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Symboles et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger



Réponse de la Commission biblique, 26 juin 1912.

I. Auteur, date de composition et vérité historique des

évangiles selon Marc et

3568
Question 1 : La voix claire de la Tradition, qui depuis les commencements de l'Eglise est admirablement unanime et qui a été confirmée par des preuves multiples, à savoir les témoignages explicites des saints Pères et des écrivains ecclésiastiques, les citations et les allusions qui se trouvent dans leurs écrits, l'usage des hérétiques anciens, les traductions des livres du Nouveau Testament, presque tous les manuscrits les plus anciens, comme aussi par des raisons internes, tirées du texte des livres saints eux-mêmes, est-il possible d'affirmer de façon certaine que Marc, le disciple et l'interprète de Pierre, et le médecin Luc, l'assistant et le compagnon de Paul, sont réellement les auteurs des évangiles qui leur sont respectivement attribués ?
Réponse : Oui.

3569
Question 2 : Les arguments par lesquels certains critiques cherchent à démontrer que les derniers douze versets de l'évangile de Marc Mc 16,9-20

n'ont pas été rédigés par Marc, mais ajoutés par une autre main, sont-ils de nature à donner le droit d'affirmer qu'ils ne doivent pas être reconnus comme inspirés et canoniques ; ou du moins qu'ils démontrent que Marc n'est pas l'auteur de ces versets ?
Réponse : Non pour les deux parties.

3570
Question 3 : Est-il permis de même de douter de l'inspiration et de la canonicité des récits de Luc concernant l'enfance du Christ Lc 16,9-20 ou l'apparition de l'Ange qui réconforta Jésus et la sueur de sang Lc 22,43 s ; ou peut-on au moins montrer par des arguments solides - ce qui plaisait aux hérétiques anciens et qui plaît également à des critiques plus récents - que ces récits ne font pas partie de l'Evangile originel de Luc ?
Réponse : Non pour les deux parties.

3571
Question 4 : Les documents très rares et tout à fait isolés dans lesquels le cantique Magnificat Lc 1,46-55 n'est pas attribué à la bienheureuse Vierge Marie mais à Elisabeth, peuvent-ils et doivent-ils prévaloir de quelque manière contre le témoignage concordant de presque tous les manuscrits aussi bien du texte original grec que des traductions, et contre l'interprétation que le contexte n'exige pas moins que le sentiment de la Vierge elle-même et la Tradition constante de l'Eglise ?
Réponse : Non.

3572
Question 5 : S'agissant de l'ordre chronologique des évangiles est-il permis de s'éloigner de l'opinion corroborée par le témoignage à la fois très ancien et constant de la Tradition et qui atteste qu'après Matthieu qui, le premier de tous, composa son évangile dans la langue maternelle, Marc a écrit le deuxième, et Luc le troisième ; ou faut-il d'un autre côté considérer comme contraire à cette conception l'opinion qui affirme que le deuxième et le troisième évangile ont été composés avant la traduction grecque du premier évangile ?
Réponse : Non pour les deux parties.

3573
Question 6 : Peut-on différer la date de composition des Evangiles de Marc et de Luc jusqu'à la destruction de Jérusalem ; ou parce que chez Luc la prophétie du Seigneur concernant la destruction de cette ville apparaît plus précise, peut-on soutenir que son évangile au moins a été composé après que le siège eut déjà commencé ?
Réponse : Non pour les deux parties.

3574
Question 7: Doit-on affirmer que l'évangile de Luc a précédé le livre des Actes des Apôtres, et que puisque ce livre, composé par le même Luc Ac 1,1 , était terminé à la fin de la captivité romaine de l'Apôtre Ac 28,30 s, son évangile n'a pas été composé après cette date ?
Réponse : Oui.

3575
Question 8 : Si on considère aussi bien les témoignages de la Tradition que les arguments internes concernant les sources qu'ont utilisées l'un et l'autre évangéliste en composant l'évangile, peut-on raisonnablement mettre en doute la conception qui tient que Marc a écrit selon la prédication de Pierre, et Luc selon la prédication de Paul, et qui affirme en même temps que ces évangélistes ont disposé également d'autres sources dignes de foi, soit orales soit aussi déjà mises par écrit ?
Réponse : Non.

3576
Question 9 : Les paroles et les actions qui sont racontées de façon exacte et pour ainsi dire littéralement par Marc selon la prédication de Pierre, et qui sont présentées de la façon la plus sincère par Luc, qui dès le départ s'est soigneusement informé de tout auprès de témoins très dignes de foi puisqu'ils ont vu eux-mêmes dès le commencement et qu'ils furent des serviteurs de la Parole Lc 1,2 s réclament-elles à juste titre pour elles-mêmes cette foi historique que l'Eglise leur a toujours accordée ; ou au contraire ces mêmes actions et ces mêmes paroles doivent-elles être considérées comme "tant dénuées, au moins en partie, de vérité historique, soit parce que les écrivains n'étaient pas des témoins oculaires, soit parce qu'il n'est pas rare qu'on constate chez les deux évangélistes un manque d'ordre et une différence dans la succession des faits ; soit parce que, étant venus et ayant écrit plus tard, ils ont dû nécessairement rapporter des conceptions qui étaient étrangères à ce qu'ont pensé le Christ et les apôtres, ou des faits déjà plus ou moins déformés par l'imagination du peuple, ou enfin parce que, chacun selon son dessein, ils se sont laissé conduire par des idées dogmatiques préconçues ?
Réponse : Oui pour la première partie ; non pour la deuxième.
 

II. La question synoptique, ou les rapports mutuels entre les

trois premiers é

3577
Question 1 : En maintenant sauf ce qui, conformément àce qui a été établi précédemment, doit-être maintenu sauf - en particulier pour ce qui est de l'authenticité et de l'intégrité des trois évangiles de Matthieu, de Marc et de Luc, de l'identité substantielle de l'évangile grec de Matthieu avec son original primitif, ainsi que pour ce qui est de l'ordre chronologique dans lequel ils ont été écrits -, compte tenu des conceptions diverses et opposées si nombreuses des auteurs, est-il permis aux exégètes de discuter librement pour expliquer les ressemblances et les différences entre les évangiles, et de recourir aux hypothèses de la Tradition soit écrite, soit orale, ou encore de la dépendance de l'un par rapport à celui ou à ceux qui précèdent ?
Réponse : Oui.

3578
Question 2 : Doit-on considérer que maintiennent sauf ce qui a été établi plus haut ceux qui, ne s'appuyant sur aucun témoignage de la Tradition, et sur aucune preuve historique, approuvent sans hésiter l'hypothèse dite des "deux sources", laquelle tente d'expliquer la composition de l'évangile grec de Matthieu et de l'évangile de Luc à partir surtout de leur dépendance de l'évangile de Marc et d'une collection dite des paroles du Seigneur ; et peuvent-ils dès lors la défendre librement ?
Réponse : Non pour les deux parties.
 
 
 

Réponse de la Commission biblique, 12 juin 1913.

I. Auteur, date de composition et vérité historique des Actes

des Apôtres

3581
Question 1 : Eu égard tout spécialement à la Tradition de l'Eglise universelle qui remonte aux premiers écrivains ecclésiastiques, et en tenant compte des caractères internes du livre des Actes considéré, soit en lui-même, soit en rapport avec le troisième évangile, principalement en ce qui touche l'affinité et la connexité mutuelle des deux prologues Lc 1,1-4 Ac 1,1-5

doit-on tenir pour certain que le livre intitulé Actes des Apôtres, ou 'Praxeis Apostolon', a pour auteur l'évangéliste Luc ?
Réponse : Oui.

3582
Question 2 : Peut-on par des arguments critiques, suggérés aussi bien par la langue et le style que par la forme du récit, ainsi que par l'unité de but et de doctrine, démontrer que le livre des Actes ne doit être attribué qu'à un seul auteur, et que, par suite, est dénuée de tout fondement l'opinion de critiques récents suivant laquelle Luc n'est pas l'auteur unique de ce livre mais qu'il faut reconnaître à cet écrit plusieurs auteurs distincts ?
Réponse : Oui sur les deux points.

