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Symboles
et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger
L'Incarnation du Fils de Dieu
296
(Chap. 1)...En vous et en nous il est une seule instruction et une
même doctrine du Saint-Esprit, et si quelqu'un ne la reçoit
pas, il n'est pas membre du corps du Christ, et il ne peut pas se glorifier
de cette tête dans laquelle, comme il l'affirme, sa nature n'existe
pas. ...
297
(Chap. 2)... Ce qui appartient à la divinité, la chair
ne l'a pas diminué, et ce qui appartient à l'humanité,
la divinité ne l'a pas aboli. Le même en effet était
à la fois éternel de par le Père, et temporel de par
la mère, inviolable dans sa puissance, passible dans notre humanité
; dans la divinité de la Trinité il était d'une unique
et même nature avec le Père et l'Esprit Saint, mais en assumant
l'homme il n'était pas d'une unique substance, mais d'une unique
et même personne, en sorte que le même était riche dans
la pauvreté, tout-puissant dans l'abaissement, impassible dans le
supplice, immortel dans la mort. Car le Verbe ne s'est pas changé
en chair ou en âme par quelque partie de lui-même, puisque
la nature simple et immuable de la divinité est toujours entière
dans son essence, qu'elle ne connaît ni diminution ni augmentation
d'elle-même, et qu'elle rend la nature assumée à ce
point bienheureuse qu'elle demeure glorifiée dans celle qui glorifie.
Pourquoi paraîtrait-il inconvenant ou impossible que le Verbe et
la chair ainsi que l'âme soient l'unique Jésus Christ ou l'unique
Fils de Dieu et de l'homme, alors que la chair et l'âme, dont les
natures sont dissemblables font une unique personne même dans l'Incarnation
du Verbe ?...
Donc ni le Verbe n'a été changé en chair, ni la
chair en Verbe, mais les deux demeurent dans un seul et un seul est dans
les deux, non divisé par la diversité, non confondu un mélange,
ni l'un du Père, l'autre de la mère, mais le même autrement
du Père avant tout commencement, autrement de la mère à
la fin des siècles, pour qu'il soit " médiateur de Dieu et
des hommes, l'homme Jésus Christ. 1Tm 2,5 afin qu'habite
en lui " corporellement la plénitude de la divinité " Col
2,9 , car c'est une promotion de celui qui a été assumé,
et non de celui qui assume, si " Dieu l'a exalté... " Ph 2,9-11
298
(Chap. 3)... Je pense que lorsqu'il (Eutychès) dit cela (à
savoir qu'avant l'Incarnation il y avait dans le Christ deux natures, mais
après l'Incarnation une seule), il est persuadé que l'âme
que le Sauveur a prise séjournait dans les cieux avant de naître
de la Vierge Marie, et que le verbe se l'est unie dans le sein. Mais cela
les esprits et les oreilles catholiques ne le supportent pas, parce que
le Seigneur, lorsqu'il vint du ciel, n'a rien montré qui fit partie
de notre condition. Il n'a pas pris une âme qui aurait existé
auparavant, ni une chair qui n'aurait pas été du corps de
la mère : car notre nature n'a pas été assumée
de telle sorte qu'elle aurait été d'abord créée
pour être ensuite assumée, mais de telle sorte qu'elle fût
créée par l'assomption elle-même. Dès lors ce
qui à juste titre a été condamné chez Origène
(voir ), qui affirmait que les âmes, avant d'être insérées
dans le corps, n'auraient pas seulement la vie, mais qu'il en émanerait
également des activités diverses, doit nécessairement
être puni aussi chez celui-là, à moins qu'il ne préfère
renoncer a son opinion.
299
Bien qu'en effet la nativité de notre Seigneur selon la chair
ait certains traits qui lui sont propres et par lesquels elle dépasse
les commencements de la condition humaine, soit parce que seul il a été
conçu et est né sans concupiscence (de l'Esprit Saint) de
la vierge inviolée, soit parce qu'il est sorti du sein de la mère
de telle sorte que tout à la fois la fécondité a fait
naître et la virginité est demeurée, sa chair pour
autant n'était pas d'une autre nature que la nôtre, et ce
n'est pas dans un commencement autre que celui des autres hommes que l'âme
lui a été insufflée : une âme qui n'est pas
plus excellente du fait d'une différence de genre, mais du fait
de l'éminence de la vertu.
