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Symboles et Définitions de la Foi Catholique - Denzinger



L'incarnation du Verbe divin

368
(Chap. 10) Or le propre du Fils de Dieu est que... dans les derniers temps le Verbe est devenu chair et a habité parmi nous (voir Jn 1,14 ), les deux natures s'étant unies sans aucune confusion dans le sein de la Vierge Marie, Mère de Dieu, de telle sorte que lui, qui était avant les temps le Fils de Dieu, est devenu Fils d'homme et est né dans le temps à la manière des hommes, ouvrant, en naissant, le sein de la mère, et, en vertu de la divinité, ne blessant pas la virginité de la mère.
(Chap. 11) Il est pleinement digne de la naissance de Dieu, le mystère selon lequel celui qui a fait qu'il soit conçu sans semence, ait préservé la naissance de toute altération, en préservant ce qu'il était du Père et en montrant ce qu'il a reçu de la mère. ...

369
(Chap. 12) Le même en effet est Dieu et homme, non pas, comme le disent ceux qui ne croient pas, par l'introduction d'une quatrième personne, mais le Fils de Dieu lui-même est Dieu et homme, le même est puissance et faiblesse, humilité et majesté, qui rachète et qui a été vendu, attaché à la croix et accordant le Royaume des cieux, tel dans notre faiblesse qu'il a pu être mis à mort, tel dans sa puissance qu'il n'a pas pu être détruit par la mort.
(Chap. 13) Il a été enseveli parce qu'il a voulu naître comme homme, et parce qu'il était semblable au Père, il est ressuscité: ouffrant des blessures et sauvant les souffrants, l'un parmi les morts et vivificateur des mourants, descendant aux enfers et ne quittant pas le sein du Père. C'est pourquoi aussi cette âme qu'il a laissée du fait de la condition commune, il l'a reprise bientôt en vertu de sa force singulière et de la puissance admirable.
 
 
 
 

JEAN 1er : 13 août

523-18 mai 526

FELIX III : 12 juillet

526-22 septembre

 

2ème concile d'Orange, commencé le 3 juillet 529.

a) Préambule

370
Il est venu à notre connaissance que certains, dans leur simplicité, veulent parler de la grâce et du libre arbitre sans guère de précaution et d'une façon qui ne correspond pas à la règle de la foi catholique. C'est pourquoi, conformément à l'exhortation et à la volonté du Siège apostolique, il nous a paru juste et raisonnable de devoir produire et souscrire de nos mains, pour qu'ils soient observés par tous, ces quelques chapitres qui nous ont été transmis par le Siège apostolique et que les Pères anciens ont rassemblés des livres des saintes Ecritures, afin d'enseigner ceux qui pensent autrement qu'on le doit...
 

b) Canons

Le péché originel

371
Can. 1. Si quelqu'un dit que, par l'offense résultant de la prévarication d'Adam, l'homme n'a pas été tout entier, dans son corps et dans son âme, " changé dans un état pire ", et s'il croit que le corps seul a été assujetti à la corruption cependant que la liberté de l'âme demeurait intacte, trompé par l'erreur de Pélage, il contredit l'Ecriture qui dit : " l'âme qui a péché périra " Ez 18,20 et : " Ignorez-vous que si vous vous livrez à quelqu'un comme esclave, pour lui obéir, vous êtes esclave de celui à qui vous obéissez ? ". Rm 6,16 et : " On est esclave de celui par qui on s'est laissé vaincre " 2P 2,19 .

372
Can. 2. Si quelqu'un affirme que la prévarication d'Adam n'a nui qu'à lui seul et non à sa descendance, ou s'il déclare que c'est seulement la mort corporelle, peine du péché, et non le péché, mort de l'âme, qui par un seul homme a passé dans tout le genre humain, il attribue une injustice à Dieu en contredisant l'Apôtre qui dit : " Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et ainsi la mort a passé dans tous les hommes, tous ayant péché en lui " Rm 5,12 .
 

La grâce.

373
Can.3 Si quelqu'un dit que la grâce de Dieu peut être donnée à la demande de l'homme et que ce n'est pas la grâce elle-même qui nous fait demander, il contredit le prophète Isaïe ou l'Apôtre qui dit comme lui : " J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis rendu visible pour ceux qui ne m'interrogeaient pas " Rm 10,20 ; voir Is 65,1 .

