469
Mais le bienheureux Cyprien lui aussi... dit entre autres choses ceci
: " Le commencement procède de l'unité et le primat est donné
à Pierre pour qu'il soit montré que l'Eglise du Christ et
la chaire font un " ; et pasteurs, tous le sont, mais le troupeau est montré
comme étant un seul, ce troupeau qui doit être mené
à la pâture par les apôtres dans un accord unanime.
Et peu après : " Celui qui ne tient pas cette unité de
l'Eglise, croit-il qu'il tient la foi ? Celui qui déserte la chaire
de Pierre sur laquelle est fondée l'Eglise Mt 16,18 et lui
résiste, se flatte-t-il d'être dans l'Eglise ? "...
Ils ne peuvent pas demeurer avec Dieu, ceux qui n'ont pas voulu vivre
de façon unanime dans l'Eglise de Dieu ; et même s'ils brûlent
dans les flammes, s'ils exposent leur vie au bûcher et aux bêtes,
ils n'obtiendront pas la couronne de la foi, mais le châtiment de
leur mauvaise foi, ni la gloire finale, mais la mort du désespoir.
Un tel homme peut être mis à mort, il ne peut recevoir la
couronne "...
" Le crime du schisme est pire que le crime de ceux qui ont sacrifié
; ceux-ci du moins se soumettent à la pénitence de leur crime
et implorent Dieu en acquittant pleinement les satisfactions requises.
Ici on cherche l'Eglise et on lui adresse sa demande, là on combat
l'Eglise. Ici celui qui a failli n'a nui qu'à lui-même ; là
celui qui s'efforce de faire un schisme entraîne avec lui beaucoup
de gens dans l'erreur. Ici il n'y a de dommage que pour une seule âme,
là le péril est pour le grand nombre. Celui-ci, du moins,
reconnaît qu'il a péché et pleure et se lamente ; celui-là
s'enorgueillit de sa faute, se complaît dans son délit, sépare
les enfants de la mère, détourne les brebis de leur pasteur,
bouleverse les sacrements de Dieu, et alors que celui qui a failli n'a
péché qu'une fois, celui-là pèche tous les
jours. Enfin celui qui a failli, s'il obtient le martyr après coup,
peut recevoir les promesses du Royaume ; celui-ci, s'il est mis à
mort en dehors de l'Eglise, ne peut pas parvenir aux récompenses
de l'Eglise. "
475
D'où on dit aussi que seul le Père sait, parce que le
Fils, qui lui est consubstantiel, de par sa nature, par laquelle il est
au-dessus des anges, a le pouvoir de savoir ce que les anges ignorent.
D'où on peut comprendre ceci plus subtilement en disant que le Fils
unique incarné, fait pour nous homme parfait, a connu le jour et
l'heure du jugement dans la nature humaine et ne l'a pourtant pas connu
de par la nature humaine. Ce qu'il a donc connu en elle, il ne l'a pas
connu par elle, car c'est par la puissance de sa divinité que le
Dieu fait homme a connu le jour et l'heure du jugement...
C'est pourquoi la science qu'il n'avait pas de par la nature humaine,
qui le faisait créature avec les anges, il a refusé de l'avoir
avec les anges qui sont des créatures. Le Dieu homme connaît
donc le jour et l'heure du jugement, mais précisément parce
que Dieu est homme.
476
La chose est des plus claires, car quiconque n'est pas nestorien ne
peut nullement être agnoète. En effet, celui qui confesse
que la Sagesse de Dieu elle-même s'est incarnée, comment va-t-il
pouvoir dire qu'il y a quelque chose qu'ignore la Sagesse de Dieu ? Il
est écrit : " Au commencement était le Verbe, et le Verbe
était Dieu. Tout a été fait par lui " Jn 1,1-3
. Si c'est " tout " c'est sans aucun doute aussi le jour et l'heure
du jugement. Qui donc est assez fou pour oser dire que le Verbe du Père
a fait ce qu'il ignorait ? Il est écrit encore : Jésus sachant
que le Père avait tout remis entre ses mains Jn 13,3 . Si
c'est " tout " c'est manifestement aussi le jour et l'heure du jugement.
Qui donc est assez sot pour dire que le Fils a reçu dans ses mains
ce qu'il ne connaît pas ?
S'agissant du passage dans lequel il dit aux femmes à propos
de Lazare : " Où l'avez-vous déposé ? " Jn 11,34
, nous avons pensé exactement ce que vous avez pensé,
à savoir que s'ils disent que le Seigneur ne savait pas où
Lazare était enseveli et qu'il a demandé pour cette raison,
ils sont contraints sans aucun doute de reconnaître que le Seigneur
ne savait pas en quels lieux s'étaient cachés Adam et Eve
après leur péché lorsqu'au paradis il dit : " Adam,
où es-tu ? " Gn 3,9 , ou lorsqu'il fait reproche à
Caïn en disant : " Où est Abel ton frère ? " Gn 4,9
. S'il ne le savait pas, pourquoi a-t-il ajouté aussitôt
: " Le sang de ton frère crie de la terre vers moi " ?