Il n'avait rien en effet qui fût opposé à sa chair,
et aucune discorde des désirs n'a engendré de conflit des
volontés ; les sens du corps se fortifiaient sans la loi du péché
et, sous la direction de la divinité et de l'Esprit, la vérité
de ce qu'il ressentait n'a pas été tentée par la séduction
et n'a pas reculé devant les injures. L'homme vrai a été
uni au vrai Dieu, et il n'a pas été amené du ciel
selon une âme qui aurait existé auparavant, ni créé
de rien selon la chair, car il a la même personne dans la divinité
du Verbe, et possède dans le corps et dans l'âme la nature
commune avec nous. Il ne serait pas en effet le médiateur de Dieu
et des hommes si le même, à la fois Dieu et homme, n'était
pas un seul et en vérité dans l'un et dans l'autre.
Concile de CHALCEDOINE (4e
Oecuménique)
8 octobre - début de novembre 451
5eme session, 22 octobre 451 : profession de foi de Chalcédoine.
Les deux natures dans le Christ
300
(préambule à la définition. A la suite des professions
de foi de Nicée et de Constantinople :) Or donc, pour une connaissance
complète et une confirmation de la religion, il eût suffi
de ce sage et salutaire Symbole de la grâce divine car il donne un
enseignement parfait sur le Père, le Fils et le Saint- Esprit et
il expose l'Incarnation du Sauveur à ceux qui la reçoivent
avec foi. Mais voici que ceux qui tentent de rejeter la prédication
de la vérité par leurs propres hérésies ont
donné naissance à des nouveautés : les uns ont osé
rejeter le mot de Mère de Dieu au sujet de la Vierge ; les autres
introduisent une confusion et un mélange et imaginent de façon
insensée que la chair et la divinité ne font qu'une seule
nature et disent de façon monstrueuse que, du fait de la confusion,
la nature divine du Fils est passible pour cette raison, voulant leur fermer
la porte à toute machination contre la vérité, le
saint et grand concile oecuménique, aujourd'hui présent,
enseignant la doctrine inébranlable prêchée depuis
le commencement, a défini qu'avant tout la confession de foi des
318 pères devait demeurer en dehors de toute atteinte.
Et il ratifie l'enseignement transmis sur la substance de l'Esprit
par les 150 pères réunis plus tard dans la ville impériale
à cause de ceux qui combattaient contre l'Esprit Saint; enseignement
que ces pères ont fait connaître à tous, non qu'ils
aient voulu ajouter un point manquant aux propositions antécédentes,
mais parce qu'ils voulaient clarifier par le témoignage des Ecritures
leur pensée sur le Saint-Esprit contre ceux qui tentaient de rejeter
sa Seigneurie. D'autre part, à cause de ceux qui tentent de défigurer
le mystère de l'économie et qui, dans leur sottise impudente,
disent que celui qu'a enfanté la Sainte Vierge Marie n'est qu'un
simple homme, le concile a reçu les lettres synodiques du bienheureux
Cyrille, qui fut pasteur de l'Eglise d'Alexandrie, à Nestorius et
aux évêques d'Orient, comme très propres à réfuter
les insanités de Nestorius... A ces lettres il a joint à
bon droit, pour la confirmation des doctrines orthodoxes, la lettre que
le bienheureux et très saint archevêque Léon, qui préside
à la très grande et ancienne Rome, a écrite au défunt
archevêque Flavien pour la suppression de la perversité d'Eutychès
Can.290-295, en tant que cette lettre s'accorde à la confession
du grand Pierre et qu'elle est là comme une sorte de colonne commune
contre ceux qui tiennent des opinions fausses.
Il s'oppose en effet à ceux qui tentent de diviser le mystère
de l'économie en une dualité de fils ; il repousse loin de
l'assemblée des prêtres ceux qui osent dire passible la divinité
du Fils unique ; il s'élève contre ceux qui imaginent, à
propos des deux natures du Christ, un mélange ou une confusion ;
il chasse ceux qui disent dans leur délire que la forme d'esclave
que le Christ a reçue pour lui de nous est céleste ou de
quelque autre substance ; et il anathématise ceux qui inventent
la fable de deux natures du Seigneur avant l'union, mais n'en imaginent
plus qu'une seule après l'union.
