même comme prêtre ne sait pas si c'est un évêque qui l'a béni : celui-là, qui est dans l'ignorance quant à son ordination, il doit absolument être déposé... ; mais les enfants qu'il a baptisés, bien que de façon grossière, puisqu'ils ont été baptisés au nom de la sainte Trinité, qu'ils demeurent dans ce baptême.
 
 
 
 

PAUL Ier : 29 mai 757 - 28 juin 767

ETIENNE III (IV) : 7 août 768 -

24 janvier 772

ADRIEN Ier : 9 février 772-25

décembre 795

 

Lettre " Institutio universalis " aux évêques d'Espagne, entre

785 et 79I.

L'erreur des adoptianistes.

595
... De votre région est venue jusqu'à nous la nouvelle attristante que quelques évêques qui y séjournent, à savoir Eliphand et Ascaricus avec d'autres qui sont en accord avec eux, ne rougissent pas de confesser le Fils de Dieu comme fils adoptif, lors même qu'aucun hérésiarque n'a osé proférer un tel blasphème, à l'exception de ce Nestorius impie qui confessait le Fils de Dieu comme un simple homme. ...
 

La prédestination

596
Mais ce que disent d'autres dans leurs rangs, à savoir que la prédestination à la vie ou à la mort est au pouvoir de Dieu et non au nôtre ; les uns disent : " Pourquoi nous efforçons-nous de vivre, puisque cela est au pouvoir de Dieu ? " d'autres disent: " Pourquoi prions-nous Dieu de ne pas être vaincus par la tentation, puisque cela est en notre pouvoir, de par le libre arbitre ? "
En vérité ils ne peuvent ni le justifier, ni entendre raison, puisqu'ils ne connaissent pas les écrits du bienheureux Fulgence au presbytre Eugippius contre le propos d'un pélagien: " Dieu a donc préparé dans l'éternité de son immutabilité des oeuvres de miséricorde et de justice... ; il a donc préparé des mérites pour les hommes qui doivent être justifiés ; pour les mêmes, qui doivent être glorifiés, il a préparé aussi des récompenses ; mais pour les méchants il n'a pas préparé des volontés mauvaises ou des oeuvres mauvaises, mais il leur a préparé des supplices justes et éternels. Telle est la prédestination éternelle des oeuvres à venir de Dieu, et nous l'annonçons avec autant de confiance que nous savons qu'elle nous est toujours proposée par la doctrine apostolique ".
 
 
 

2e Concile de NICEE

(7e Oecuménique)

24 septembre

- 23 octobre 787

 

7e session, 13 octobre 787.

Définition concernant les saintes images

600
... Avançant sur la voie royale et nous attachant à l'enseignement divinement inspiré de nos saint Pères et à la tradition de l'Eglise catholique, dont nous reconnaissons qu'elle est celle de l'Esprit habitant en elle, nous décidons ceci, avec toute la précision et la justesse possibles : comme pour la représentation de la précieuse et vivifiante croix, qu'on place les vénérables et saintes images, mosaïques ou oeuvres faites de toute autre matière convenable, dans les saintes églises de Dieu, sur les objets ou vêtements sacrés, les murs et des tableaux, dans les maisons et les chemins ; l'image de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ, celle de notre Dame sans tache, la sainte Mère de Dieu, celle des anges, dignes de notre respect, celle de tous les saints et justes.

601
En effet, plus on les voit, grâce à leur représentation par l'image, plus en contemplant leurs images on est amené à se rappeler et à aimer les modèles originaux et à leur donner salutations et respectueuse vénération ; non pas l'adoration véritable propre à notre foi, qui convient à la nature divine seule, mais comme on le fait pour la représentation de la glorieuse et vivifiante croix, pour les saints évangiles et tous les autres objets sacrés ; et on fera en leur honneur des encensements et l'apport de lumières, selon la pieuse coutume des Anciens. Car " l'honneur rendu à l'image s'en va au modèle original " et celui qui vénère l'image vénère en elle la personne de celui qu'elle représente.

602
Ainsi sont confirmés l'enseignement de nos saints Pères, la tradition de l'Eglise catholique, Eglise qui d'un bout à l'autre de la terre a accueilli l'Evangile ; ainsi nous nous attachons à Paul, qui parlait dans le Christ 2Co 2,17 à toute la divine assemblée des apôtres et à la sainteté de nos Pères, tenant fermement les traditions que nous avons reçues 2Th 2,15 ; ainsi nous chantons prophétiquement les hymnes célébrant la victoire de l'Eglise : " Réjouis-toi, fille de Sion, élève la voix, fille de Jérusalem, réjouis-toi et jubile de tout ton coeur ; le Seigneur a fait disparaître autour de toi les injustices de tes adversaires, tu es délivrée de la main de tes ennemis ; le Seigneur est roi au milieu de toi ; tu ne verras plus le malheur ", et la paix sera sur toi pour toujours So 3,14 ss. .