3583
Question 3 : Particulièrement les péricopes principales des Actes où, abandonnant le discours à la troisième personne, on parle à la première personne du pluriel (Wir-Stücke), infirment-elles l'unité de composition et l'authenticité des Actes ? Ou doit-on plutôt déclarer que, considérées historiquement et philologiquement, elles la confirment ?
Réponse : Non sur le premier point ; oui sur le second.

3584
Question 4 : Du fait que le livre lui-même, après une mention rapide des deux ans de la première captivité de Paul à Rome, se ferme brusquement, a-t-on le droit de conclure que l'auteur a écrit un autre volume aujourd'hui perdu, ou qu'il a eu l'intention de l'écrire, et dès lors peut-on reporter la date de la composition du livre des Actes longtemps après cette captivité ; ou plutôt doit- on légitimement et à bon droit en inférer que l'apôtre Luc a terminé son ouvrage aux derniers jours de la première captivité de Paul à Rome ?
Réponse : Non sur le premier point ; oui sur le second.

3585
Question 5 : Si l'on considère tout à la fois les relations fréquentes et faciles que Luc eut certainement avec les premiers et principaux fondateurs de l'Eglise de Palestine, et aussi avec Paul, l'Apôtre des nations, dont il fut le collaborateur dans la prédication évangélique et le compagnon de voyage ; son habituelle sagacité et le soin qu'il apporte à rechercher les témoins et à constater les choses de ses yeux enfin le très fréquent accord, évident et admirable, du livre des Actes avec les épîtres de Paul et les monuments les plus véridiques de l'histoire, doit-on tenir pour certain que Luc a eu en main des sources absolument dignes de foi, qu'il les a utilisées avec soin, probité et fidélité, et qu'il peut dès lors revendiquer à bon droit une pleine autorité historique ?
Réponse: Oui.

3586
Question 6 : Quant aux difficultés qu'on est accoutumé de soulever de-ci, de- là, du fait des miracles racontés par Luc, ou de certains discours qui, rapportés sous forme de résumés, passent pour fabriqués et appropriés aux circonstances, ou de certains passages en désaccord au moins apparent avec l'histoire profane ou biblique ; ou enfin de quelques récits qui semblent en contradiction avec l'auteur même des Actes ou avec d'autres écrivains bibliques, sont-elles de nature à jeter des doutes sur l'autorité historique des Actes ou du moins à l'amoindrir de quelque manière ?
Réponse : Non.
 

II Auteur, intégrité et date de composition des épîtres

pastorales de

l'apôtre Paul

3587
Question 1 : Si on considère la Tradition ecclésiastique qui depuis l'origine s'affirme partout et avec fermeté, ainsi qu'en témoignent de maintes manières d'antiques monuments ecclésiastiques, doit-on tenir pour certain que les épîtres dites pastorales, c'est-à-dire les deux à Timothée et l'épître à Tite, en dépit de l'audace de quelques hérétiques, qui, les trouvant contraires à leur enseignement, les ont rayées, sans donner aucune raison, du nombre des épîtres pauliniennes, ont été écrites par l'apôtre Paul lui-même et ont toujours été rangées parmi les épîtres authentiques et canoniques ?
Réponse : Oui.

3588
Question 2 : L'hypothèse dite des fragments, introduite et proposée sous diverses formes par certains critiques contemporains qui, du reste, sans aucun motif plausible, et même en se contredisant les uns les autres, soutiennent que les épîtres pastorales ont été formées plus tard, par des auteurs inconnus, de fragments d'épîtres ou d'épîtres pauliniennes perdues et notablement augmentées, peut-elle infirmer quelque peu le témoignage précis et très ferme de la Tradition ?
Réponse : Non.

3589
Question 3 : Les difficultés qu'on est accoutumé d'opposer diversement, ou du fait du style et de la langue de l'auteur, ou du fait des erreurs, principalement des gnostiques, décrites alors déjà comme des serpents qui s'insinuent, ou du fait de l'état de la hiérarchie ecclésiastique supposée comme déjà développée, et autres objections de même sorte, infirment- elles d'une manière quelconque la thèse qui tient pour établie et certaine l'authenticité des épîtres pastorales ?
Réponse : Non.

3590
Question 4 : Etant donné que des arguments historiques et la Tradition ecclésiastique, conforme aux témoignages des Pères d'Orient et d'Occident, non moins que des preuves tirées aisément soit de la brusque conclusion du livre des Actes, soit des épîtres pauliniennes composées à Rome, principalement la seconde à Timothée, obligent à tenir pour certaine la double captivité de l'apôtre Paul à Rome, peut-on affirmer avec certitude que les épîtres pastorales ont été écrites entre la fin de la première captivité et la mort de l'Apôtre ?
Réponse : Oui.
 
 
 

Réponse de la Commission biblique, 24 juin 1914.

Auteur et date de composition de l'épître aux Hébreux

3591
Question 1 : Faut-il attribuer une telle force aux doutes qui dès les premiers siècles, en raison surtout de l'abus des hérétiques, ont habité les esprits de certains en Occident au sujet de l'inspiration divine et de l'origine paulinienne de l'épître aux Hébreux que, compte tenu de l'affirmation continuelle, unanime et constante des Pères orientaux à laquelle s'est joint, après le IVème siècle, le plein assentiment de toute l'Eglise occidentale ; et en considérant également les actes des souverains pontifes et des saints conciles, en particulier celui de Trente, ainsi que l'usage perpétuel des Eglises, il soit permis d'hésiter non seulement à la compter parmi les épîtres canoniques - ce qui a été défini de foi - mais également à la compter de façon certaine parmi les épîtres authentiques de l'apôtre Paul ?
Réponse : Non.

3592
Question 2 : Les arguments qu'on a coutume de prendre de l'absence inhabituelle du nom de Paul et de l'omission de l'exorde et de la salutation habituels dans l'épître aux Hébreux, ou de la pureté de sa langue grecque, de l'élégance et de la perfection de l'expression et du style, ou de la manière dont l'Ancien Testament est cité et dont on argumente à partir de lui, ou de certaines différences qu'on dit exister entre la doctrine de cette épître et celle des autres épîtres de Paul, sont-ils à mêmes de réfuter de quelque manière son origine paulinienne ; ou au contraire la concordance parfaite de la doctrine et des pensées, la similitude des monitions et des exhortations, ainsi que l'accord des façons de parler et des mots eux-mêmes, souvent loué également par certains non-catholiques, qu'on observe entre elle et les autres écrits de l'Apôtre des nations manifestent et confirment-ils précisément cette origine paulinienne ?
Réponse : Non pour la première partie ; oui pour la seconde.

3593
Question 3 : L'apôtre Paul doit-il être considéré comme l'auteur de cette épître en ce sens qu'on doit nécessairement affirmer qu'il ne l'a pas seulement conçue et élaborée tout entière sous l'inspiration du Saint- Esprit, mais qu'il lui a donné également la forme dans laquelle elle se présente ?
Réponse : Non, sous réserve d'un jugement ultérieur de l'Eglise.
 
 
 

Décret de la Sacrée Congrégation des études, 27 juillet 1914.

Thèses approuvées de philosophie thomiste

3601
1. La puissance et l'acte divisent l'être en sorte que tout ce qui est ou bien est acte pur, ou bien est composé nécessairement de puissance et d'acte comme de principes premiers et intrinsèques.

3602
2. L'acte, en tant que perfection, n'est limité que par la puissance, qui est l'aptitude à la perfection. En conséquence, selon que l'acte est pur il n'existe qu'en tant qu'illimité et unique ; mais lorsqu'il est fini et multiple, il entre en composition véritable avec la puissance.

3603
3. C'est pourquoi, pour la raison absolue de son être même Dieu est un, l'un le plus simple ; tous les autres êtres qui participent à l'être même ont une nature par laquelle l'être est limité, et sont composés d'essence et d'existence comme de deux principes réellement distincts.

3604
4. L'être, qui est dénommé à partir de l'exister, n'est pas attribué à Dieu et aux créatures de manière univoque, ni non plus de manière totalement équivoque, mais de manière analogue, d'après l'analogie tantôt d'attribution, tantôt de proportionnalité.