374
Can.4. Si quelqu'un prétend que Dieu attend notre vouloir pour nous purifier du péché, et s'il n'admet pas que même notre volonté de purification est un effet de l'infusion et de l'opération du Saint-Esprit en nous, il résiste au Saint-Esprit lui-même qui dit par Salomon : " La volonté est préparée par le Seigneur " Pr 8,35 LXX et à l'Apôtre en sa prédication salutaire: " C'est
Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir " (voir Ph 2,13 .

375
Can.5. Si quelqu'un dit que l'accroissement de la foi comme aussi son commencement, et l'attrait de la croyance par lequel nous croyons en celui qui justifie l'impie et qui nous fait parvenir à la régénération du saint baptême, ne sont pas en nous un don de la grâce, c'est-à-dire par une inspiration du Saint-Esprit qui redresse notre volonté en l'amenant de l'infidélité à la foi et de l'impiété à la piété, mais qu'il nous sont naturels, il s'avère l'adversaire des dogmes apostoliques, puisque saint Paul dit : " Nous avons confiance que celui qui a commencé en vous cette belle oeuvre la mènera à son terme jusqu'au jour du Christ Jésus " Ph 1,6 et ceci : " Il vous a été donné non seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui "Ph 1,29 et : " c'est par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi, et cela ne vient pas de vous : c'est le don de Dieu " Ep 2,8 . Ceux qui déclarent naturelle la foi par laquelle nous croyons en Dieu en viennent à considérer, d'une certaine manière, comme fidèles tous ceux qui sont étrangers à l'Eglise du Christ.

376
Can.6. Si quelqu'un dit que la miséricorde nous est donnée par Dieu lorsque, sans la grâce, nous croyons, nous voulons, nous désirons, nous faisons des efforts, nous travaillons, nous prions, nous veillons, nous étudions, nous demandons, nous cherchons, nous frappons à la porte et qu'il ne confesse pas que notre foi, notre volonté et notre capacité d'accomplir ces actes comme il le faut se font en nous par l'infusion et l'inspiration du Saint- Esprit ; s'il subordonne l'aide de la grâce à l'humilité ou à l'obéissance de l'homme et s'il n'admet pas que c'est le don de la grâce elle-même qui nous permet d'être obéissants et humbles, il résiste à l'Apôtre qui dit : " Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? " 1Co 4,7 et : " C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis " 1Co 15,10 .

377
Can.7. Si quelqu'un affirme qu'il peut par la seule force de la nature concevoir, comme il convient, une bonne pensée touchant le salut de la vie éternelle ou la choisir ou donner son assentiment à la prédication du salut de l'Evangile, sans l'illumination et l'inspiration du Saint-Esprit qui donne à tous son onction lorsqu'ils adhèrent et croient à la vérité, il est trompé par un esprit d'hérésie et ne comprend pas la parole que Dieu a dite dans l'Evangile: " Sans moi vous ne pouvez rien faire " Jn 15,5 , ni ce mot de
l'Apôtre : " Ce n'est pas que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous, mais c'est de Dieu que vient toute notre capacité " 2Co 3,5
 

378
Can. 8. Si quelqu'un prétend que certains peuvent arriver à la grâce du baptême par la miséricorde, d'autres par le libre arbitre, dont il est clair qu'il est vicié en tous ceux qui sont nés de la prévarication du premier homme, il démontre qu'il est étranger à la vraie foi. Il affirme en effet que ce libre arbitre n'a pas été affaibli en tous par le péché du premier homme, ou au moins il croit qu'il a été lésé seulement, de telle sorte que néanmoins certains hommes peuvent encore d'eux-mêmes, sans révélation divine, conquérir le mystère du salut éternel. Combien cette doctrine est contraire, le Seigneur le montre, qui atteste que ce ne sont pas certains mais personne qui peut venir à lui " si le Père ne l'a attiré " (Voir Jn 6,44 ), comme il dit aussi à Pierre : " Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas, parce que ce ne sont pas la chair et le sang qui te l'ont révélé mais mon Père qui est dans les cieux " Mt 16,17 l'Apôtre dit aussi : " Personne ne peut dire : 'Jésus est Seigneur', si ce n'est dans l'Esprit Saint ". 1Co 12,3

379
Can. 9. "L'aide de Dieu. C'est par un don de Dieu que nous avons de bonnes pensées, et que nous préservons nos pas du mensonge et de l'injustice ; chaque fois en effet que nous faisons le bien, Dieu opère en nous et avec nous pour que nous opérions "

380
Can. 10. L'aide de Dieu. Les régénérés et les saints doivent eux aussi toujours implorer l'aide de Dieu pour parvenir à la fin bonne ou pour pouvoir persévérer dans le bien.