491
De ces trois personnes de la divinité, nous le confessons, seul
le Fils, pour la Rédemption du genre humain, afin de supprimer les
dettes du péché que nous avons contractées au commencement
par la désobéissance d'Adam, est sorti du secret et du mystère
du Père, et a assumé de Marie, la sainte toujours Vierge,
l'homme sans péché, en sorte que le même Fils de Dieu
Père est aussi Fils d'homme, Dieu parfait et homme parfait, en sorte
que l'unique Christ est homme et Dieu en deux natures, un seul dans la
personne, afin qu'à la Trinité ne vienne pas s'ajouter une
quaternité si dans le Christ la personne était dédoublée.
Il est donc inséparablement distinct du Père et de l'Esprit
Saint par la personne, mais de l'homme assumé, il l'est par la nature,
et notre Seigneur Jésus Christ est, comme nous l'avons dit, un seul
de deux natures et dans une seule personne, égal au Père
dans la forme de la divinité, moindre que le Père dans la
forme d'esclave ; c'est à partir de là qu'il faut comprendre
sa parole dans le Psaume Ps 22,11 : " Du sein de ma mère
tu es mon Dieu ". Lui seul par conséquent est né de Dieu
sans mère, et né de la Vierge sans père, et " Le Verbe
s'est fait chair et il a habité parmi nous " Jn 1,14 ; et
bien que la Trinité entière ait coopéré à
la formation de l'homme assumé, parce que les oeuvres de la Trinité
sont inséparables, seul cependant il a assumé l'homme dans
la singularité de la personne, non dans l'unité de la nature
divine, en ce qui est propre au Fils, non en ce qui est commun à
la Trinité ; car s'il avait mêlé l'une en l'autre la
nature de l'homme et celle de Dieu, toute la Trinité aurait assumé
le corps, puisqu'il est établi que la nature de la Trinité
est une seule, mais non la personne.
492
Ce Seigneur Jésus Christ fut donc envoyé par le Père,
prenant ce qu'il n'était pas, et ne perdant pas ce qu'il était,
ne pouvant subir d'atteinte en raison de ce qui est sien, mortel en raison
de ce qui est nôtre, et il est venu dans ce monde pour sauver les
pécheurs et justifier ceux qui croient, et lui qui faisait des miracles,
il fut livré en raison de nos forfaits, est mort pour notre expiation
; il est ressuscité pour notre justification ; par ses blessures
nous sommes sauvés Is 53,5 , réconciliés par
sa mort avec Dieu le Père, et ressuscités par sa Résurrection
; nous attendons aussi qu'il vienne à la fin des siècles,
pour, en même temps que la résurrection de tous, donner aux
justes leur récompense et aux impies leur châtiment, selon
son très juste jugement.
493
Nous croyons aussi que l'Eglise catholique, sans tache dans son oeuvre
ni ride Ep 5,23-27 dans la foi, est son corps, et qu'elle obtiendra
le Règne avec sa Tête, Jésus Christ le tout-puissant,
après que cette réalité corruptible aura revêtu
l'incorruptibilité, et cette réalité mortelle l'immortalité
1Co 15,43 , afin que Dieu soit tout en tous', 1Co 15,28 .
Par cette foi les coeurs sont purifiés Ac 15,9 , par
elle les hérésies sont extirpées, en elle l'Eglise
tout entière séjourne déjà dans le Règne
céleste et se glorifie tant qu'elle demeure dans le siècle
présent ; et il n'est pas de salut dans une autre foi : " Car il
n'y a sous le ciel aucun nom offert aux hommes dans lequel il faut que
nous soyons sauvés " Ac 4,12
Le patriarche Serge de bienheureuse mémoire a fait savoir au
pontife de la ville de Rome susdit, de sainte mémoire (Honorius),
que certains affirmaient qu'il y avait dans notre Seigneur et Sauveur Jésus
Christ deux volontés contraires ; ayant appris cela, ledit pape
lui répondit que de même que notre Sauveur est une unité
unique, de même aussi il a été conçu et est
né miraculeusement au-dessus de tout genre humain. Et en raison
de sa sainte économie incarnée, il enseignait que notre Rédempteur,
de même qu'il est Dieu parfait est aussi homme parfait, pour que,
né sans aucun péché, il rétablisse la noblesse
de l'état originel que le premier homme avait perdu par la transgression.
Il est donc né comme le second Adam, n'ayant aucun péché,
ni du fait de la naissance, ni du fait de ses rapports avec les hommes
; car le Verbe fait chair dans la ressemblance avec la chair de péché
a pris tout ce qui est nôtre, sans porter aucune culpabilité
encourue de par la transmission de la transgression....
L'unique et seul médiateur sans péché de Dieu
et des hommes est donc l'homme Christ Jésus 1Tm 2,5 , qui
a été conçu et est né libre au milieu des morts.