3605
5. En outre il y a en toute créature une composition réelle du sujet subsistant et de formes ajoutées de façon seconde, c'est-à-dire d'accidents : ceux-ci ne seraient pas intelligibles si l'être n'était pas reçu réellement dans une essence distincte.

3606
6. Outre les accidents absolus il existe également un relatif, c'est-à-dire relatif à quelque chose. Bien que relatif à quelque chose ne signifie pas qu'une chose est inhérente à une autre selon sa raison propre, souvent cependant elle a sa cause dans les choses, et c'est pourquoi elle a une entité réelle distincte du sujet.

3607
7. La créature spirituelle est en son essence entièrement simple. Mais il reste en elle une double composition d'essence et d'existence, de substance et d'accidents.

3608
8. La créature corporelle est, sous le rapport de l'essence elle-même, composée d'acte et de puissance ; cette puissance et cet acte, dans l'ordre de l'essence, sont désignés par les termes de matière et de forme.

3609
9. Aucune de ces deux parties ne possède l'existence par elle- même, ni ne peut se produire ou se détruire par elle-même, ni être prise comme prédicament si ce n'est comme principe substantiel.

3610
10. Même si l'étendue résulte de la nature corporelle dans ses parties intégrales, ce n'est cependant pas la même chose pour un corps d'être une substance et d'être étendu. La substance en tant que telle est indivisible non pas à la manière d'un point, mais à sa manière à elle qui n'est pas de l'ordre de la dimension. La quantité en effet, qui donne à la substance l'étendue, est réellement distincte de la substance et, de plein droit, est un accident.

3611
11. La matière considérée sous l'aspect de la quantité est le principe de l'individuation, c'est-à-dire de la distinction numérique d'un individu par rapport à un autre appartenant à la même espèce, ce qui ne peut être le cas des créatures purement spirituelles.

3612
12. Il résulte du même attribut de la quantité qu'un corps est circonscrit en un lieu et qu'il est seulement en un seul lieu sous ce mode par quelque puissance que ce soit.

3613
13. Il y a deux sortes de corps, les corps vivants et les corps inertes. Dans les corps vivants, étant donné que se trouvent dans le même sujet la partie motrice et la partie mue, la forme substantielle appelée du nom d'âme appelle une disposition organique, c'est-à-dire des parties distinctes.

3614
14. En aucune manière les âmes d'ordre végétatif et d'ordre sensible ne subsistent par elles-mêmes ni ne se produisent elles-mêmes, mais elles existent seulement selon le principe par lequel le vivant existe et vit, et comme elles dépendent entièrement de la matière, lorsque le composé périt, elles périssent par là même par accident.

3615
15. Au contraire, l'âme humaine subsiste par elle-même ; elle est créée par Dieu pour être unie à un sujet suffisamment préparé, et par nature elle est impérissable et immortelle.

3616
16. Cette âme rationnelle est unie au corps de manière à en constituer la forme substantielle unique, et par elle l'homme existe comme homme, comme animal, comme vivant, comme substance et comme être. L'âme donne à l'homme toute sa perfection essentielle ; en outre elle communique au corps l'acte d'exister par lequel elle existe elle-même.

3617
17. Deux ordres de facultés proviennent de l'âme humaine en vertu de sa nature, les premières qui ont rapport aux sens ont pour sujet le composé, les secondes l'âme seule. L'intellect est une faculté intrinsèquement indépendante d'un organe.

3618
18. L'intelligence suit nécessairement l'immatérialité, en sorte que le degré d'intellectualité correspond au degré d'éloignement de la matière. L'objet adéquat de l'intelligence est communément l'être lui-même ; le propre de l'intellect humain dans l'état présent de l'union est limité à abstraire les quiddités de leurs conditions matérielles.

3619
19. Nous puisons la connaissance dans les choses sensibles. Mais comme le sensible n'est pas intelligible en acte, il faut admettre, en plus de l'intellect atteignant formellement (les intelligibles), l'existence dans l'âme d'une faculté active abstrayant les formes intelligibles des images.

3620
20. Par ces formes intelligibles nous connaissons directement les formes universelles ; les êtres individus nous les atteignons par les sens et par l'intellect faisant retour aux images ; par analogie, nous accédons à la connaissance des réalités spirituelles.

3621
21. La volonté suit l'intellect, elle ne le précède pas ; la volonté désire nécessairement ce qui lui est présenté comme le bien qui satisfait son appétit de toute manière, mais parmi plusieurs biens qui lui sont présentés comme désirables, elle choisit librement par un acte de jugement révocable. Ainsi le choix suit le dernier jugement pratique ; enfin la volonté exécute.

3622
22. Nous n'atteignons pas dans une intuition directe l'existence de Dieu ni ne pouvons la démontrer a priori, mais bien a posteriori, "à partir des choses créées Rm 1,20 , par un raisonnement allant des effets à la cause ; c'est-à- dire des choses qui se meuvent et ne peuvent avoir en elles-mêmes le principe adéquat de leur mouvement au premier moteur non mû ; du déroulement des choses du monde subordonnées entre elles à la première cause sans cause ; des choses corruptibles qui pourraient aussi bien ne pas être qu'être à l'être absolument nécessaire ; des choses qui, parmi les perfections limitées de l'être, de la vie, de l'intelligence ont plus ou moins l'être, la vie et l'intelligence, à celui qui est au plus haut degré l'intelligence, la vie et l'être ; enfin de l'ordre de l'univers à une intelligence séparée qui ordonne, dispose et dirige toute chose vers sa fin.

3623
23. L'essence divine, parce que son être même est identifié à l'acte en exercice, c'est-à-dire parce qu'elle est l'Etre même subsistant, se présente aussi à nous comme la raison métaphysique du bien et, à cause de cela, nous dévoile la raison de son infinie perfection.

3624
24. En raison de la pureté de son être Dieu est séparé des choses limitées. D'où il suit premièrement que le monde ne peut procéder de Dieu sinon par création ; ensuite que l'énergie créatrice par laquelle est formé d'abord en lui-même l'être en tant qu'être ne peut être communiquée même pas par miracle à quelque nature finie ; enfin qu'aucun agent créé ne peut agir sur quelque être que ce soit si ce n'est par une motion reçue de la Cause première.
 
 
 

BENOIT XV : 3

septembre 1914-22 janv

 

Réponse de la commission biblique, 18 juin 1915.

La deuxième venue du Christ dans les épîtres pauliniennes.

3628
Question 1 : Pour résoudre les difficultés que l'on rencontre dans les épîtres de Saint Paul et des autres apôtres où il est question de la 'Parousie' comme on dit, ou de la deuxième venue de Notre Seigneur Jésus- Christ, est-il permis à l'exégète catholique, d'affirmer que les apôtres, bien qu'ils n'enseignent aucun erreur sous l'inspiration du Saint-Esprit, expriment néanmoins des sentiments humains personnels où peut se glisser l'erreur ou l'illusion ?
Réponse : non.

3629
Question 2 : Etant donné la notion exacte de la charge apostolique, l'indubitable fidélité de saint Paul à la doctrine du Maître et le dogme catholique de l'inspiration et de l'inerrance des saintes Ecritures, en vertu duquel tout ce que l'écrivain sacré affirme, énonce et insinue doit être regardé comme affirmé, énoncé et insinué par l'Esprit Saint ; après une étude attentive et directe des textes des épîtres de l'Apôtre reconnus parfaitement conformes à la manière de parler du Seigneur lui-même, faut-il affirmer que l'apôtre Paul n'a rien dit dans ses écrits qui ne concorde parfaitement avec l'ignorance du temps de la Parousie que le Christ lui-même a déclarée propre aux hommes ?
Réponse : Oui.