381
Can. 11. " Le caractère d'obligation des voeux. Personne ne consacrerait dignement à Dieu quoi que ce soit, s'il n'avait reçu de lui ce qu'il consacre " comme il est écrit : " Et ce que nous avons reçu de ta main, nous te le donnons " 1Ch 29,14 .

382
Can. 12." Comment Dieu nous aime. Dieu nous aime tels que nous serons par son don, non tels que nous sommes par notre mérite ".

383
Can. 13. Le rétablissement du libre arbitre. Le libre arbitre blessé dans le premier homme ne peut être rétabli que par la grâce du baptême ; " ce qui a été perdu, celui-là seul peut le rendre qui a pu le donner. Aussi la Vérité elle- même dit : " Quand le Fils vous aura délivrés, alors vous serez vraiment libres " Jn 8,36 .

384
Can. 14. " Nul misérable ne peut être affranchi de sa misère, si grande qu'elle soit, s'il n'est prévenu par la miséricorde de Dieu ", comme le dit le Psalmiste : " Que ta miséricorde vienne vite au-devant de moi, Seigneur " Ps 78,8 et encore : " Mon Dieu, sa miséricorde viendra au-devant de moi " Ps 58,11 .

385
Can. 15." Par rapport à l'état dans lequel Dieu l'avait formé, Adam a été changé mais en pire, par son iniquité. Par rapport à l'état dans lequel l'iniquité l'a fait, le fidèle est changé, mais en mieux, par la grâce de Dieu. Le premier changement est dû au premier pécheur, le second " changement " selon le Psalmiste, " est dû à la droite du Très-Haut " (voir Ps 77,11 .

386
Can. 16. " Nul ne doit se glorifier de ce qu'il possède comme s'il ne l'avait pas reçu d'un autre, ou croire l'avoir reçu simplement parce qu'une lettre est apparue de l'extérieur pour être lue, ou a résonné pour être entendue. Car comme le dit l'Apôtre : " Si la justice vient de la loi, alors le Christ est mort en vain " Ga 2,21 : " montant en haut il a emmené captive la captivité, il a donné ses dons aux hommes " (voir Ep 4,8 Ps 68,19 . Tout ce qu'on possède, on le tient de là ; quiconque nie l'avoir reçu de là ne le possède pas vraiment ou se verra enlever ce qu'il possède " Mt 25,29 .

387
Can. 17. " La force chrétienne. La force des païens est produite par la cupidité terrestre mais la force des chrétiens l'est par la grâce de Dieu " répandue dans nos coeurs ", non par la volonté du libre arbitre qui vient de nous, mais " par l'Esprit Saint qui nous a été donné " Rm 5,5 .

388
Can. 18. " On ne peut prévenir la grâce par aucun mérite. Aux bonnes oeuvres, s'il en est, la récompense est due ; mais la grâce, qui n'est pas due, précède pour qu'elles soient ".

389
Can. 19. " Nul ne peut être sauvé si Dieu ne fait pas miséricorde. Même si la nature humaine était demeurée dans l'intégrité dans laquelle elle a été créée, elle n'aurait pas pu la conserver elle-même sans le secours de son créateur ; si donc elle ne peut garder, sans la grâce de Dieu, le salut qu'elle a reçu, comment pourrait-elle, sans la grâce de Dieu, réparer ce qu'elle a perdu ? "

390
Can. 20. " L'homme ne peut rien de bon sans Dieu. Dieu fait dans l'homme beaucoup de choses bonnes que l'homme ne fait pas ; mais l'homme ne fait aucune chose bonne que Dieu ne lui ait donné de faire "