Dans l'économie de sa chair sainte il n'avait donc jamais deux volontés
opposées, et jamais la volonté de sa chair n'a contredit
la volonté de son esprit...
Puisque donc nous savons qu'en lui, lorsqu'il est né et qu'il
était en rapport avec les hommes, il n'y avait absolument aucun
péché, nous déclarons, comme il convient, et nous
confessons en vérité une seule volonté dans l'humanité
de son économie sainte, et nous ne prêchons pas deux volontés
contraires, de l'esprit et de la chair, comme dans un simple homme, à
la façon dont manifestement le prétendent dans leur délire
certains hérétiques.
497
C'est de cette façon donc qu'il apparaît... qu'il (le
pape Honorius) a écrit (à Serge), à savoir que dans
notre Sauveur il n'y a d'aucune manière deux volontés opposées,
c'est-à-dire dans ses membres Rm 7,23 puisqu'il n'a contracté
aucun défaut de la transgression du premier homme.
Mais pour que nul, de moindre intelligence, ne blâme (Honorius)
de ce qu'il ne parle que de la nature humaine et non pas également
de la nature divine... celui qui en débat doit savoir qu'il s'agit
d'une réponse donnée à une question dudit patriarche.
Pour le reste aussi on a coutume d'appliquer l'aide de la médecine
là où se trouve la blessure. Et le bienheureux Apôtre
lui aussi, manifestement, l'a souvent fait lorsqu'il s'adaptait à
l'habitude des auditeurs ; tantôt, lorsqu'il parle de la nature la
plus éminente, il se tait totalement quant à la nature humaine
; tantôt, traitant de l'économie humaine, il ne touche pas
le mystère de sa divinité...
498
Mon prédécesseur susdit disait donc, dans son enseignement
sur le mystère de l'Incarnation du Christ,qu'il n'a pas existé
en lui, comme en nous pécheurs, deux volontés contraires,
de l'esprit et de la chair. Ce que certains ont retourné en leur
propre conception, et ils ont pensé qu'il aurait enseigné
une seule volonté de sa divinité et de son humanité,
ce qui est totalement contraire à la vérité.
(texte grec)
et de même que nous confessons ses deux natures unies sans confusion
ni division, de même conformément aux natures, deux volontés,
la divine et l'humaine, ainsi que deux opérations naturelles, la
divine et l'humaine, cela pour confirmer parfaitement et sans omission
que le même et unique Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu,
est vraiment par nature Dieu parfait et homme parfait, à l'exception
du péché, et qu'ainsi il voulait et opérait divinement
et humainement notre salut.
502
Can. 2. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable qu'un de la sainte, consubstantielle
et adorable Trinité, Dieu le Verbe lui-même, est descendu
du ciel, s'est incarné de l'Esprit Saint et de Marie toujours vierge,
s'est fait homme dans la chair, a été crucifié pour
nous, a été enseveli, est ressuscité le troisième
jour, est monté au ciel et siège à la droite du Père
; reviendra avec la gloire du Père avec la chair prise par lui et
animée par l'intellect, pour juger les vivants et les morts, qu'il
soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que l'un de la sainte, consubstantielle
et adorable Trinité, Dieu Verbe lui-même est descendu des
cieux, s'est incarné de l'Esprit Saint et de Marie, la toute sainte,
toujours vierge, s'est fait homme, a été crucifié
dans la chair volontairement pour nous et notre salut, a souffert, a été
enseveli, est ressuscité le troisième jour, est monté
aux cieux et siège à la droite du Père, avec la chair
qu'il a prise et qui est animée par l'intellect, pour juger les
vivants et les morts, qu'il soit condamné.
503
Can. 3. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours
vierge et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable
Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant
tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu
du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité
demeurant inaltérable aussi après l'enfantement, qu'il soit
condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours
vierge, et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable
Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant
tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu
du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité
demeurant inaltérée aussi après l'enfantement, qu'il
soit condamné.
504
Can. 4. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, deux naissances du seul et unique
Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, aussi bien avant les siècles
de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, que de Marie,
sainte et toujours vierge, Mère de Dieu, corporelle, à la
fin des temps, et un seul et même Jésus Christ, notre Seigneur
et Dieu, consubstantiel à Dieu Père selon la divinité,
et, consubstantiel à l'homme et à la mère selon l'humanité,
et le même capable de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en
la divinité, limité en son corps, illimité en sa divinité,
le même créé et incréé, terrestre et
céleste, visible et intelligible, concevable et inconcevable, pour
que par le même, à la fois homme complet et Dieu, fût
restauré l'homme complet qui était tombé au pouvoir
du péché, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, qu'il y a deux naissances du seul
et unique Jésus Christ notre Seigneur, l'une avant les siècles,
de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, l'autre de Marie,
sainte, toujours vierge, dans la chair, dans ces derniers temps, et un
seul et même Jésus Christ notre Seigneur et Dieu, consubstantiel
à Dieu le Père selon la divinité, consubstantiel à
la Vierge et mère selon l'humanité, et le même capable
de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en la divinité, limité
en son corps, illimité en son esprit, le même incréé
et créé, terrestre et céleste, visible et intelligible,
concevable et inconcevable, pour que par le même, à la fois
homme complet et Dieu, fût restauré l'homme complet qui était
tombé au pouvoir du péché, qu'il soit condamné.