3630
Question 3 : Si on considère attentivement la locution grecque "nous les vivants, qui serons restés", si l'on tient compte aussi des explications des Pères et surtout de Jean Chrysostome si versé dans la connaissance de sa langue maternelle et des épîtres de saint Paul, est-il permis de rejeter comme venant de trop loin et manquant de base solide l'interprétation traditionnelle dans les écoles catholiques (que d'ailleurs retinrent les novateurs du XVIème siècle eux- mêmes) qui explique les paroles de saint Paul au chapitre 4 de la première épître aux Thessaloniciens, versets 15-17, 1Th 4,15-17 sans y comprendre l'affirmation d'une Parousie si prochaine que l'Apôtre se mette, lui et ses lecteurs, au nombre des survivants qui iront au-devant du Christ ?
Réponse : Non.
 
 
 

Décret du Saint-Office, 29 mars (8 avril) 1916.

Rejet des images représentant Marie en vêtements sacerdotaux.

3632
Comme on a entrepris, ces derniers temps surtout, à peindre et à répandre des images représentant la très bienheureuse Vierge Marie revêtue d'habits sacerdotaux,... les cardinaux... ont décidé le 15 janvier 1913 : l'image de la bienheureuse Vierge Marie revêtue des habits sacerdotaux doit être réprouvée.
 
 
 

Réponse de la sacrée Pénitencerie, 3 avril 1916

L'usage onaniste du mariage

3634
Question : Une femme peut-elle coopérer à une action du mari qui, pour s'adonner à la volupté, veut commettre le crime d'Onan et des Sodomites et qui la menace du châtiment de la mort ou de sévices graves si elle n'obtempère pas ?
Réponse : a) Si le mari veut commettre dans l'usage du mariage le crime d'Onan, en répandant la semence en dehors du vase après qu'a commencé l'union, et qu'il menace la femme de mort ou de graves sévices si elle ne cède pas à sa volonté perverse, selon l'opinion de théologiens éprouvés elle peut dans ce cas s'unir ainsi avec son mari, puisque pour sa part elle se livre à une chose et à une action licites, mais qu'elle permet le péché du mari pour une raison grave qui l'excuse ; car l'amour par lequel elle serait tenue de l'empêcher n'oblige pas dès lors qu'il est lié à un tel détriment.
b) Mais si le mari veut commettre avec elle le crime des Sodomites, étant donné que cette union sodomite est un acte contre nature de la part de chacun des époux qui s'unissent ainsi, et un acte gravement mauvais au jugement de tous les docteurs, la femme ne peut en cette affaire céder licitement à son mari impudique pour aucune raison, même pour éviter la mort.
 
 
 

Réponse du Saint-Office à divers Ordinaires des lieux, 17 mai 1916.

Les derniers sacrements pour les schismatiques

3635
Question 1 : Peut-on, sans abjuration de leurs erreurs, conférer ces sacrements à des schismatiques matériels qui se trouvent à l'article de la mort et qui demandent de bonne foi soit l'absolution, soit l'extrême- onction ?
Réponse : Non ; il est requis au contraire qu'ils rejettent les erreurs de la meilleure manière possible, et qu'ils fassent une profession de foi.

3636
Question 2 : Peut-on conférer l'absolution et l'extrême-onction à des schismatiques à l'article de la mort et privés de leurs sens ?
Réponse : Oui sous condition, surtout si les circonstances permettent de conjecturer qu'ils ont rejeté au moins implicitement leurs erreurs, mais en écartant efficacement tout scandale, c'est-à-dire en signifiant aux assistants que l'Eglise suppose qu'au dernier moment ils sont revenus à l'unité.
 
 
 

Réponse de la Sacrée Pénitencerie, 3 juin 1916

L'usage onaniste du mariage à l'aide de moyens artificiels

3638
Questions : 1. Dans le cas où le mari veut utiliser un instrument pour pratiquer l'onanisme, la femme est-elle tenue de résister de façon positive ?

3639
2. Si la réponse est non pour justifier la résistance passive de la part de la femme, suffit-il de raisons du même poids que pour l'onanisme naturel (sans instrument), ou des raisons de plus grand poids sont-elles absolument nécessaires ?

3640
3. Pour que toute cette matière soit développée et enseignée de façon plus sûre, un homme qui fait usage de tels instruments doit-il réellement être assimilé à un violeur auquel la femme doit donc opposer la même résistance qu'une vierge à l'intrus ?
Réponses : Pour 1. Oui. - Pour 2. Traité en 1. - Pour 3. Oui.
 
 
 

Réponse du Saint-Office, 24 avril 1917.

Spiritisme

3642
Question : Est-il permis d'assister à des entretiens ou à des manifestations spiritistes, moyennant un médium comme on dit, ou sans médium, avec ou sans emploi d'hypnotisme, même lorsque ces séances présentent des apparences d'honnêteté et de piété, en interrogeant les âmes ou les esprits, en écoutant leur réponse, ou en regardant seulement, même en protestant tacitement ou expressément que l'on ne veut avoir aucun commerce avec les esprits malins ?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 26 avril) : Non pour tous les points.
 
 
 

Décret du Saint-Office, 5 juin 1918

La science de l'âme du Christ.

3645
Question : peut-on enseigner en toute sûreté les propositions suivantes ?
1.- Il n'est pas sûr qu'il y avait dans l'âme du Christ, pendant qu'il vivait parmi les hommes, la science que possèdent les bienheureux dans la vision.

3646
2.- On ne peut déclarer certaine l'opinion qui affirme que l'âme du Christ n'a rien ignoré, mais que, dès les débuts, elle a connu toutes choses dans le Verbe, passées, présentes, et futures, c'est-à-dire tout ce que Dieu connaît par la science de vision.

3647
3.- La doctrine de certains modernes sur la science limitée de l'âme du Christ n'est pas moins recevable dans les écoles catholiques que l'opinion des Anciens sur sa science universelle.
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 6 juin) : non.
 
 
 

Réponse du Saint-Office, 16 (18) Juillet 1919

Doctrines théosophiques

Question : les doctrines qu'on appelle aujourd'hui théosophiques peuvent elles être mises en accord avec la doctrine catholique, et est-il permis par conséquent de faire partie de sociétés théosophiques, d'être présent à leurs rencontres et de lire leurs livres, leurs revues, leurs journaux et leurs écrits ?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 17 juillet) : non pour tous les points.
 
 
 

Encyclique "Spiritus Parac1itus", 15 septembre 1920.

L'inspiration de la sainte Ecriture

3650
On ne trouvera de fait dans les écrits du très grand docteur (Jérôme) aucune page d'où il ne ressorte qu'avec toute l'Eglise catholique il a fermement et constamment tenu que les livres écrits sous l'inspiration de l'Esprit Saint ont Dieu pour auteur, et qu'ils ont été transmis comme tels à l'Eglise elle-même 3006. Il affirme en effet que les livres de la sainte Ecriture ont été composés sous l'inspiration, ou la suggestion ou l'insinuation, ou même sous la dictée de l'Esprit Saint, bien plus, que c'est par lui qu'ils ont été rédigés et publiés ; et il ne doute nullement par ailleurs que ses différents auteurs n'aient, chacun conformément à son caractère et à son génie, prêté librement leur concours à l'inspiration divine.
Ainsi il n'affirme pas seulement de manière générale ce qui est commun à tous les écrivains sacrés, à savoir qu'en écrivant ils ont suivi 1' Esprit de Dieu, de sorte que Dieu doit être tenu pour la cause principale de chaque pensée et de toutes les affirmations de l'Ecriture, mais il discerne aussi avec soin ce qui est propre à chacun. ..
Cette communauté de travail de Dieu avec l'homme en vue de réaliser une seule et même oeuvre, Jérôme l'illustre par la comparaison avec un ouvrier qui, pour confectionner un objet, se sert d'un outil ou d'un instrument. ...
 
 
 
 

PIE XI: 6

février 1922-10 févr

 

Décret du Saint-Office, 22 novembre 1922.

 

 
- +

1996 Denzinger 3660

Catho.org


L'acte sexuel à moitié accompli

3660
Questions : 1. Peut-on tolérer que des confesseurs enseignent d'eux-mêmes la pratique de l'acte sexuel à moitié accompli, et qu'ils la conseillent indistinctement à tous les pénitents qui craignent que leur naissent des enfants trop nombreux?

3661
2.- Faut-il blâmer un confesseur qui, après avoir essayé vainement tous les remèdes pour éloigner de ce mal un pénitent qui abuse du mariage, lui enseigne à pratiquer l'acte sexuel à moitié accompli afin de prévenir tout péché mortel ?