391
Can. 21. " Nature et grâce. De même qu'à ceux qui, voulant être justifiés par la Loi, tombèrent hors de la grâce, l'Apôtre dit avec raison : " Si la justice vient de la Loi, alors le Christ est mort en vain " Ga 2,21 , de même on dit avec raison à ceux qui pensent que la grâce, que la foi au Christ recommande et reçoit, est la nature : si la justice vient de la nature, " alors le Christ est mort en vain ". La Loi en effet était déjà là et ne justifiait pas, et la nature aussi était là et ne justifiait pas. C'est pourquoi le Christ n'est pas mort en vain, afin que la Loi fût accomplie par celui qui a dit : " Je ne suis pas venu détruire la Loi, mais l'accomplir " Mt 5,17 , et afin que la nature perdue par Adam fût réparée par celui qui a dit être venu " pour chercher et sauver ce qui était perdu " Lc 19,10 .

392
Can. 22. " Ce qui est propre à l'homme. Nul n'a en propre que le mensonge et le péché. Mais si quelqu'un possède un tant soi peu de vérité et de justice, il le tient de cette source divine vers laquelle, égarés dans le désert d'ici-bas, nous devons soupirer pour que, humectés en quelque sorte par elle de quelques gouttes, nous ne défaillions pas en chemin ".

393
Can. 23. " La volonté de Dieu et de l'homme. C'est leur volonté que font les hommes, non celle de Dieu, lorsqu'ils font ce qui déplaît à Dieu ; mais lorsqu'ils font ce qu'ils veulent, pour servir la volonté divine, même si c'est en voulant qu'ils font ce qu'ils font, c'est cependant la volonté de celui qui prépare et ordonne ce qu'ils veulent "

394
Can. 24. " Les sarments de la vigne. Les sarments sont dans la vigne sans rien donner à la vigne, mais en recevant d'elle ce qui les fait vivre : car la vigne est dans les sarments en sorte qu'elle leur fournit l'aliment nécessaire à leur vie et qu'elle ne reçoit rien d'eux. Et c'est pourquoi l'un et l'autre : avoir le Christ qui demeure en soi et demeurer dans le Christ, sont utiles aux disciples, non au Christ. Car lorsqu'un sarment a été coupé, un autre peut surgir de la racine vivante ; mais celui qui a été coupé ne peut pas vivre sans la racine " (voir Jn 15,5-8 ).

395
Can. 25. " L'amour dont nous aimons Dieu. Aimer Dieu est entièrement un don de Dieu. Lui qui aime sans être aimé, a donné de l'aimer. Sans plaire nous avons été aimés afin qu'advienne en nous de quoi plaire. Car il a répandu dans nos coeurs la charité, l'Esprit Rm 5,5 du Père et du Fils, Esprit que nous aimons en même temps que le Père et le Fils ".
 

c) Conclusion de Césaire d'Arles.

Grâce, coopération de l'homme et prédestination

396
Ainsi, selon les sentences de la sainte Ecriture alléguées plus haut et les définitions des anciens Pères, nous devons avec l'aide de Dieu, prêcher et croire que le péché du premier homme a tellement dévié et affaibli le libre arbitre que personne, depuis, ne peut aimer Dieu comme il faut ni croire ni faire le bien pour Dieu si la grâce de la miséricorde divine ne l'a prévenu. C'est pourquoi nous croyons qu'Abel le juste et Noé et Abraham et Isaac et Jacob et toute la multitude des saints d'autrefois, n'ont pas reçu cette admirable foi, dont saint Paul les loue dans sa prédication He 11,1 (et ss), par la bonté de la nature donnée primitivement à Adam, mais par la grâce de Dieu.
Cette grâce, nous savons et nous croyons que pour tous ceux qui désirent être baptisés, même après la venue du Seigneur, elle ne se trouve pas dans le libre arbitre, mais qu'elle est conférée par la libéralité du Christ, selon la parole, déjà souvent répétée, que saint Paul prêche : " Il vous a été donné non seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui, Ph 1,29 , et ceci : " Dieu qui a commencé en vous cette belle oeuvre la mènera à son terme jusqu'au jour de notre Seigneur " Ph 1,6 , et ceci : " C'est par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi, et cela ne vient pas de vous ; c'est le don de Dieu " Ep 2,8 , et ce que l'Apôtre dit de lui-même : " Il m'a été fait miséricorde, pour que je sois fidèle " 1Co 7,25 1Co 1 ; il ne dit pas : " parce que j'étais ", , mais " pour que je sois ". Et ce texte : " Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? " 1Co 1 , et celui-ci : " Tout don de valeur et tout cadeau parfait descend du Père des lumières " Jc 1,17 , et ceci:
Personne n'a rien qui ne lui ait été donné d'en haut " Jn 3,27 . Innombrables sont les témoignages des saintes Ecritures, qu'on pourrait citer pour prouver la grâce. Le souci de la brièveté les a fait omettre ; à vrai dire, beaucoup de textes ne seront pas utiles à qui un petit nombre ne suffit pas.