505
Can. 5. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, une seule nature incarnée
du Dieu Verbe, dans ce sens qu'on dit que notre substance est devenue chair
complètement et sans restriction dans le Christ Dieu, à la
seule exception du péché, qu'il soit condamné.
(Texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que " une seule nature du Dieu Verbe
devenue chair " signifie, à travers l'expression " devenue chair
", la substance conforme à nous complètement et sans restriction
dans le Christ Dieu lui-même, à la seule exception du péché,
qu'il soit condamné.
506
Can. 6. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que de deux et en deux natures,
substantiellement unies, sans confusion et sans division, est un seul et
même Seigneur et Dieu Jésus Christ, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que de deux natures, divinité
et humanité, et en deux natures, divinité et humanité,
unies selon l'hypostase sans confusion et sans division, est un seul et
même Seigneur et Dieu Jésus Christ, qu'il soit condamné.
507
Can.7. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que la différence substantielle
des natures est sauvegardée en lui sans confusion et sans division,
qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que la différence substantielle
des natures, après leur union ineffable par laquelle existe le seul
et unique Jésus Christ, est sauvegardée en lui sans confusion
et sans division, qu'il soit condamné.
508
Can. 8. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que l'union substantielle des natures
est reconnue en lui sans division et sans confusion, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que l'union des natures selon la
conjonction, ou, pour dire vrai, selon l'hypostase, à partir desquelles
existe le seul et unique Christ, est reconnue en lui sans division et sans
confusion, qu'il soit condamné.
509
Can. 9. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que les propriétés
naturelles de sa divinité et de son humanité sont sauvegardées
en lui de façon constante et sans diminution, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, que les propriétés
naturelles de la divinité du Christ sont sauvegardées en
lui de façon constante et sans diminution pour confirmer vraiment
qu'il est, le même, selon la nature, Dieu parfait et homme parfait,
qu'il soit condamné.
510
Can. 10. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, deux volontés du même
et unique Christ notre Dieu unies dans un même accord, la divine
et l'humaine, du fait que par chacune de ses deux natures le même
a voulu, par nature, notre salut, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, deux volontés du même
et unique Christ Dieu, unies dans un plein accord, la divine et l'humaine,
puisque selon chacune de ses deux natures il était, par nature,
à même de vouloir notre salut, qu'il soit condamné.
511
Can. 11. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, deux opérations, unies dans
un plein accord, du même et unique Christ notre Dieu, la divine et
l'humaine, puisque selon chacune des deux natures il est, par nature, l'opérateur
de notre salut, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, deux opérations du même
et unique Christ Dieu, unies dans un plein accord, la divine et l'humaine,
puisque selon chacune de ses deux natures il opère notre salut,
qu'il soit condamné.
512
Can. 12. Si quelqu'un confesse, selon les hérétiques
impies, une seule volonté et une seule opération du Christ
notre Dieu, et par là supprime ce que confessent les saints Pères,
et nie l'économie de celui qui est notre Sauveur, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un confesse, selon les hérétiques
impies, une seule nature, une seule volonté, une seule opération
de la divinité et de l'humanité du Christ, renversant ainsi
ce que confessent les saints Pères et niant l'économie de
celui qui est notre Sauveur, qu'il soit condamné.
513
Can. 13. Si quelqu'un selon les hérétiques impies, alors
que dans le Christ Dieu deux volontés et deux opérations,
la divine et l'humaine, sont sauvegardées substantiellement dans
l'unité et enseignées pieusement par nos saints Pères,
professe, contre la doctrine des saints Pères, une seule volonté
et une seule opération, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un selon les hérétiques impies,
en même temps que les deux volontés et opérations,
la divine et l'humaine, qui en Christ Dieu sont sauvegardées substantiellement
dans l'unité et confessées pieusement par nos saints Pères,
commande de professer aussi, contre leur doctrine, une seule opération,
qu'il soit condamné.
514
Can. 14. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, en
même temps qu'une seule volonté et une seule opération
professées par les hérétiques dans leur impiété,
nie et repousse également les deux volontés ainsi que les
deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine, qui
dans le même Christ Dieu sont sauvegardées dans l'unité
et enseignées par les saints Pères, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies,
en même temps qu'une seule volonté et une seule opération
professées par les hérétiques dans leur impiété
dans le Christ Dieu, nie et repousse également les deux volontés
et les deux opérations, c'est-à-dire la divine et l'humaine,
qui dans le même Christ sont sauvegardées physiquement dans
l'unité et enseignées en lui de façon orthodoxe par
les saints Pères, qu'il soit condamné.