603
Ceux qui osent penser ou enseigner autrement, ou à la suite des hérétiques maudits mépriser les traditions de l'Eglise et imaginer quelque.nouveauté, ou rejeter l'un des objets consacrés offerts à l'Eglise, évangiles, représentations de la croix, tableau ou saintes reliques d'un martyr ; ou imaginer de tortueuses et fourbes manoeuvres pour renverser quelque chose dans les légitimes traditions de l'Eglise catholique ; ou encore faire servir à des usages profanes les objets sacrés ou les saints monastères : tous ceux-là, s'ils sont évêques ou clercs, nous ordonnons de les déposer ; s'ils sont moines ou laïcs, de les exclure de la communion.
 
 

8ème session, 23 octobre 787.

Les élections aux ministères sacrés

604
Toute élection d'un évêque, d'un prêtre ou d'un diacre faite par des princes demeure nulle, selon le canon (canon des apôtres 30) qui dit : Si un évêque recourant à des princes séculiers entre par eux en possession d'une église, qu'il soit déposé, et que soient excommuniés tous ceux qui acceptent sa communion. Car celui qui doit être élevé à l'épiscopat doit être élu par des évêques, comme il a été décidé par les saints Pères réunis à Nicée, dans le canon (can. 4) qui dit : le plus convenable est qu'un évêque soit établi par tous les évêques de la province ; si la chose se révélait difficile, soit en raison d'une nécessité urgente, soit à cause de la longueur de la route, il faut de toute façon que trois évêques se réunissent au même endroit - les absents donnant aussi leur suffrage et exprimant leur consentement par écrit -, et fassent alors l'ordination. La pleine autorité sur ce qui se fait est donnée dans chaque province au métropolite.
 
 

Sur les images, l'humanité du Christ et la tradition de l'Eglise

605
Nous admettons les vénérables images ; ceux qui ne jugent pas ainsi, nous les soumettons à l'anathème,..

606
Si quelqu'un ne confesse pas que le Christ notre Dieu est l'imité (homologue) selon l'humanité, qu'il soit anathème...

607
Si quelqu'un n'admet pas les présentations de l'Evangile qui se font par des images, qu'il soit anathème.

608
Si quelqu'un ne salue pas ces images, faites au nom du Seigneur et de ses saints, qu'il soit anathème.

609
Si quelqu'un rejette toute la tradition ecclésiastique écrite ou non écrite, qu'il soit anathème...
 
 
 

Lettre " Si tamen licet " aux évêques d'Espagne, entre 793 et 794.

L'hérésie de l'adoptianisme

610
La justification avancée pour l'hérésie de l'adoption de Jésus Christ, le Fils de Dieu, doit être rejetée comme d'autres choses parce que s'appuyant sur des argumentations fausses ; on peut y lire l'ivraie des paroles hérétiques, d'une plume désordonnée. Cela l'Eglise catholique ne l'a jamais cru, ne l'a jamais enseigné, et jamais elle n'a donné son assentiment à ceux qui croyaient cela faussement..

611
Lui-même en effet (le Christ) a fait savoir au sujet de lui même de qui il est le fils, lorsqu'il dit qu'il a annoncé aux hommes le nom du Père. Il dit en effet : " J'ai manifesté ton nom aux hommes, que tu m'as donnés du milieu du monde " Jn 17,6 . Le nom du Père, il l'a jadis manifesté aux hommes, lorsqu'il s'est fait connaître comme le Fils véritable, non putatif, propre et non adoptif. Mais il faut remarquer qu'il est dit : " aux hommes que tu m'as donnés ". De ces hommes en effet que le Père lui avait donnés, et même qu'il avait élus avant la constitution du monde, ne font pas partie ceux qui le confessent comme le fils adoptif et non comme son propre Fils, comme si un moment il avait été étranger au Père, ou s'il s'était éloigné de lui en prenant chair, alors que c'était une unique volonté du Père et du Fils que le Verbe devienne chair, comme il est écrit : " Que je fasse ta volonté ; mon Dieu, je l'ai voulu " Ps 40,9 .
C'est pourquoi il dit ailleurs : " Je monte vers mon Père et votre Père " Jn 20,17 Il dit en effet de façon précise " mon " et " votre ",c'est-à-dire le sien non pas par grâce mais par nature, mais le nôtre par la grâce de l'adoption. En outre jamais le Fils n'a pas été, parce que jamais le Père n'a pas été. Toujours et partout il l'appelle expressément son Père. " Mon Père, dit-il, est à l'oeuvre jusqu'à présent, et moi aussi je suis à l'oeuvre " Jn 5,17 ; et encore : " Père, glorifie ton Fils, pour que ton fils te glorifie " Jn 17,1 , et : " Ce que mon Père m'a donné, est plus grand que tout " Jn 10,29