3662
3.- Faut-il blâmer un confesseur qui, dans les circonstances décrites en 2., conseille au pénitent l'acte sexuel à moitié accompli qu'il connaît par ailleurs, ou qui, au pénitent qui lui demande si cette pratique est licite, répond simplement qu'elle est licite, sans aucune restriction ni explication ?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 23 novembre) : Pour 1. Non. - Pour 2. et 3. Oui.
 
 
 

Encyclique "Studiorum ducem", 29 juin 1923.

L'autorité de l'enseignement de Thomas d'Aquin

3665
Quant à Nous, Nous ordonnons que les prescriptions de nos prédécesseurs, en particulier de Léon XIII et de Pie X, comme aussi les directives que Nous avons données l'année dernière, 3139 ; 3601 soient méditées avec soin et scrupuleusement observées par tous ceux surtout qui occupent dans les écoles cléricales les chaires les plus importantes.
Qu'ils soient persuadés cependant qu'ils s'acquittent de leur charge et répondent à notre attente si, après s'être faits les disciples fervents du saint Docteur par une étude assidue et approfondie de ses écrits, ils communiquent à leurs élèves la ferveur de cet amour en commentant ce Docteur, et qu'ils les rendent capables de susciter le même zèle chez d'autres.

3666
Nous souhaitons certes qu'il y ait chez ceux qui vénèrent saint Thomas - comme doivent le faire tous les fils de l'Eglise qui se livrent aux meilleures études - cette noble émulation, respectueuse d'une juste liberté, qui est propice au progrès de la science, mais pas de dénigrement, qui ne profite pas à la vérité et qui n'aboutit qu'à défaire les liens de la charité. Que chacun s'en tienne donc fidèlement à ce qui est prescrit dans le Code de droit canonique CIS 1366 Par. 2, à savoir que "dans l'étude de la philosophie rationnelle et de la théologie, comme dans l'enseignement de ces sciences aux élèves, les professeurs suivront en tous points la méthode, la doctrine et les principes du Docteur angélique, et ils se feront un devoir de conscience de s'y tenir" ; et tous observeront cette règle, en sorte qu'ils puissent l'appeler leur maître en toute vérité.

3667
Mais que les uns n'exigent pas davantage des autres que ce que l'Eglise, mère et maîtresse de tous, exige de tous ; et dans les questions à propos desquelles dans les écoles catholiques les auteurs les meilleurs ont coutume de disputer selon des avis contraires, nul ne doit être empêché de suivre l'opinion qui lui paraît plus vraisemblable.
 
 
 
 

Lettre apostolique "Infinita Dei misericordia", 29 mai 1924.

La reviviscence des mérites et des dons

3670
Au cours de l'année sabbatique les Hébreux récupéraient les biens qu'ils avaient aliénés et rentraient "dans leur propriété" ; les esclaves reprenaient leur liberté et retournaient "dans leur famille primitive" Lv 25,10 ; et les débiteurs recevaient remise de leur dette : or tout cela advient et se produit chez nous de façon plus abondante encore l'année du pardon. En effet, quiconque, durant le jubilé, se conforme d'un coeur contrit aux prescriptions du Siège apostolique recouvre la totalité des mérites et des grâces que le péché lui a fait perdre ; et il est délivré de la cruelle tyrannie de Satan de sorte à jouir à nouveau de la liberté "par laquelle le Christ nous a affranchis" Ga 4,31 , et enfin, par l'application des mérites surabondants de Jésus Christ, de la bienheureuse Vierge Marie et des saints, il est pleinement exonéré de toutes les peines encourues pour ses fautes et ses manquements.
 
 
 

Décret de la Sacrée Congrégation du concile, 13 juin 1925.

Quasi-duels dits Bestimmungs-Mensuren

3672
Question : Les déclarations de la Sacrée Congrégation du concile de 1890 (9 août) et de 1923 (10 février) par lesquelles sont frappés de peines ecclésiastiques les duels d'étudiants en usage dans les universités d'Allemagne et appelés Bestimmungs-Mensuren ne concernent-elles - conformément à l'opinion de certains auteurs récents - que les duels dans lesquels on se bat avec le danger d'une très grave blessure, ou comprennent-elles également ceux qui ont lieu sans danger de blessure grave ?
Réponse (approuvée par le souverain pontife le 20 juin) : Non pour le premier point, oui pour le second.
 
 
 

Encyclique "Quas primas", 11 décembre 1925.

La dignité royale et la puissance du Christ homme

3675
Que le Christ soit appelé "roi" au sens métaphorique, en raison de ce haut degré d'excellence par lequel il se distingue parmi toutes les créatures et les dépasse, est un usage existant depuis toujours et qui est commun. On dit ainsi qu'il règne sur les esprits des hommes..., et de même sur les volontés des hommes... . Enfin le Christ est reconnu comme le roi des coeurs...
Cependant pour entrer plus à fond dans notre sujet, il n'est personne qui ne voit que le nom et la puissance d'un roi, au sens propre du terme, doivent être attribués au Christ dans son humanité ; en effet c'est seulement en tant qu'il est homme qu'il peut être dit qu'il a reçu du père la puissance et l'honneur s., puisque le Verbe de Dieu, en tant qu'il est de la même substance que le Père, ne peut pas ne pas avoir tout en commun avec le Père, et donc aussi la souveraineté suprême et la plus absolue sur toutes les créatures. (Il est montré ensuite à partir des Ecritures que le Christ est roi ; référence est faite notamment à Nb 24,19 Ps 2 Ps 45,7 Ps 72,7 sq. Is 9,6 Jr 23,5 s ; Za 9,9 Lc 1,32 s, Mt 28,18 Ap 1,5 Ap 19,16 ; He 1,2
 

3676
Quant au fondement de cette dignité et de cette puissance, il est indiqué de façon heureuse par Cyrille d'Alexandrie : "Pour le dire en un mot, la souveraineté qu'il possède sur toutes les créatures, il ne l'a pas ravie par la force, il ne l'a pas reçue d'une main étrangère, mais il l'a eue de par son essence et sa nature" ; sa prééminence repose en effet sur cette union admirable qu'on appelle hypostatique. Il n'en résulte pas seulement que le Christ doit être adoré par les anges et les hommes en tant qu'il est Dieu, mais également que les anges et les hommes doivent obéir à son autorité et lui être soumis en tant qu'il est homme, car au seul titre de l'union hypostatique le Christ a pouvoir sur toutes les créatures.
Mais que peut-il y avoir de plus délectable et de plus suave pour notre pensée que ceci : que le Christ règne sur nous non seulement par droit natif, mais également par droit acquis, c'est-à-dire parce qu'il nous a rachetés 3352 ? Puissent donc tous les hommes oublieux se souvenir quel prix nous avons coûté à notre Sauveur : "Car vous n'avez pas été rachetés avec de l'or et de l'argent corruptibles..., mais par le sang précieux du Christ, comme par un agneau sans tache et sans défaut" 1P 1,18 s. Nous n'appartenons plus à nous- mêmes, puisque le Christ nous a rachetés "à grand prix" 1Co 6,20 ; nos corps eux-mêmes "sont les membres du Christ" 1Co 6,15 .

3677
Mais pour expliquer brièvement la signification et la nature de cette royauté, il est presque inutile de dire qu'elle consiste en un triple pouvoir, sans lequel la royauté serait difficile à concevoir. ... Il faut croire de foi catholique que le Christ Jésus a été donné aux hommes comme le Rédempteur à qui ils doivent donner foi, et en même temps comme le législateur à qui ils doivent obéir 1571. Les évangiles cependant ne le montrent pas tant comme ayant édicté des lois : ils le présentent plutôt comme le législateur. ...
Quant au pouvoir judiciaire qu'il a reçu du Père, Jésus lui- même affirme aux juifs qui l'accusent d'avoir violé le repos du sabbat en guérissant miraculeusement un homme malade : "Le Père ne juge personne, mais il a donné au Fils tout jugement" Jn 5,22 . En cela est compris également - car cela ne peut pas être séparé du jugement - qu'il a le plein droit de distribuer récompenses et peines aux hommes, même durant leur vie.
Par ailleurs il faut également attribuer au Christ ce pouvoir qu'on appelle exécutif, puisqu'il est nécessaire que tous obéissent à son empire, avec des peines dont il est dit qu'elles seront infligées à ceux qui se rebellent, et auxquelles personne ne peut échapper.