515
Can. 15. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, considère
dans sa folie l'opération divino-humaine que les grecs appellent
" théandrique " comme une seule et même opération,
mais ne la confesse pas, selon les saints Pères, comme double, c'est-à-dire
divine et humaine, ou considère que cette nouvelle appellation "
divino-humaine " désigne une seule opération, mais ne signifie
pas l'union admirable et glorieuse des deux, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies,
considère dans sa folie l'opération théandrique comme
une seule mais ne le confesse pas, selon les saints Pères, comme
double, c'est-à-dire divine et humaine, ou considère que
cette nouvelle appellation " théandrique " désigne une seule
opération, mais ne signifie pas l'union admirable et surnaturelle
des deux, qu'il soit condamné.
516
Can. 16. Si quelqu'un, selon les hérétiques impies, pour
abolir les deux volontés et les deux opérations, c'est-à-dire
la divine et l'humaine, qui en Christ sont sauvegardées substantiellement
dans l'union et ont été enseignées pieusement par
les saints Pères, lie dans sa folie des oppositions et des divisions
au mystère de son économie, et pour cette raison ne rapporte
pas les paroles évangéliques et apostoliques sur ce même
Sauveur à la seule et même personne, et substantiellement
le même Seigneur Jésus Christ notre Dieu, conformément
au bienheureux Cyrille, pour qu'on voie qu'il est, le même, par nature
Dieu et homme, qu'il soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un, selon les hérétiques impies,
pour abolir les deux volontés et les deux opérations, la
divine et l'humaine, qui en Christ Dieu sont sauvegardées substantiellement
dans l'union et sont enseignées pieusement par les saints Pères,
introduit dans sa folie des oppositions et des divisions dans le mystère,
et pour cette raison n'attribue pas les paroles des évangiles et
des apôtres sur ce Sauveur au seul et même notre Seigneur Jésus
Christ, conformément au bienheureux Cyrille, pour certifier que
le même est par nature Dieu et vraiment homme, qu'il soit condamné.
517
Can. 17. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, tout ce qui a été
transmis et prêché à la sainte Eglise de Dieu, catholique
et apostolique, tant par les saints Pères eux- mêmes que par
les cinq vénérables conciles universels, jusqu'au dernier
détail, dans les mots et dans l'esprit, qu'il soit condamné.
(texte grec) . Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères,
en un sens propre et véritable, tout ce qui a été
transmis et prêché à la sainte Eglise de Dieu, catholique
et apostolique, tant par les saints Pères eux-mêmes que par
les cinq conciles oecuméniques reconnus, jusqu'au dernier détail,
dans les mots et dans l'esprit, qu'il soit condamné.
518
Can. 18. Si quelqu'un ne rejette pas et n'anathématise pas selon
les saints Pères, en accord avec nous et dans la même foi,
de son âme et de sa bouche, tous ceux que la sainte Eglise de Dieu,
catholique et apostolique - c'est-à-dire les cinq saints conciles
universels et d'une manière concordante tous les Pères de
l'Eglise éprouvés - rejette et anathématise comme
hérétiques les plus abominables, avec tous leurs écrits
impies, jusqu'au dernier détail,
(texte grec). Si quelqu'un ne rejette pas et n'anathématise
pas selon les saints Pères, en accord avec nous et de la même
foi, de son âme et de sa bouche, tous ceux que la sainte Eglise de
Dieu, catholique et apostolique - c'est-à-dire les cinq saints conciles
oecuméniques et tous les Pères de l'Eglise reconnus qui pensent
de même - rejette et anathématise comme hérétiques
impies, avec tous leurs écrits impies, jusqu'au dernier détail,
519
à savoir, Sabellius, Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire,
Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée Aelure, Sévère,
Théodose, Colluthus, Themistius, Paul de Samosate, Diodore, Théodore,
Nestorius, le Perse Théodure, Origène, Didyme, Evagre et
tous les autres hérétiques pris ensemble...
(texte grec) - à savoir, Sabellius, Arius, Eunome, Macédonius,
Apollinaire, Polémon, Eutychès, Dioscore, Timothée
Aelure, Sévère, Théodose, Colluthus, Themistius, Paul
de Samosate, Diodore, Théodore, Nestorius, le Perse Théodure,
Origène, Didyme, Evagre et tous les autres hérétiques
pris ensemble...
520
si donc quelqu'un... ne rejette pas et n'anathématise pas les
doctrines très impies de leur hérésie et ce qui a
été écrit de façon impie par qui que ce soit
en leur faveur ou pour les expliquer, ainsi que les dits hérétiques,
à savoir Théodore, Cyrus, Serge, Pyrrhus et Paul... ou si
quelqu'un considère comme condamné ou même déposé
un de ceux qui ont été déposés et condamnés
par ceux-là ou par d'autres qui leur sont semblables parce qu'il
ne pense aucunement la même chose que ceux-là, mais confesse
avec nous la doctrine des saints Pères, et s'il ne le considère
pas, bien au contraire... comme un combattant pieux et orthodoxe de l'Eglise
catholique et qu'il considère comme tels bien plutôt ces impies
et leurs décisions détestables à ce sujet et leurs
sentences nulles, sans effet et invalides, et plus encore impies, exécrables
et réprouvées, qu'un tel homme soit condamné.