397
Nous croyons aussi, selon la foi catholique, qu'après avoir reçu la grâce par le baptême tous les baptisés peuvent et doivent accomplir, avec l'aide et la coopération du Christ, tout ce qui concerne le salut de leur âme, s'ils veulent fidèlement y travailler. Non seulement nous ne croyons pas que certains hommes soient prédestinés au mal par la puissance divine, mais s'il était des gens qui veuillent croire une telle horreur, nous leur disons avec toute notre réprobation : anathème !
Nous confessons et nous croyons aussi pour notre salut que, dans toute bonne oeuvre, ce n'est pas nous qui commençons et qui sommes ensuite aidés par la miséricorde de Dieu, mais que c'est lui, sans aucun bon mérite préalable de notre part, qui d'abord nous inspire et la foi et l'amour, pour que nous recherchions fidèlement le sacrement du baptême et qu'après le baptême nous puissions accomplir avec son aide ce qui lui plaît. C'est pourquoi nous devons croire très nettement que la foi si admirable du larron appelé par le Seigneur à la patrie du paradis Lc 23,43 , celle du centurion Corneille à qui l'ange du Seigneur fut envoyé Ac 10,3 et celle de Zachée qui mérita de recevoir le Seigneur en personne , ne fut pas un don de la nature, mais un don de la libéralité de la grâce divine.
 
 
 
 

BONIFACE

II : 22 septembre

 

Lettre " Per filium nostrum " à l'évêque Cesaire d'Arles, 25

janvier 531

Confirmation du 2e concile d'Orange

398
(Chap. 1)... Nous n'avons pas tardé à donner une réponse catholique à la requête que tu as composée avec un souci louable de la foi. Tu rapportes en effet que certains évêques des Gaules acquiescent certes au fait que tous les autres biens proviennent de la grâce de Dieu, mais qu'ils entendent que la foi par laquelle nous croyons au Christ relève de la nature et non pas de la grâce ; et - chose qu'il est impie de dire - elle serait restée pour les hommes depuis Adam au pouvoir du libre arbitre, et même maintenant, elle ne serait pas conférée à chacun par la libéralité de la miséricorde divine ; tu demandes que, pour écarter toute ambiguïté, nous confirmions par l'autorité du Siège apostolique cette profession de foi par laquelle, au contraire, vous définissez que la juste foi dans le Christ et le commencement de toute volonté bonne sont inspirés, selon la vérité catholique, aux sens de chacun par la grâce prévenante de Dieu.

399
(Chap. 2). Et parce qu'il est avéré que de nombreux pères, et avant tous les autres l'évêque Augustin de bienheureuse mémoire, mais également nos prédécesseurs, évêques du Siège apostolique, en ont traité si amplement que désormais il ne devrait faire de doute pour personne que la foi elle-même aussi nous vient de la grâce, nous avons pensé pouvoir renoncer à une réponse développée ; d'autant que selon les propos de l'Apôtre que tu as cités et dan lesquels il dit : " J'ai obtenu la miséricorde d'être croyant " 1Co 7,25 , et ailleurs : " Il vous a été donné, à propos du Christ, non seulement de croire, mais également de souffrir pour lui " Ph 1,29 , il apparaît avec évidence que la foi par laquelle nous croyons en Christ, tout comme tous les biens, sont accordés à chaque homme en raison du don de la grâce d'en haut et non en raison du pouvoir de la nature humaine.
Et cela nous nous réjouissons de ce que ta Fraternité également, en tenant colloque avec certains prêtres des Gaules, l'ait pensé conformément à la foi catholique : à savoir au sujet de ces points pour lesquels ils ont défini d'un consentement unanime, ainsi que tu l'as rapporté, que la foi avec laquelle nous croyons en Christ est conférée par la grâce prévenante de la divinité ; ajoutant même que selon Dieu il n'y a absolument rien de bon que quelqu'un pourrait vouloir, ou commencer, ou faire, ou mener à son terme sans la grâce de Dieu, puisque notre Sauveur dit : " Sans moi vous ne pouvez rien faire " Jn 15,5 . Car il est certain et catholique que pour tous les biens, dont le plus éminent est la foi, même lorsque nous ne voulons pas encore, la miséricorde de Dieu nous prévient pour que nous voulions, elle est en nous lorsque nous voulons, et même suit pour que nous demeurions dans la foi, comme le dit le prophète David : " Mon Dieu, sa miséricorde me devancera " Ps 59,11 ; et encore : " Ma miséricorde est avec lui " Ps 89,25 ; et ailleurs : " Sa miséricorde me suit " Ps 23,6 . De même le bienheureux Paul dit aussi : " Qui lui a donné le premier, pour qu'il lui soit donné en retour ? Car tout est de lui, et par lui, et en lui " Rm 11,35 (et ss.).