Mais si dans leurs tergiversations pleines d'astuce ils pensent que tout ce que nous avons avancé ne doit être rapporté qu'à la divinité du Fils de Dieu, qu'ils disent où il a jamais dit d'un commun sentiment avec nous " notre Père ". " Votre Père, dit-il, sait en effet ce qui vous est nécessaire " Mt 6,8 . Il ne dit pas " notre ", comme s'il avait été adopté avec nous par grâce. Et ailleurs : " Soyez donc parfaits vous aussi, comme votre Père des cieux est parfait " Mt 5,48 . Pourquoi n'a-t-il pas dit " notre " ? Parce qu'il est autrement le nôtre, et autrement le sien. Alors il dit encore : " Si vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera l'esprit bon à ceux qui le prient ? " Lc 11,13 etc. Alors Paul, le vase d'élection, dit: " Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais il l'a livré pour nous tous " Rm 8,32 . Nous savons en effet qu'il n'a pas été livré selon la divinité, mais selon qu'il était un homme véritable.
 
 
 

Concile de Francfort (Main), vers juin 794.

a) Lettre synodale des évêques du royaume franc aux évêques

d'Espagne.

612
.. Nous avons en effet trouvé par écrit au début de votre lettre que vous affirmez : " Nous confessons et croyons que Dieu, le Fils de Dieu, a été engendré du Père avant tous les siècles et sans commencement, coéternel et consubstantiel, non par adoption mais selon la descendance ". De même on a lu peu après au même endroit : " Nous confessons et croyons que, fait de la femme, fait sous la loi Ga 4,4 , il n'est pas Fils de Dieu selon la descendance mais par adoption, non par nature mais par grâce. " Voilà le serpent qui se tient caché entre les arbres fruitiers du paradis afin de tromper tous les imprudents...

613
De même ce que vous avez ajouté dans ce qui suit, nous ne l'avons pas trouvé affirmé dans la profession de foi du symbole de Nicée : " dans le Christ deux natures et trois substances " Lettre " regi regum " à l'empereur Constantin IV vers août 682 et " homme déifié " et " Dieu humanisé ". Qu'est la nature de l'homme, sinon âme et corps ? ou quelle différence entre " nature " et " substance ", de sorte qu'il faudrait parler de trois substances et non pas plus simplement, comme le disent les saints Pères, confesser notre Seigneur Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme en une seule personne ?
Mais la personne du Fils est demeurée dans la sainte Trinité; à cette personne s'est jointe la nature humaine, en sorte qu'il y a une unique personne, Dieu et homme, non pas un homme divinisé et un Dieu humanisé, mais Dieu homme et homme Dieu : en raison de l'unité de la personne, un seul Fils de Dieu, et le même Fils d'homme, Dieu parfait, homme parfait.
L'homme n'est parfait qu'avec l'âme et le corps ... ; nous non plus nous ne nions pas que dans le Christ ces trois sont vraiment présents, à savoir la divinité, l'âme et le corps. Mais parce qu'il est appelé en vérité Dieu et homme, dans le nom de " Dieu " est désigné tout ce qui est de Dieu, et dans celui d'" homme " est entendu tout ce qu'est l'homme. C'est pourquoi il suffit de confesser en lui l'une et l'autre : la substance parfaite de la divinité, et la substance parfaite de l'humanité ... La coutume ecclésiastique a l'habitude de nommer dans le Christ deux substances, à savoir celle de Dieu et celle de l'homme....

614
S'il est donc Dieu véritable, celui qui est né de la Vierge, comment peut-il être fils adoptif ou esclave ? Car vous n'osez aucunement confesser Dieu comme esclave ou comme fils adoptif ; et même si le prophète l'a appelé esclave, ce n'est pas en raison de la condition de servitude mais en raison de l'obéissance de l'humilité par laquelle il est devenu pour le Père " obéissant jusqu'à la mort " Ph 2,8 .
 

b) Capitulaire du concile.

Condamnation des adoptianistes.

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Can. 1... Au début des chapitres on a commencé par l'hérésie impie et blasphématoire de l'évêque Eliphand de Tolède et de Félix d'Urgel et de leurs adeptes, qui dans leur pensée fausse affirmaient pour le Fils de Dieu une adoption : ce qu'ont contredit d'une seule voix et ont rejeté tous les très saints Pères susdits, et ils décidèrent que cette hérésie devait être éradiquée complètement de la sainte Eglise.
 

source: catho.org

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