(texte grec) si donc quelqu'un... ne rejette pas et n'anathématise
pas les doctrines très impies de leur hérésie et ce
qui a été écrit de façon impie par qui que
ce soit en leur faveur ou pour leur défense ainsi que les dits hérétiques,
à savoir Théodore, Cyrus, Serge, Pyrrhus et Paul... ou si
quelqu'un considère comme déposé ou même condamné
un de ceux qui ont été déposés ou condamnés
par ceux-là ou par d'autres qui pensent de même que ceux-là
parce qu'il ne pense pas ce qu'ils pensent, mais confesse avec nous la
doctrine des saints Pères, et s'il ne le considère pas, bien
au contraire... comme un combattant pieux et orthodoxe de l'Eglise catholique
et qu'il considère comme tels bien plutôt ces impies et leurs
décisions injustes à ce sujet et leurs sentences vaines,
sans effet et invalides, et plus encore impies, exécrables et réprouvées,
qu'un tel homme soit condamné.
521
Can. 19. Si quelqu'un professe et pense manifestement ce que tiennent
les hérétiques impies et qu'il dit dans son impudence vaine
que tels sont les enseignements de la piété que ceux qui
observent et servent la Parole - c'est-à- dire les cinq saints conciles
universels - ont transmis depuis le commencement, et calomnie ainsi les
saints Pères eux-mêmes et les cinq saints conciles susmentionnés
afin de tromper les simples ou de défendre sa propre perfidie impie,
qu'un tel homme soit condamné.
(texte grec). Si quelqu'un pense et enseigne manifestement ce que tiennent
les hérétiques impies et qu'il dit dans sa précipitation
insensée que tels sont les enseignements de la piété
que ceux qui observent et servent la Parole - c'est-à-dire les cinq
saints conciles oecuméniques - ont transmis depuis le commencement,
et calomnie ainsi les saints Pères eux-mêmes et les cinq saints
conciles oecuméniques susmentionnés afin de tromper les simples
et de défendre sa propre foi erronée et impie, qu'un tel
homme soit condamné.
522
Can. 20. Si quelqu'un selon les hérétiques impies, de
quelque façon que ce soit... déplace de façon illicite
les bornes que les saints Pères de l'Eglise catholique - c'est-à-dire
les cinq saints conciles universels - ont déterminées de
façon irrévocable et recherche de façon téméraire
des nouveautés et des présentations d'une autre foi, ou des
livres, ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de
faux témoignages, ou des synodes, ou des actes de débats,
ou des ordinations vaines non reconnues par les canons ecclésiastiques,
ou des délégations qui ne conviennent pas et sans fondement,
et si d'une façon générale, comme ont coutume de faire
les hérétiques, quelqu'un fait quelque chose d'autre par
son activité diabolique et par des voies détournées
et rusées contre les prédications pieuses des orthodoxes
de l'Eglise catholique - c'est-à- dire de ses saints Pères
et de ses synodes - afin de détruire la confession sincère
de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu'il persiste jusqu'à
la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu'un tel homme soit
condamné pour les siècles des siècles, " et que tout
le peuple dise : qu'il en soit ainsi ". Ps 106,48
(texte grec). Si quelqu'un selon les hérétiques impies,
de quelque façon que ce soit... déplace de façon illicite
les bornes que les saints Pères de l'Eglise catholique - c'est-à-dire
les cinq saints conciles oecuméniques - ont déterminés
de façon irrévocable et recherche de façon téméraire
des nouveautés et des présentations d'une autre foi, ou des
formules, ou des lois, ou des statuts, ou des livres, ou des rapports,
ou des lettres, ou des écrits, ou des signatures, ou de faux témoignages,
ou des synodes, ou des actes de débats, ou des impositions des mains
vaines non reconnues par les canons ecclésiastiques, ou des délégations
ou délégués sans légalité ou contraires
aux canons, et si d'une façon générale, comme ont
coutume de faire les hérétiques impies, quelqu'un fait quelque
chose d'autre par son activité diabolique et par des voies détournées
et rusées contre les prédications pieuses et orthodoxes de
l'Eglise catholique - c'est-à-dire de ses Pères et de ses
conciles - afin de détruire la confession sincère de notre
Seigneur et Dieu Jésus Christ, et qu'il persiste jusqu'à
la fin, sans repentir, dans ces agissements impies, qu'un tel homme soit
condamné pour les siècles des siècles, " et que tout
le peuple dise : qu'il en soit ainsi " Ps 106,48
526
(4) Nous affirmons aussi que le Fils est né de la substance
du Père sans commencement, avant les siècles et cependant
il n'a pas été fait : car ni le Père n'a jamais existé
sans le Fils, ni le Fils jamais sans le Père.