400
C'est pourquoi nous nous étonnons beaucoup de ce que ceux qui pensent à l'opposé sont accablés jusqu'à aujourd'hui encore par les restes de l'ancienne erreur, en sorte qu'ils croient qu'on vient au Christ non pas par le bienfait de Dieu, mais par celui de la nature ; et ils disent que le bien de la nature elle- même qui, on le sait, a été corrompu par le péché d'Adam, est davantage l'auteur de notre foi que le Christ ; et ils ne comprennent pas qu'ils contredisent la parole du Seigneur qui dit: " Personne ne vient à moi, à moins que cela lui ait été donné par mon Père " Jn 6,44 ; mais qu'ils s'opposent également au bienheureux Paul qui s'écrie à l'adresse des Hébreux : " Courons vers le combat qui nous est proposé, en considérant celui qui est l'auteur et le consommateur de la foi, Jésus Christ, He 12,1 (et ss). Puisqu'il en est ainsi, nous ne pouvons pas trouver ce qu'ils veulent attribuer à la volonté humaine, sans la grâce de Dieu, pour la foi au Christ, puisque le Christ est l'auteur et le consommateur de la foi. - (Chap. 3) C'est pourquoi... nous approuvons votre profession de foi écrite plus haut comme s'accordant avec les règles catholiques des pères.
 
 
 
 

JEAN II : 2 Janvier

533-8 mai 535

 

Lettre " Olim quidem " aux sénateurs de Constantinople, mars 534

Communication des idiomes

401
(L'empereur Justinien) a fait savoir que des controverses avaient surgi à propos des trois questions suivantes : (I) Si le Christ notre Dieu peut être dit " un de la Trinité ", c'est-à-dire une personne sainte des trois personnes de la sainte Trinité. (II) Si le Christ Dieu, impassible selon la divinité, a souffert dans la chair. (III) Si Marie, toujours vierge, doit être appelée proprement et véritablement Mère de notre Seigneur et Dieu le Christ...
(L'expression " un de la Trinité a souffert "). Que le Christ est vraiment un de la sainte Trinité, c'est-à-dire une sainte personne ou substance, que les Grecs appellent hypostase, des trois personnes de la sainte Trinité, nous les montrons clairement par ces témoignages (sont cités entre autres Gn 3,22 1Co 8,6 la profession de foi de Nicée Can.125-126.
(Le Christ, " Dieu qui a souffert dans la chair "). Mais que Dieu a souffert dans la chair, nous voulons malgré tout le confirmer par ces témoignages Dt 28,66 Jn 14,6 Ml 3,8 Ac 3,15 Ac 20,28 1Co 2,8 Cyrille d'Alexandrie, anathème 12 Can.263 ; Léon 1er, Tome à Flavien Can.290- 295 ; entre autres).
(Le titre " Mère de Dieu "). Nous enseignons qu'il est juste que Marie, glorieuse, sainte et toujours vierge, soit appelée par les catholiques, en un sens propre et véritable, Mère de Dieu et Mère de Dieu le Verbe incarné en elle. Car, en un sens propre et véritable, c'est le même, incarné en ces derniers temps, qui a daigné naître de la sainte et glorieuse Vierge sa mère. C'est pourquoi, le Fils de Dieu s'étant, en un sens prorpe et véritable, incarné en elle et étant né d'elle, nous confessons qu'en un sens propre et véritable elle est la Mère de Dieu qui s'est incarné et qui est né d'elle. En un sens propre, pour qu'on ne croie pas que le Seigneur Jésus ait reçu le nom de Dieu comme un titre d'honneur ou de faveur, comme l'a pensé Nestorius en sa sottise. En un sens véritable, pour qu'on ne croie pas qu'il ait pris une chair imaginaire ou irréelle en quelque façon, comme l'a affirmé Eutychès en son impiété.