301
(Définition) Suivant donc les saints pères, nous enseignons
tous unanimement que nous confessons un seul et même Fils, notre
Seigneur Jésus Christ, le même parfait en divinité,
et le même parfait en humanité, le même vraiment Dieu
et vraiment homme (composé) d'une âme raisonnable et d'un
corps, consubstantiel au Père selon la divinité et le même
consubstantiel à nous selon l'humanité, en tout semblable
à nous sauf le péché (voir He 4,15 ), avant
les siècles engendré du Père selon la divinité,
et aux derniers jours le même (engendré) pour nous et notre
salut de la Vierge Marie, Mère de Dieu selon l'humanité,
302
un seul et même Christ, Fils, Seigneur, l'unique engendré,
reconnu en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division
et sans séparation, la différence des natures n'étant
nullement supprimée à cause de l'union, la propriété
de l'une et l'autre nature étant bien plutôt gardée
et concourant à une seule personne et une seule hypostase, un Christ
ne se fractionnant ni se divisant en deux personnes, mais un seul et même
Fils, unique engendré, Dieu Verbe, Seigneur Jésus Christ,
selon que depuis longtemps les prophètes l'ont enseigné de
lui, que Jésus Christ lui-même nous l'a enseigné, et
que le Symbole des pères nous l'a transmis.
303
(Sanction) Tout ceci ayant donc été formulé par
nous avec la plus scrupuleuse exactitude et diligence, le saint concile
oecuménique a défini qu'il n'était permis à
personne de professer, de rédiger ou de composer une autre confession
de foi, ni de penser ou d'enseigner autrement...
7eme session : canons.
Simonie
304
Can. 2. Si un évêque faisait une ordination pour de l'argent
et mettait en vente la grâce invendable, et Ordonnait pour de l'argent
un évêque, un chorévêque, un prêtre, un
diacre ou quelqu'un de ceux qui sont comptés parmi le clergé,
ou nommait pour de l'argent un économe, un avoué, un administrateur
ou en général quelqu'un de la liste officielle, poussé
par sa propre et honteuse cupidité, que celui qui entreprend une
telle chose s'expose, si le fait est prouvé, à perdre son
propre rang ; et que celui qui a été ordonné ne tire
aucun profit de l'ordination ou de la promotion obtenue par commerce, mais
qu'il perde la dignité ou la charge acquise pour de l'argent. Si
de plus il apparaissait que quelqu'un s'est entremis pour ces profits honteux
et prohibés, que celui-là aussi, s'il est clerc, soit déchu
de son propre rang et, s'il est laïc ou moine, soit frappé
d'anathème.
305
Mariage mixte et réception du baptême dans l'hérésie
Can 14. Comme dans quelques éparchies on a permis aux lecteurs et
aux chantres de se marier, le saint concile a décidé qu'il
n'était permis à aucun d'eux d'épouser une femme hérétique.
Ceux qui ont eu des enfants de pareils mariages, s'ils ont déjà
fait baptiser leurs progénitures chez les hérétiques,
doivent les conduire à la communion de l'Eglise catholique ; si
ces enfants ne sont pas encore baptisés, ils ne peuvent pas les
faire baptiser chez les hérétiques, ni les donner en mariage
à un hérétique, à un juif ou à un païen,
à moins naturellement que la personne qui doit se marier à
la partie orthodoxe ne promette de passer à la foi orthodoxe. Si
quelqu'un transgresse cette décision du saint concile, qu'il soit
soumis aux peines canoniques.
306
Lettre synodale au pape Léon 1er, début de novembre 451
La prééminence du Siège romain ...Qu'est-ce qui en
effet donne plus de joie que la foi ?... Cette foi, le Sauveur lui-même
nous l'a transmise depuis les temps anciens en disant : " Allez. enseignez
toutes les nations... " Mt 28,19 ; toi-même tu l'as gardée
comme une chaîne d'or qui, au commandement de celui qui ordonne,
vient jusqu'à nous, en étant pour tous l'interprète
de la voix du bienheureux Pierre, et en procurant à tous la bénédiction
de sa foi. Nous servant donc nous aussi de toi avec fruit comme d'un guide
vers ce bien, nous avons montré aux enfants de l'Eglise l'héritage
de la vérité... en faisant connaître d'un même
coeur et d'un même esprit la confession de la foi. Et nous étions
dans un même choeur, faisant nos délices, comme dans un banquet
royal, des nourritures spirituelles que le Christ, par tes écrits,
a préparés aux convives du festin, et nous pensions voir
l'époux céleste en convive parmi nous. Car si là où
deux ou trois sont rassemblés en son nom il est présent,
comme il le dit, au milieu d'eux Mt 18,20 , quelle familiarité
n'a-t-il pas manifestée alors aux cinq cent vingt prêtres
qui ont placé la connaissance de la confession de la foi plus haut
que leur patrie et que les fatigues ? Eux que, comme la tête le fait
pour les membres, tu as conduits en ceux qui tenaient ta place en faisant
connaître ton conseil excellent...
Lettre " Sollicitudinis quidem tuae " à l'évêque Théodore
de
Fréjus. 11 juin 452
308
Le sacrement de la pénitence.