(5) Et cependant, le Père n'est pas du Fils comme le Fils du
Père, parce que le Père n'a pas reçu du Fils la génération,
mais le Fils l'a reçue du Père. Le Fils est donc Dieu issu
du Père, mais le Père n'est pas Dieu issu du Fils. Père
du Fils, il n'est pas Dieu par le Fils. Celui-ci est Fils du Père
et Dieu par le Père. Le Fils est cependant égal en toutes
choses à Dieu, le Père, parce qu'il n'a jamais ni commencé
ni cessé de naître.
(6) Nous croyons aussi qu'il a une seule substance avec le Père
; c'est pourquoi on dit qu'il est homoousios au Père, c'est-à-dire
de même substance que le Père ; en grec en effet homos signifie
" un " et ousia " substance " ; les deux mots joints font " une seule substance
". On doit croire que le Fils a été engendré et qu'il
est né non de rien ni d'une autre substance, mais du sein du Père,
c'est-à-dire de sa substance.
(7) Eternel est donc le Père, éternel est le Fils. Si
le Père a toujours été, il a toujours eu un Fils dont
il était le Père ;c'est pourquoi nous confessons que le Fils
est né du Père sans commencement.
(8) Cependant ce même Fils de Dieu, de ce qu'il a été
engendré du Père, nous ne l'appelons pas une " partie de
sa nature divisée ", mais nous affirmons que le Père parfait
a engendré son Fils parfait sans diminution ni division, parce qu'il
appartient à la divinité seule de n'avoir pas un Fils inégal.
(9) Ce Fils est Fils de Dieu par nature, non par adoption, et nous
devons croire que le Père ne l'a engendré ni par volonté
ni par nécessité, car en Dieu aucune nécessité
n'existe et la volonté ne précède pas la sagesse.
527
(10) Nous croyons aussi que l'Esprit Saint, qui est la troisième
personne dans la Trinité, est Dieu, un et égal au Père
et au Fils, de même substance et aussi de même nature : il
n'est cependant ni engendré ni créé, mais il procède
de l'un et de l'autre, il est l'Esprit de tous deux.
(11) Nous croyons aussi que l'Esprit n'est ni inengendré, ni
engendré, de sorte qu'on ne considère pas, si nous le disons
inengendré, que nous affirmons deux Pères, ou si nous le
disons engendré, que nous prêchons deux Fils ; cependant on
ne dit pas qu'il est seulement l'Esprit du Père mais à la
fois l'Esprit du Père et du Fils.
(12) Car il ne procède pas du Père vers le Fils ni ne
procède du Fils pour sanctifier les créatures, mais il apparaît
bien comme ayant procédé à la fois de l'un et de l'autre,
parce qu'il est reconnu comme la charité ou la sainteté de
tous deux.
(13) Nous croyons donc que le Saint-Esprit est envoyé par les
deux, comme le Fils l'est par le Père ; mais il n'est pas considéré
comme moindre que le Père et le Fils, à la manière
dont le Fils atteste qu'il est moindre que le Père et l'Esprit Saint
à cause de la chair qu'il a prise.
528
(14) Voici comment parler de la sainte Trinité : on doit dire
qu'elle n'est pas triple mais trine. On ne peut dire justement que la Trinité
soit en un seul Dieu mais qu'un seul Dieu est Trinité.
(15) Dans les noms des personnes qui expriment les relations, le Père
est référé au Fils, le Fils au Père, le Saint-Esprit
aux deux : quand on parle des trois personnes en considérant les
relations, on croit cependant qu'ils sont une seule nature ou substance.
(16) Nous n'affirmons pas trois substances comme nous affirmons trois
personnes, mais une seule substance et trois personnes.
(17) En effet, le Père est Père, non par rapport à
lui-même mais par rapport au Fils ; le Fils est Fils, non par rapport
à lui-même, mais par rapport au Père. De même,
le Saint-Esprit ne se réfère pas par rapport à lui-
même mais au Père et au Fils, parce qu'il est appelé
l'Esprit du Père et du Fils.
(18) De même, quand nous disons " Dieu ", nous n'exprimons pas
une relation à un autre, comme celle du Père au Fils ou du
Fils au Père ou du Saint-Esprit au Père et au Fils mais "
Dieu " est dit spécialement en référence à
lui-même.
529
(19) Si on nous interroge sur chacune des personnes, nous devons confesser
qu'elle est Dieu. On dit que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu,
que le Saint-Esprit est Dieu, chacun en particulier ; cependant ce ne sont
pas trois dieux, mais un seul Dieu.
(20) De même, on dit que le Père est tout-puissant, que
le Fils est tout- puissant, que le Saint-Esprit est tout-puissant ; cependant
ce ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul Tout-Puissant, comme
nous professons une seule lumière et un seul principe.