3678
Toutefois ce règne est principalement spirituel et s'étend aux réalités spirituelles, comme le montrent clairement les paroles des Ecritures que nous avons rapportées plus haut, et comme le montre aussi le Christ Seigneur dans la manière dont il agit. Car ce n'est pas à une occasion seulement, lorsque les juifs et même les apôtres eux-mêmes ont pensé que le Messie conduirait le peuple dans la liberté et rétablirait le royaume d'Israël, qu'il a lui- même enlevé et détruit cette illusion et cet espoir ; lorsqu'il allait être proclamé roi par la foule des admirateurs qui l'entourait, il refusa aussi bien le titre que l'honneur en s'éloignant et en se cachant ; devant le gouverneur romain encore il déclara que son royaume n'est pas "de ce monde" Jn 18,36 .
Ce royaume, les évangiles nous le présentent comme un royaume dans lequel les hommes se préparent à entrer en faisant pénitence, et dans lequel personne ne peut entrer sinon par la foi et le baptême qui, bien qu'il s'agisse d'un rite extérieur, figure et réalise cependant la régénération intérieure ; il s'oppose uniquement au royaume de Satan et à la puissance des ténèbres, et à ses adeptes il ne demande pas seulement de détacher leur coeur des richesses et des biens terrestres, de pratiquer la douceur et d'avoir faim et soif de justice, mais encore de renoncer à eux-mêmes et de porter leur croix. Mais puisque le Christ, comme Rédempteur, a acquis l'Eglise par son sang, et que comme prêtre il est offert et s'offre perpétuellement lui-même comme victime pour les péchés, qui ne voit que la charge royale elle-même se revêt de la nature de ces deux charges et y a part ?

3679
Par ailleurs ce serait une erreur ignominieuse que de dénier au Christ homme toute souveraineté sur les sociétés civiles, puisqu'il tient du Père le droit le plus absolu sur les créatures, faisant que toutes choses se trouvent en son jugement. Cependant, aussi longtemps qu'il a vécu sur terre, il s'est abstenu entièrement d'exercer cette domination, et de même qu'alors il a dédaigné la possession et le souci des biens humains, de même il les a permis et les permet aujourd'hui à ceux qui en possèdent. Ce qui est dit de façon très belle dans cette parole : "il ne ravit pas les royaumes mortels, celui qui donne les royaumes éternels."
C'est pourquoi l'empire de notre Rédempteur embrasse la totalité des hommes ; à ce sujet Nous faisons volontiers nôtres les paroles de notre prédécesseur d'immortelle mémoire : "Manifestement son empire ne s'étend pas seulement aux nations qui portent le nom de catholiques, ou à ceux-là seulement qui, ayant été baptisés, appartiennent à l'Eglise si on considère le droit, même si l'erreur de leurs opinions les égare loin d'elle, ou si la dissension les sépare de la charité ; mais il embrasse également tous ceux qui sont considérés comme hors de la foi chrétienne, de sorte que c'est en stricte vérité l'universalité du genre humain qui est soumise au pouvoir de Jésus Christ" 3350.
Et à cet égard il n'y a lieu de faire aucune différence entre les différentes communautés domestiques ou civiles, car les hommes réunis en société ne sont pas moins soumis au pouvoir du Christ que les individus. Le même en effet est la source du salut privé et commun : "Il n'existe de salut en aucun autre ; et aucun autre nom sous le ciel n'a été donné aux hommes qu'il nous faille invoquer pour être sauvés Ac 4,12 .
 
 
 

Instruction du Saint-Office, 19 juin 1926.

Crémation des corps

3680
Puisqu'il en est beaucoup, même parmi les catholiques, qui n'hésitent pas à célébrer cette coutume barbare qui répugne non seulement à la piété chrétienne, mais encore à la piété naturelle envers les corps des défunts, et que l'Eglise, dès les origines, a constamment proscrite, comme un des plus louables avantages qu'on doive au progrès civil d'aujourd'hui, comme ils disent, et aux connaissances concernant la protection de la santé,... (il faut avertir les fidèles) que cette crémation des cadavres n'est louée et propagée par les ennemis du nom chrétien qu'à la seule fin de détourner peu à peu les esprits de la médiation de la mort, de leur enlever l'espérance en la résurrection des morts, et de préparer ainsi les voies au matérialisme.
Par conséquent, bien que la crémation des cadavres ne soit pas absolument mauvaise en soi et qu'en certaines circonstances extraordinaires, pour des raisons graves et bien avérées d'intérêt public, elle puisse être autorisée et qu'en fait elle le soit, il n'en est pas moins évident que sa pratique commune et en quelque sorte systématique, de même que la propagande en sa faveur, constituent des actes impies et scandaleux, et de ce fait gravement illicites.
 
 
 

Déclaration du Saint-Office, 2 juin 1927.

Le " Comma Johanneum "

3681
Question Peut-on nier ou du moins mettre en doute de façon sûre l'authenticité du texte de saint Jean dans la première épître, chapitre 5, verset 7, qui dit : " C'est qu'ils sont trois à rendre témoignage au ciel : le Père, le Verbe et l'Esprit Saint, et ces trois sont un" ? 1Jn 5,7
Le 13 janvier 1897, le Saint-Office avait donné la réponse suivante à la question : Non. Dans sa déclaration du 2 juin 1927, le Saint- Office traita à nouveau de cette question :

3682
Ce décret fut donné pour que soit refrénée l'audace de docteurs privés qui s'arrogent le droit soit de rejeter totalement l'authenticité du Comma Johanneum, soit au moins de le mettre en doute par leur jugement ultime. Il n'entendait cependant empêcher aucunement que les auteurs catholiques étudient plus avant la question, et qu'après avoir pesé soigneusement les arguments avec la mesure et la modestie que requiert la gravité de la chose, ils inclinent vers une conception opposée à l'authenticité, dès lors du moins qu'ils se reconnaissent disposés à se conformer au jugement de l'Eglise qui a reçu du Christ le mandat non seulement d'interpréter la sainte Ecriture, mais également de la garder avec fidélité.
 
 
 

Décret du Saint-Office, 24 juillet (2 août) 1929.

Masturbation directe

3684
Question : Une masturbation provoquée de façon directe afin d'obtenir du sperme permettant de détecter ainsi la maladie contagieuse appelée "blennoragie", et de la guérir autant que possible, est-elle licite ? - Réponse(confirmée par le souverain pontife le 26 juillet) Non.
 
 
 
 

Réponse de la Sacrée Pénitencerie, 20 juillet 1932.

Le recours exclusif aux périodes infécondes

3748
Question : Est-elle licite en elle-même, la pratique des époux qui, parce que pour des raisons justes et graves ils préfèrent éviter une descendance de manière honnête, s'abstiennent par consentement mutuel et pour des motifs honnêtes de l'usage du mariage à l'exception des jours où, selon les théories de certains auteurs récents (Ogino-Knaus), il ne peut pas y avoir de conception pour des raisons naturelles ?
Réponse : A été traité par la réponse de la Sacrée Pénitencerie du 16 juin 1880 3148.
 
 
 

Réponse de la Commission biblique, 1er juillet 1933.

http://www.catho.org/DS.htm#T8B5

3750
Question 1: Est-il permis à un catholique, étant donné surtout l'interprétation authentique du Prince des apôtres Ac 2,24-33 Ac 13,35-37

d'interpréter les paroles du Ps 16,10-11 : "Tu ne laisseras pas mon âme dans le séjour des morts et tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption Tu m'as fait connaître les sentiers de la vie", comme si l'auteur n'avait pas voulu parler de la résurrection de notre seigneur Jésus Christ ?
Réponse : Non.