(Chap. 2). La miséricorde de Dieu aux formes multiples a si bien
remédié aux fautes humaines, que ce n'est pas par la grâce
du baptême seulement mais également par le remède de
la pénitence qu'est rendu l'espoir de la vie éternelle de
sorte que ceux qui ont souillé les dons de la régénération,
s'ils se reconnaissent coupables, puissent parvenir à la rémission
de leurs forfaits ; les dispositions de la bonté divine sont ainsi
faites que le pardon de Dieu ne peut être obtenu que par la supplication
des prêtres. " Le médiateur de Dieu et des hommes, l'homme
Jésus Christ " Mt 1 a transmis à ceux qui sont préposés
à l'Eglise le pouvoir d'accorder la pénitence aux pécheurs
repentants, et, lorsqu'ils se sont purifiés par une satisfaction
salutaire, de les admettre à la communion des sacrements en leur
ouvrant la porte de la réconciliation...
309
(Chap.4) Pour eux qui en cas de nécessité et dans l'imminence
d'un péril implorent le secours de la pénitence et d'une
réconciliation rapide, il ne faut leur refuser ni l'expiation ni
la réconciliation, car il ne nous appartient pas de poser des limites
ou des délais à la miséricorde de Dieu auprès
de qui nulle conversion véritable n'attend longtemps le pardon.
310
(Chap.5) Il faut donc que tout chrétien se remette au jugement
de sa conscience pour qu'il ne diffère pas de jour en jour la conversion
à Dieu, pour qu'il ne fixe pas à la fin de sa vie le temps
où il satisfera... et, alors qu'il pouvait mériter le pardon
par une satisfaction plus complète, qu'il ne choisisse pas les angoisses
d'un moment où la confession du pénitent et la réconciliation
procurée par le prêtre n'auront qu'une petite place. Cependant,
comme je l'ai dit, il faut porter secours à la détresse de
ceux-là, en ne leur refusant ni la pénitence ni la grâce
de la communion lorsque, même privés du secours de la voix,
ils les réclament par des signes sans équivoque. Mais si
la violence de la maladie pèse si fortement sur eux qu'ils ne soient
plus capables de manifester en présence du prêtre ce qu'ils
demandaient peu auparavant, les témoignages des fidèles présents
devront leur servir à recevoir à la fois le bienfait de la
pénitence et celui de la réconciliation...
Lettre " Regressus ad nos " à l'évêque Nicétas
d'Aquilée, 21
Mars 458.
Le deuxième mariage de veuves putatives.
311
(Chap.1) Puisque vous dites que du fait de la défaite dans la
guerre et des très graves attaques de l'ennemi certains mariages
ont été désunis, en sorte qu'après que les
hommes eurent été emmenés en captivité, leurs
femmes restèrent abandonnées, et que, pensant que leurs époux
avaient été tués ou croyant qu'ils ne seraient jamais
libérés de leur servitude, contraintes par la solitude elles
se sont engagées dans un mariage avec d'autres, et parce que maintenant
qu'avec l'aide le Dieu l'état des choses s'est changé en
mieux certains de ceux que l'on croyait avoir péri sont revenus,
ta charité hésite manifestement à juste titre quant
à ce que nous devons ordonner au sujet des femmes qui se sont unies
à d'autres hommes.
Mais parce que nous savons qu'il est écrit que la femme est
unie à l'homme par Dieu (voir Pr 19,14 ), et que nous connaissons
également le commandement selon lequel ce que Dieu a uni, l'homme
ne doit pas le séparer Mt 19,6 il est nécessaire que
nous croyions que les unions des noces légitimes doivent être
rétablies, et qu'après qu'ont été écartés
les maux infligés par l'ennemi, soit rendu à chacun ce qu'il
avait de façon légitime ; et il faut s'appliquer de tout
son zèle à ce que chacun reçoive ce qui est sien.
312
(Chap. 2) Il ne faut pas cependant considérer comme coupable
et tenir pour un intrus dans le droit d'autrui, celui qui a joué
le rôle de ce mari dont on pensait qu'il n'existait plus. De cette
manière bien des choses qui appartenaient à ceux qui ont
été emmenés en captivité ont pu passer dans
le droit d'autrui, et pourtant il correspond pleinement à la justice
que cela leur soit rendu à leur retour. Et si cela est observé
s'agissant de propriétés ou encore de maisons ou de possessions,
ne faut-il pas d'autant plus, en rétablissant les mariages, faire
en sorte que ce qui a été perturbé par la fatalité
de la guerre soit rétabli par le remède de la paix ?