(21) Nous confessons et croyons que chacune personne en particulier
est pleinement Dieu et que toutes trois sont un seul Dieu : elles ont une
divinité, une majesté, une puissance unique, indivisée,
égale, qui ne diminue pas en chacun et qui n'augmente pas dans les
trois ; car elle n'est pas moindre quand chaque personne est appelée
Dieu en particulier ; elle n'est pas plus grande quand les trois personnes
sont appelées un seul Dieu.
530
(22) Cette sainte Trinité, qui est un seul vrai Dieu, n'est
pas hors du nombre mais elle n'est pas enfermée dans le nombre.
Dans les relations des personnes, le nombre apparaît ; dans la substance
de la divinité, on ne peut saisir quelque chose qu'on puisse dénombrer.
Il y a donc indication de nombre uniquement dans les rapports qu'elles
ont entre elles, mais il n'y a pas pour elles de nombre, en tant qu'elles
sont référées à elles-mêmes.
(23) Il faut donc un nom de nature à cette sainte Trinité,
tel qu'il ne puisse être utilisé au pluriel dans les trois
personnes. Pour cela nous croyons ce que l'Ecriture dit : " Grand est notre
Seigneur et grande est sa puissance et sa sagesse n'a pas de nombre " Ps
147,5
(24) Ce n'est pas parce que nous disons que ces trois personnes sont
un seul Dieu, que nous pouvons dire que le Père est le même
que le Fils ou que le Fils est le Père, ou que celui qui est le
Saint-Esprit est le Père ou le Fils.
(25) Car celui qui est le Fils n'est pas le Père, et celui qui
est le Père n'est pas le Fils, ni le Saint-Esprit n'est celui qui
est le Père ou le Fils ; cependant, le Père est cela même
qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père, le Père
et le Fils cela même qu'est le Saint-Esprit, c'est- à-dire
un seul Dieu par nature.
(26) Car lorsque nous disons que le Père n'est pas celui-là
même qui est le Fils nous nous référons à la
distinction des personnes. Mais quand nous disons que le Père est
cela même qu'est le Fils, le Fils cela même qu'est le Père,
le Saint-Esprit cela même qu'est le Père et le Fils, nous
exprimons que cela appartient à la nature ou à la substance
par laquelle Dieu est, parce qu'ils sont substantiellement un : nous distinguons
en effet les personnes, mais nous ne divisons pas la divinité.
531
(27) Nous reconnaissons donc la Trinité dans la distinction
des personnes ; l'unité, nous la professons à cause de la
nature ou substance. Ces trois sont donc un comme nature, non comme personne.
(28) Cependant il ne faut pas concevoir ces trois personnes comme séparables,
puisque nous croyons qu'aucune n'a jamais existé, n'a jamais accompli
quelque oeuvre ni avant l'autre ni après l'autre ni sans l'autre.
(29) Elles sont inséparables en effet aussi bien en ce qu'elles
sont qu'en ce qu'elles font, car entre le Père qui engendre, le
Fils lui est engendré et l'Esprit Saint qui procède, nous
ne croyons pas qu'il y ait quelque intervalle de temps par lequel celui
qui engendre aurait précédé un moment l'engendré,
ou l'engendré aurait manqué à celui qui engendre,
ou le Saint-Esprit, en procédant, serait apparu comme venant après
le Père et le Fils.
(30) C'est pourquoi nous déclarons et croyons cette Trinité
inséparable et distincte. Nous parlons de trois personnes, selon
ce qu'ont défini nos Pères, pour qu'elles soient connues
comme telles, non pour qu'elles soient séparées.
(31) Car si nous considérons ce que la sainte Ecriture dit de
la Sagesse : " Elle est la splendeur de la lumière éternelle
" Sg 7,26 , de même que nous voyons la splendeur ne faire
qu'un avec la lumière, inséparablement, de même nous
confessons que le Fils ne peut être séparé du Père.
(32) De même que nous ne confondons pas ces trois personnes,
dont la nature est une et inséparable, nous déclarons aussi
qu'elles ne sont absolument pas séparables.
532
(33) Car la Trinité elle-même a daigné nous montrer
cela si clairement que, même dans les noms dont elle a voulu que
chaque personne fut désignée, elle n'a pas permis qu'on comprenne
l'une sans l'autre : le Père en effet ne peut être connu sans
le Fils et le Fils n'est pas découvert sans le Père.
(34) La relation elle-même en effet, dans sa dénomination
personnelle, empêche de séparer les personnes et, quand elle
ne les nomme pas ensemble, elle les indique ensemble. Personne ne peut
entendre l'un de ces noms qu'il ne soit forcé de comprendre aussi
l'autre.
(35) Ces trois étant donc un et cet un étant trois, chaque
personne garde cependant sa propriété. Le Père a l'éternité
sans naissance, le Fils l'éternité avec la naissance, et
le Saint-Esprit la procession sans naissance, avec l'éternité.
source: catho.org