3751
Question 2 : Est-il permis d'affirmer que les paroles de Jésus Christ qu'on lit dans Mt 16,26 : "Et que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il vient à perdre son âme. Ou que donnera un homme en échange de son âme? ", ainsi que les suivantes, qu'on lit dans saint Luc : " Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il se ruine ou se perd lui-même ? ", ne concernent pas, au sens littéral, le salut éternel de l'âme mais seulement la vie temporelle de l'homme, nonobstant la teneur des mots eux-mêmes et leur contexte, comme aussi l'interprétation catholique unanime ?
Réponse : Non.
 
 
 

Réponse du Saint-Office. 11 août 1936.

Stérilisation

3760
Exposé : ... Une opération chirurgicale qui conduit à une stérilisation n'est pas, certes, une "action intrinsèquement mauvaise pour ce qui est de la substance de l'acte", et elle peut donc être permise du moment qu'elle est nécessaire pour procurer la bonne santé. Mais si elle est accomplie en vue d'empêcher la procréation d'enfants, elle est une "action intrinsèquement mauvaise en raison de l'absence de droit chez celui qui agit", puisque ni un homme privé, ni l'autorité publique, n'ont de pouvoir direct de disposer des membres du corps qui s'étendrait jusque-là.

3761
Cette doctrine, présentée de façon explicite par le souverain pontife, doit être appliquée intégralement à la loi de stérilisation dont il s'agit. Que cette loi destinée à empêcher une descendance handicapée soit édictée pour des raisons purement eugéniques, ou plutôt, pour prévenir des dommages économiques ou d'autres de cette sorte, ne change rien à l'affaire et ne supplée pas à l'absence de droit chez celui qui agit, et c'est pourquoi l'opération de stérilisation qui est prescrite doit être considérée comme intrinsèquement injuste, et elle l'est en effet.

3762
Par conséquent : même si la fin de la loi, qui est de se soucier de la santé et de la vigueur de la descendance, et d'empêcher une descendance handicapée, n'est pas à réprouver, il faut néanmoins réprouver totalement l'objet de la loi, c'est-à-dire le moyen prescrit pour conduire à cette fin.
(En conséquence de cela, le Saint-Office donna cette réponse le 15 juillet 1936 : )

3763
1) Une stérilisation faite à cette fin qui est d'empêcher une descendance, est une action intrinsèquement mauvaise par absence de droit chez celui qui agit ; et c'est pourquoi elle est interdite par la loi naturelle elle- même, qu'elle soit accomplie en vertu d'une autorité privée ou en vertu d'une autorité publique.

3764
2) ... Dans la mesure où elle prescrit soit de demander, soit de réaliser une telle stérilisation, la "Loi visant à empêcher une descendance atteinte d'une maladie héréditaire" est contraire au bien commun véritable, injuste, et ne peut pas créer une obligation en conscience.

3765
3) Approuver cette loi, la recommander ou l'appliquer par sentence judiciaire à des cas particuliers pour que soit réalisée la stérilisation, de même qu'approuver la stérilisation elle-même en vue d'empêcher une descendance..., signifie approuver une chose intrinsèquement mauvaise..., et est pour cette raison immoral et illicite.
 
 
 

Encyclique "Firmissimam constantiam" aux évêques des Etats-Unis

du Mexique, 28 m

La résistance contre l'abus du pouvoir étatique

3775
Vous avez enseigné que, même au prix de graves inconvénients pour elle-même, l'Eglise préconise la paix et l'ordre, et qu'elle condamne toute rébellion injuste ou toute violence contre les pouvoirs constitués. D'autre part il a été affirmé également chez vous que si le cas se produit où les pouvoirs eux-mêmes combattent ouvertement la justice et la vérité au point qu'ils détruisent même les fondements de l'autorité, on ne voit pas pourquoi on devrait condamner les citoyens qui s'unissent pour se garder eux-mêmes, et protéger la nation, lorsqu'ils mettent en oeuvre des moyens licites et approuvés contre ceux qui abusent du pouvoir en entraînant la ruine de la vie publique commune.

3776
Même si la solution à apporter à ces questions dépend nécessairement des circonstances concrètes, certains principes doivent être mis en lumière :
1. Les actes de résistance de cette sorte ont le caractère d'un moyen ou d'une fin relative, non celui d'une fin ultime et absolue.
2. En tant que moyens, ils doivent être des actions licites, et non intrinsèquement mauvais.
3. Etant donné qu'ils doivent être aptes et proportionnés à la fin, ils doivent cependant être mis en oeuvre dans la mesure seulement où ils conduisent entièrement ou pour partie à la fin poursuivie, mais de telle sorte qu'ils n'entraînent pas pour la communauté et pour la justice de dommages supérieurs aux dommages qu'on veut réparer.
4. L'usage de ces moyens et le plein exercice des droits civils et politiques cependant, du fait qu'ils englobent également ce qui relève de l'ordre purement temporel et technique ou de la défense par la force, ne concerne pas directement la tâche de l'Action catholique, même s'il lui incombe le devoir d'instruire les hommes catholiques à exercer de façon juste les droits qui leur sont propres et à les défendre des moyens justes, selon ce qu'exige le bien commun.
5. Le clergé et l'Action catholique étant tenus, en vertu de la mission de paix et d'amour qui leur est confiée, d'unir tous les hommes "dans le lien de la paix" Ep 4,3 , ils doivent contribuer au plus haut point à la prospérité de la nation, aussi bien en favorisant grandement l'union des citoyens et des classes, qu'en soutenant toutes les initiatives sociales qui ne sont pas en contradiction avec la doctrine du Christ et la loi morale.
 
 
 

Décret du Saint-Office, 21 (24) février 1940.

Stérilisation

3788
Question : La stérilisation directe, soit perpétuelle, soit temporaire, de l'homme ou de la femme est-elle licite ?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 22 février) : Non ; elle est interdite par le droit naturel, et pour ce qui est de la stérilisation eugénique, elle a déjà été réprouvée par le décret du 21 mars 1931.
 
 
 

Décret du Saint-Office, 27 novembre (2 décembre) 1940.

La mise à mort directe d'innocents sur ordre de l'autorité

publique

3790
Question : Est-il licite de tuer directement, sur ordre de l'autorité publique, ceux qui, sans avoir commis aucun crime qui mérite la mort, ne sont pourtant plus en état, par suite de déficiences psychiques ou physiques, d'être utiles à la nation, et qui sont considérés au contraire comme lui étant à charge et comme faisant obstacle à sa vigueur et à sa force?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 1er décembre) : Non, puisque cela est contraire au droit naturel et au droit divin positif.
 
 
 

lettre de la Commission biblique aux évêques d'Italie, 20 août 1941.

Le sens littéral et le sens spirituel de l'Ecriture

3792
(1) L'auteur anonyme, tout en affirmant pour la forme que le sens littéral est "la base de l'interprétation biblique", préconise en fait une interprétation totalement subjective et allégorique... Certes, c'est un énoncé de foi, et à tenir comme un principe fondamental, que la sainte Ecriture contient, outre le sens littéral, un sens spirituel ou typique, comme cela est enseigné par la façon de faire de notre Seigneur et des apôtres ; cependant toute sentence ou tout récit biblique ne contient pas un sens typique, et ce fut un grand excès de l'école alexandrine d'avoir voulu trouver partout un sens symbolique, même au dépens du sens littéral et historique.
Le sens spirituel ou typique, outre qu'il se fonde sur le sens littéral, doit se prouver soit par l'usage de notre Seigneur, des apôtres ou des écrivains inspirés, soit par l'usage traditionnel des saints Pères et de l'Eglise, spécialement dans la liturgie sacrée, parce que "la règle de la prière est la règle de la foi" 246.
Une application plus large des textes sacrés pourra bien se justifier par un but d'édification dans la prédication et les écrits ascétiques ; mais le sens qui résulte des accommodations les plus heureuses, quand il n'a pas été approuvé comme il est dit ci-dessus, ne peut être dit vraiment et strictement sens de la Bible, ni sens que Dieu a inspiré à l'hagiographe.