313
(Chap.3) Et c'est pourquoi, si des hommes qui sont revenus après
une longue captivité persévèrent à ce point
dans l'amour de leurs femmes qu'ils désirent qu'elles reviennent
dans l'union avec eux, il faut renoncer à ce que la nécessité
a provoqué, et le considérer comme exempt de faute, et rétablir
ce qu'exige la fidélité.
314
(Chap.4) Mais si certaines femmes sont tellement prises d'amour pour
leurs maris ultérieurs qu'elles préfèrent être
attachées à eux plutôt que de revenir à la communauté
légitime, elles doivent être blâmées à
bon droit, en étant privées de la communion ecclésiastique
: car au lieu d'une chose excusable elles ont choisi la souillure d'une
faute, en montrant que leur a plu dans leur incontinence ce qu'un juste
pardon aurait pu expier...
Le caractère non réitérable du baptême.
315
(Chap.6) Quant à ceux... que la crainte a poussés ou
que l'erreur a incités à réitérer le baptême,
et qui maintenant reconnaissent qu'ils ont agi contre le sacrement de la
foi catholique, il leur faut observer la règle selon laquelle ils
n'entrent en communauté avec nous que par le remède de la
pénitence, et qu'ils ne reçoivent l'unité de la communion
que par l'imposition des mains de l'évêque...
316
(Chap.7) Car ceux qui ont reçu le baptême d'hérétiques
alors qu'auparavant ils n'avaient pas été baptisés,
ne doivent être confirmés que par l'invocation de l'Esprit
Saint et l'imposition des mains, car ils n'ont reçu que la forme
du baptême sans la vertu de la sanctification. Et cette règle,
comme vous le savez, nous prescrivons qu'elle doit être observée
dans toutes les Eglises, à savoir que le bain une fois reçu
ne doit être violé par aucune réitération puisque
l'apôtre dit : " Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême
" Ep 4,5 . Leur ablution ne doit être altérée
par aucune réitération, mais, nous l'avons dit, seule la
sanctification par l'Esprit Saint doit être invoquée, afin
que ce que nul ne reçoit chez les hérétiques, on le
reçoive des prêtres catholiques.
Lettre " Promisisse me memini " à l'empereur Léon 1er, 17
août 458.
Les deux natures dans le Christ
317
(Chap.6) Même s'il y a donc dans l'unique Seigneur Jésus
Christ, vrai Fils de Dieu et vrai Fils d'homme, une seule personne du Verbe
et de la chair qui, sans séparation ni division, accomplit des actions
communes, il faut cependant que les qualités des opérations
elles-mêmes soient bien comprises, et l'on peut voir avec une foi
sincère à quoi est élevée l'humilité
de la chair et à quoi s'abaisse la sublimité de la divinité,
ce que la chair ne fait pas sans le Verbe, et ce qu'est ce que le Verbe
ne réalise pas sans la chair...
Bien que depuis ce commencement où le Verbe s'est fait chair
dans le sein de la Vierge il n'ait donc jamais existé aucune division
entre les deux formes, et que tout au long de la croissance du corps à
tout moment les actions fussent celles d'une unique personne, ce qui a
été fait sans séparation nous ne le confondons pas
pour autant par un mélange, mais nous percevons de par la qualité
des oeuvres ce qui appartient à chaque forme...
318
(Chap.8) Bien que donc le Seigneur Jésus Christ soit un, et
qu'en lui une seule et même personne soit celle de la vraie divinité
et de la vraie humanité, nous reconnaissons néanmoins que
l'exaltation par laquelle, comme le dit le Docteur des nations, Dieu l'a
exalté et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom
(voir Ph 2,9 s), se rapporte à cette forme qui devait être
enrichie par le surcroît d'une glorification si grande. Dans la forme
de Dieu en effet le Fils était égal au Père, et entre
celui qui a engendré et l'unique engendré il n'y avait pas
de distinction dans l'essence, ni aucune différence de majesté
; et par le mystère de l'Incarnation le Verbe n'avait rien perdu
qui aurait dû lui être rendu par ce don du Père. Mais
la forme du serviteur, par laquelle la divinité impassible a accompli
le sacrement de sa grande miséricorde, est l'abaissement humain
qui fut élevé dans la gloire de la puissance divine, alors
que dès la conception même de la Vierge la divinité
et l'humanité avaient été liées en une telle
unité que les choses divines n'ont pas été faites
sans l'homme, ni les choses humaines sans Dieu.
319-320. Lettre " Frequenter quidem " à l'évêque Néo
de
Ravenne, 24 octobre 458.
Le baptême douteux et celui conféré par des hérétiques.
319
(1)... Par l'information donnée par certains frères nous
avons appris que certains captifs revenant libres à leurs domiciles
- et qui étaient tombés en captivité à un âge
où ils ne pouvaient avoir une connaissance sûre de rien -
demandent le remède du baptême, mais ne peuvent pas se souvenir,
du fait de l'ignorance due au bas âge, s'ils ont reçu le mystère
de ce baptême et les sacrements, et que pour cette raison, du fait
de ce souvenir occulté, leurs âmes sont mises en danger parce
que, sous couvert de précaution, la grâce leur est refusée
- celle-ci ne leur étant pas accordée parce qu'on pense qu'elle
a déjà été accordée.
Puisque pour cette raison la crainte de certains frères, non
sans raison, a hésité à accorder à de telles
personnes les sacrements du mystère du Seigneur, nous avons reçu,
comme nous l'avons dit, cette requête formelle...
Tout d'abord nous devons pour cela veiller à ne pas causer,
en nous attachant à l'apparence de la précaution, un dommage
aux âmes qui doivent être régénérées.
Qui en effet sera à ce point attaché à ses suppositions
qu'il affirme comme vrai ce qui - puisqu'il n'est plus de preuve - n'est
supposé qu'en raison d'une opinion douteuse ?
C'est pourquoi si celui qui désire la régénération
ne se souvient pas avoir été baptisé et qu'un autre
ne peut pas non plus témoigner à ce sujet, parce qu'il ne
sait pas s'il a été sanctifié, il n'y a rien qui permette
au péché de s'insinuer, car sur ce point de sa conscience
n'est coupable ni celui qui est sanctifié, ni celui qui sanctifie.
Nous savons certes qu'il s'agit d'un forfait inexpiable lorsque quelqu'un,
selon les pratiques des hérétiques condamnées par
les saints pères, est contraint de se soumettre deux fois au baptême
qui a été accordé une fois à ceux qui doivent
être régénérés ; car à cela s'oppose
la doctrine catholique qui nous proclame une seule divinité dans
la Trinité, une seule confession dans la foi, un seul sacrement
dans le baptême Ep 4,5 . Mais dans ce cas rien n'est à
craindre puisqu'il ne peut pas y avoir forfait de réitération
lorsqu'on ne sait pas du tout si cela a été fait...
320
(2) Mais s'il était établi que quelqu'un a été
baptisé par les hérétiques, le sacrement de la régénération
ne doit d'aucune manière être réitéré
pour lui, et il ne doit être conféré que ce que qui
y a fait défaut : que par l'imposition des mains de l'évêque
il obtienne la force du Saint-Esprit.
321-322. Lettre " Epistolas fraternitatis " à l'évêque
Rusticus
de Narbonne, 458
Le caractère d'obligation des voeux religieux.
321
(Question 14) La résolution d'un moine qui a été
prise par sa propre décision ou volonté ne peut pas être
abandonnée sans péché. Car ce que quelqu'un promet
à Dieu, il doit aussi s'en acquitter Dt 23,21 Ps 50,14 .
C'est pourquoi celui qui a délaissé la promesse de la solitude
et qui est passé au service armé ou au mariage, doit être
purifié en satisfaisant à la pénitence publique, car
si le service armé peut être sans mal et le mariage honnête,
c'est une transgression que d'avoir délaissé le choix de
ce qui est meilleur.
322
(Question 15) Si des jeunes filles, qui n'ont pas été
contraintes par un commandement de leurs parents mais ont pris par une
décision libre la résolution et le vêtement de la virginité,
choisissent ensuite le mariage, elles pêchent, même si aucune
consécration n'est encore venue s'y ajouter.
Lettre " Magna indignatione " à tous les évêques de
Campanie,
etc., 6 mars 459.
323
La confession secrète
(Chap.2) J'ordonne qu'on doit absolument faire disparaître aussi
cette audace contraire à la règle apostolique, qui est commise
par certains, je l'ai appris récemment, par une usurpation illicite.
Pour la pénitence que demandent les fidèles, qu'on ne lise
pas en public un écrit sur lequel figurent en détail leurs
péchés, puisqu'il suffit d'indiquer aux prêtres seuls
par une confession secrète la culpabilité des consciences.