3793
L'auteur anonyme, au contraire, qui ne fait aucune de ces distinctions élémentaires, veut imposer les élucubrations de son imagination comme sens de la Bible, comme "la véritable communion spirituelle de la sagesse du Seigneur", et méconnaissant l'importance capitale du sens littéral, il accuse calomnieusement les exégètes catholiques de considérer "seulement le sens littéral" et de le considérer "d'une façon humaine, le prenant seulement matériellement pour ce que les paroles signifient"...
Il rejette de cette façon la règle d'or des docteurs de l'Eglise, formulée si clairement par Thomas d'Aquin : "Tous les sens sont fondés sur l'unique sens littéral, et l'on ne pourra argumenter qu'à partir de lui seul" ; règle que les souverains pontifes ont approuvée et consacrée quand ils ont prescrits, avant tout, de chercher avec tout le soin possible le sens littéral. Ainsi par exemple Léon XIII ... : "C'est pourquoi il faut peser avec soin la valeur des mots eux- mêmes, la signification du contexte, la similitude des passages et autres choses semblables, et associer également les éclaircissements externes par une science appropriée"... (Est cité également le précepte d'Augustin 3284)
De même également Benoît XV... " Nous voulons considérer par un examen attentif les paroles mêmes de l'Ecriture, pour nous assurer sans nul doute possible de ce qu'a écrit l'auteur sacré ; et il... recommande aux exégètes "de s'élever avec mesure et discrétion jusqu'à des interprétations plus hautes".
Finalement les deux papes... insistent, avec les paroles mêmes de saint Jérôme, sur le devoir de l'exégète : "Le devoir du commentateur est d'exposer non des idées et des intentions personnelles, mais uniquement la pensée, l'idée de l'auteur qu'il commente."
 

Le sens du décret de Trente concernant l'autorité de la Vulgate.

3794
(2) ... Le concile de Trente a voulu, contre la confusion occasionnée par les nouvelles traductions en latin et en langues vulgaires alors propagées, sanctionner l'usage public dans l'Eglise d'Occident de la version latine commune, en la justifiant par l'usage séculaire qu'en faisait l'Eglise, mais il n'a pas entendu par là diminuer en rien l'autorité des antiques versions employées dans les Eglises orientales, en particulier celle de la Septante utilisée par les apôtres eux-mêmes, et encore moins l'autorité des textes originaux il a résisté à une partie des pères qui voulaient l'usage exclusif de la Vulgate, comme seul texte faisant autorité.
L'anonyme, au contraire, juge que, en vertu du décret du concile de Trente, on possède dans la version latine un texte déclaré supérieur à tous les autres ; il blâme les exégètes de vouloir interpréter la Vulgate à l'aide des textes originaux et des autres versions anciennes. Pour lui le décret donne "la certitude du texte sacré", de sorte que l'Eglise n'a pas besoin "de rechercher encore la lettre authentique de Dieu", et cela non seulement en matière de foi et de moeurs, mais pour toutes les questions (y compris littéraires, géographiques, chronologiques, etc.)...

3795
Or pareille prétention n'est pas seulement contraire au sens commun, qui n'acceptera jamais qu'une version puisse être supérieure au texte original, mais contraire aussi à la pensée des pères du concile telle qu'elle apparaît dans les actes officiels. Le concile fut même convaincu de la nécessité d'une révision et d'une correction de la Vulgate elle-même, et en avait confié l'exécution aux souverains pontifes qui le firent, comme ils firent, conformément aux plus compétents collaborateurs du concile lui-même, une édition corrigée de la Septante,... et ensuite ordonnèrent celle du texte hébreu de l'Ancien Testament et du texte grec du Nouveau Testament...
Et elle contredit ouvertement le précepte de l'encyclique 'Providentissimus': "Nous ne voulons pas dire cependant qu'il ne faudra pas tenir compte des autres versions que les chrétiens des premiers âges ont utilisées avec éloge, et surtout des textes primitifs."

3796
En somme, le concile de Trente a déclaré la Vulgate "authentique" au sens juridique, c'est-à-dire pour tout ce qui concerne la "force probatoire en matière de foi et de moeurs", mais n'exclut pas le fait des divergences possibles d'avec le texte original et les anciennes versions...
 
 
 

Instruction de la Sacrée Pénitencerie, 25 mars 1944.

L'absolution générale

3832
(En vue d'écarter les doutes à propos de la faculté) de donner dans certaines circonstances l'absolution sacramentelle avec une formule générale, c'est-à-dire une absolution sacramentelle collective, sans qu'il y ait eu auparavant de la part de chaque fidèle la confession des péchés, la Sacrée Pénitencerie (déclare):

3833
1. Les prêtres, même s'ils ne sont pas approuvés pour entendre les confessions sacramentelles, ont la faculté d'absoudre d'une façon générale, ensemble et en même temps :
a) En tant que se trouvant en danger de mort, les soldats qui se battent ou sont sur le point de se battre, lorsque, en raison soit de la multitude des soldats, soit du peu de temps, ceux-ci ne peuvent pas être entendus individuellement. Si cependant les circonstances sont telles qu'il paraisse moralement impossible ou extrêmement difficile d'absoudre les soldats au moment du combat ou si celui-ci est imminent, alors il est permis de leur donner l'absolution dès lors qu'on le jugera nécessaire.
b) Les civils et les soldats quand il y a menace prochaine d'un danger de mort durant les incursions ennemies.

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2. En dehors des cas où intervient le danger de mort, il n'est pas permis de donner l'absolution sacramentelle à plusieurs fidèles à la fois et en même temps, ni à des fidèles en particulier qui, à cause seulement du grand nombre de pénitents, comme cela peut arriver par exemple un jour de grande de fête ou d'une indulgence à gagner, ne se sont confessés qu'à moitié 2159 ; cela serait cependant permis si vient s'ajouter une autre nécessité, tout à fait grave et urgente, proportionnée à la gravité du précepte divin de l'intégrité de la confession, par exemple si des pénitents, sans faute de leur part, étaient réduits à être privés longtemps de la grâce du sacrement et de la sainte communion. ..

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4. (Entre autres choses les pénitents doivent être avertis de ce que) il est nécessaire que ceux qui ont été absous en groupe accusent selon les règles, dès la première confession qu'ils feront, chaque péché grave commis et non encore accusé antérieurement.

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5. Que les prêtres instruisent clairement les fidèles qu'il est gravement interdit, quand ils sont tout à fait conscients d'avoir commis un péché mortel, non encore régulièrement accusé et remis en confession, de se soustraire à dessein à l'obligation qui s'impose en vertu de la loi tant divine qu'ecclésiastique, d'accuser en confession tous les péchés mortels commis et chacun d'entre eux, en attendant l'occasion où l'absolution sacramentelle sera donnée à un groupe.

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7. Si le temps le permet, cette absolution doit être donnée en employant la formule habituelle complète, mais en la mettant au pluriel ; dans les cas contraires on peut se servir de la formule suivante, plus courte : "Je vous absous de toutes les censures et de tous les péchés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit."
 
 
 

Décret du Saint-Office, 29 mars (1er avril) 1944.

Les fins du mariage

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Exposé : (Dans certains écrits il est affirmé) que la fin primaire du mariage n'est pas de procréer des enfants, ou que les fins secondaires ne sont pas subordonnées à la fin primaire mais en sont indépendantes.
Dans ces élucubrations la fin primaire est désignée diversement par les divers auteurs, par exemple l'accomplissement et la perfection personnelle des époux par une communauté complète de vie et d'action ; l'amour mutuel des conjoints à favoriser et à accomplir par le don psychique et corporel de sa propre personne, et d'autres semblables.
Dans ces mêmes écrits on donne parfois aux mots employés dans les documents de l'Eglise (comme fin primaire ou secondaire) un sens qui ne correspond pas à celui qu'ont ces concepts selon l'usage commun des théologiens.
Question : Peut-on admettre l'opinion de certains modernes qui soit nient que la fin primaire du mariage est de procréer et d'éduquer des enfants, soit enseignent que les fins secondaires ne sont pas essentiellement subordonnées à la fin primaire, mais sont également principales et indépendantes ?
Réponse (confirmée par le souverain pontife le 30 mars) : Non.
 
 
 

 

 
 
 

source: catho.org

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