Sans doute paraît-elle louable, cette foi totale qui, par crainte
de Dieu, n'a pas peur de rougir devant les hommes ; cependant - puisque
les péchés de tous ceux qui demandent la pénitence
ne sont pas tels qu'ils ne craignent pas de les voir publiés - on
supprimera une coutume si peu louable, de manière qu'un grand nombre
ne soit pas tenu écarté des remèdes de la pénitence
aussi longtemps qu'ils rougissent ou craignent de voir leurs actions révélées
à leurs ennemis, et pour lesquelles, selon la disposition de la
loi, ils peuvent être punis. Il suffit en effet de cette confession
qui est d'abord faite devant Dieu, puis aussi devant le prêtre, lequel
se présente en intercesseur pour les péchés des pénitents.
Enfin plusieurs pourront alors être amenés à la pénitence
si la conscience de celui qui confesse son péché n'est pas
rendue publique aux oreilles du peuple.
Statuta Ecclesiae Antiqua, milieu ou fin du Vème siècle.
L'examen de la foi avant l'ordination épiscopale
325
Celui qui doit être ordonné évêque sera examiné
auparavant pour savoir si... il est prudent en matière d'intelligence
des Ecritures, s'il a de l'expérience quant aux dogmes de l'Eglise
et surtout, s'il affirme avec des mots simples les enseignements de la
foi, c'est-à-dire en confirmant que le Père et le Fils et
l'Esprit Saint sont un seul Dieu et en enseignant que toute la divinité
dans la Trinité est de même essence, de même substance,
de même éternité et de même toute-puissance ;
s'il confesse chacune des personnes dans la Trinité comme pleinement
Dieu et toutes les trois personnes un seul Dieu ; s'il croit que l'Incarnation
divine est advenue non pas dans le Père ni dans l'Esprit Saint mais
seulement dans le Fils, en sorte que lui, qui dans la divinité était
le Fils de Dieu le Père, est devenu en l'homme le Fils de l'homme
sa mère, vrai Dieu du Père et vrai homme de la mère,
tenant la chair du sein de la mère, et une âme humaine raisonnable
; en même temps sont en lui les deux natures, à savoir homme
et Dieu et il est une seule personne, un seul Fils, un seul Christ, un
seul Seigneur, le créateur de tout ce qui est, avec le Père
et l'Esprit Saint l'auteur et le Seigneur et le créateur (celui
qui régit) de toutes les créatures ; qui a souffert de la
vraie souffrance de la chair, qui est mort de la vraie mort de son corps,
est ressuscité de la vraie résurrection de la chair et de
la vraie reprise de l'âme, en laquelle il viendra juger les vivants
et les morts.
Il faut lui demander également s'il croit que l'auteur et Dieu
du Nouveau et de l'Ancien Testament, c'est-à-dire de la Loi, des
prophètes et des apôtres, est un seul et le même ; s'il
croit que le diable n'est pas devenu mauvais en raison de sa condition,
mais librement. Il faut lui demander aussi s'il croit à la résurrection
de cette chair que nous portons et non d'une autre ; s'il croit en un jugement
à venir, et que chacun recevra des châtiments ou la gloire
pour ce qu'il a fait dans cette chair ; s'il ne désapprouve pas
les noces ; s'il ne condamne pas les remariages ; s'il ne blâme pas
la consommation de viandes ; s'il reçoit à la communion les
pécheurs réconciliés ; s'il croit que dans le baptême
tous les péchés, c'est-à-dire aussi bien celui qui
est contracté à l'origine que ceux qui ont été
commis volontairement, sont pardonnés ; si en dehors de l'Eglise
catholique nul ne sera sauvé.
Lorsque, ayant été examiné sur tous ces points,
il aura été trouvé pleinement instruit, alors, avec
le consentement des clercs et des laïcs, et tous les évêques
de la province étant rassemblés,... qu'il soit ordonné
évêque.
L'imposition des mains, signe extérieur de l'ordination.
326
Récapitulation de l'ordination de ceux qui ont un office dans
l'Eglise :
Can. 90 (2). Lorsqu'un évêque est ordonné, deux
évêques posent et tiennent le livre des évangiles sur
sa nuque (tête), et pendant que l'un dit sur lui la bénédiction,
tous les autres évêques présents doivent toucher sa
tête de leurs mains.
327
Can. 91 (3). Lorsqu'un presbytre est ordonné, pendant que l'évêque
le bénit et tient ses mains sur sa tête, tous les autres presbytres
présents doivent également tenir leur main sur la tête
à côté des mains de l'évêque.
328
Can. 92 (4). Lorsqu'un diacre est ordonné, seul l'évêque
qui le bénit doit poser ses mains sur sa tête : car il n'est
pas sacré pour le sacerdoce mais pour le ministère.
329
Can.93 (5). Lorsqu'un sous-diacre est ordonné, parce qu'il ne
reçoit pas l'imposition des mains, il recevra de la main de l'évêque
la patène vide et le calice vide. Mais il recevra de la main de
l'archidiacre l'aiguière avec de l'eau, le bassin et le manuterge.
HILAIRE : 19 novembre
461-29 février 46
SIMPLICIUS : 3 mars
468-10 mars 483
Concile d'Arles, 473 : Lettre de soumissiondu prêtre Lucidus.
Grâce et prédestination
330
Votre correction est le salut de tous et votre décision un remède.
C'est pourquoi j'estime un souverain remède de me disculper en accusant
mes erreurs passées et de revenir à l'innocence par une confession
salutaire. Dès lors, selon les récents statuts du vénérable
concile, je condamne avec vous cette opinion qui dit que le travail de
l'obéissance humaine n'a pas à être uni à la
grâce divine ;
331
qui dit qu'après la chute du premier homme le libre arbitre
de sa volonté a été totalement détruit ;
332
qui dit que le Christ notre Seigneur et Sauveur n'a pas subi la mort
pour le salut de tous ;
333
qui dit que la prescience de Dieu pousse violemment l'homme à
la mort ou que ceux qui sont perdus le sont par la volonté de Dieu
;
334
qui dit qu'après avoir légitimement reçu le baptême
meurt en Adam quiconque a péché ;
335
qui dit que les uns sont assignés à la mort, les autres
prédestinés à la vie ;
336
qui dit que d'Adam jusqu'au Christ aucun des gentils n'a été
sauvé par la première grâce de Dieu, c'est-à-dire
par la loi de nature, en vue de la venue du Christ, du fait que chez tous
le libre arbitre a été perdu dans le premier père
;
337
qui dit que les patriarches et les prophètes ou les plus grands
des saints, même avant le temps de la Rédemption, ont vécu
dans les demeures du paradis ;
338
qui dit qu'il n'y a pas de feu ni d'enfer.
339
Tout cela, je le condamne comme impie et comme totalement sacrilège.
Je soutiens la grâce de Dieu en ce sens que je maintiens uni l'effort
de l'homme et l'action de la grâce et que je déclare que la
liberté de la volonté humaine n'est pas détruite,
mais atténuée et affaiblie, que celui qui est sauvé
peut être en danger, et que celui qui périt aurait pu être
sauvé.
340
De même le Christ, notre Dieu et Sauveur, pour ce qui est de
l'abondance de sa bonté, a payé pour tous la rançon
de la mort, et il veut aussi que nul ne périsse, lui qui est le
Sauveur de tous les hommes, surtout des croyants, riche à l'égard
de tous ceux qui l'invoquent Rm 10,12 . Et parce que en ces choses
si importantes on doit satisfaire à la conscience, je me souviens
avoir dit auparavant que le Christ n'est venu que pour ceux dont il savait
à l'avance qu'ils croiraient (référence est faite
à Mt 20,28 Mt 26,28 He 9,27 . Mais maintenant, en raison
de l'autorité des saints témoignages qui se trouvent en abondance
dans le domaine des saintes Ecritures et qui sont dévoilés
de par la doctrine des anciens, je confesse volontiers que le Christ est
venu également pour ceux qui sont perdus, car ils se sont perdus
contre sa volonté. Et il ne convient pas que la richesse de la bonté
infinie et les bienfaits divins soient limités à ceux-là
seulement qui manifestement sont sauvés. Car si nous disons que
le Christ n'a apporté de remèdes qu'à ceux qui sont
sauvés, nous donnerons l'impression d'absoudre ceux qui ne sont
pas sauvés, lesquels, on le sait, doivent être punis pour
avoir méprisé la Rédemption.
341
J'affirme également qu'au cours des temps et de l'ordonnance
des siècles, les uns ont été sauvés par la
Loi de la grâce, d'autres par la Loi de Moïse, d'autres par
la Loi naturelle que Dieu a inscrite dans les coeurs de tous (voir Rm
2,15 ) dans l'espérance de la venue du Christ, mais que depuis
le commencement du monde personne n'a été libéré
de l'enchaînement originel, sinon par l'intercession du sang sacré.
342
Je confesse également que les feux éternels et les flammes
de l'enfer sont préparés pour les péchés mortels
; car les fautes humaines qui demeurent jusqu'à la fin sont suivies
à juste titre du jugement divin qu'encourent justement ceux qui
n'ont pas cru cela de tout leur coeur,
Priez pour moi, saints seigneurs et pères apostoliques. Moi,
le presbytre Lucidus, j'ai souscrit cette lettre de ma main, et ce qui
y est assuré, je l'affirme, et ce qui est condamné, je le
condamne.
source: catho.org
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