402
(Résumé de la christologie) Par là est donc montré clairement ce qu'attendait l'empereur, ce à quoi est attachée l'Eglise romaine et qu'elle tient en honneur, à savoir que le Christ notre Seigneur, comme nous l'avons souvent dit, est l'un de la sainte Trinité, qu'il doit être reconnu comme de deux natures, c'est-à- dire complet dans la divinité et dans l'humanité, la chair n'ayant pas existé auparavant pour s'unir ensuite au Verbe, mais recevant en Dieu Verbe lui-même le commencement qui la fait exister. Pour la raison en effet que la chair du Verbe a pris son commencement du corps de la mère, les propriétés et la vérité de chacune des natures, à savoir de la divinité et de l'humanité, étant sauves (voir 293), nous confessons de façon catholique Fils de Dieu notre Seigneur Jésus Christ, tout changement et toute confusion ultérieurs étant écartés. Car nous ne reconnaissons les natures en lui qu'en considérant et en confessant les différences de la divinité et de l'humanité. Mais par le fait que nous parlons de deux natures nous ne reconnaissons pas deux personnes dans le Christ, de telle façon que nous semblions opérer une division de l'union et qu'il y ait - loin de nous une telle pensée ! - une quaternité et non une trinité, comme le pense Nestorius dans sa folie ; et nous ne confondons pas non plus ces natures unies lorsque nous confessons l'unique personne du Christ, comme le pense Eutychès dans son impiété. Mais tout comme l'Eglise romaine a reçu et vénéré jusqu'ici le Tomus du pape Léon et toutes ses lettres, ainsi que les quatre conciles de Nicée, de Constantinople, le premier d'Ephèse et celui de Chalcédoine, nous les suivons, nous les embrassons et nous les observons.
 
 
 
 

AGAPET Ier: 13mai

535-22avril 536

SILVERE : 1er juin

536-11 novembre 537

VIGILE : 11 novembre

537-7 juin 555

 

 

A l'instigation de l'impératrice Théodora le pape Silvère fut déposé, et le 29 mars Vigile fut déclaré son successeur. Ce n'est qu'après que Silvère eut démissionné le 11 novembre que Vigile fut légitime.
 

Edit de l'empereur Justinien au patriarche Menas

de Constantinople, publié au concile de Constantinople de 543.

Anathématismes contre Origène

403
1. Si quelqu'un dit ou pense que les âmes des hommes préexistent, en ce sens qu'elles étaient auparavant des esprits et de saintes puissances qui, lassées de la contemplation de Dieu, se seraient tournés vers un état inférieur ; que, pour ce motif, s'étant refroidies ( ) dans leur amour de Dieu et dès lors ayant été appelées âmes ( ), elles auraient été envoyées dans des corps pour leur châtiment, qu'il soit anathème.

404
2. Si quelqu'un dit ou tient que l'âme du Seigneur a d'abord existé et qu'elle a été unie au Dieu Verbe avant de s'incarner et de naître de la Vierge, qu'il soit anathème.

405
3. Si quelqu'un dit ou tient que le corps de notre Seigneur Jésus Christ a d'abord été formé dans le sein de la sainte Vierge et qu'ensuite Dieu le Verbe et l'âme, déjà existante, lui ont été unie, qu'il soit anathème.

406
4. Si quelqu'un dit ou tient que le Verbe de Dieu est devenu semblable à tous les ordres célestes, en devenant un chérubin pour les chérubins et un séraphin pour les séraphins, en devenant semblable à toute les puissances d'en haut, qu'il soit anathème.

407
5. Si quelqu'un dit ou tient que lors de la résurrection, les corps des humains ressusciteront en forme de sphère, et ne confesse pas que nous ressuscitons debout, qu'il soit anathème.

408
6. Si quelqu'un dit ou tient que le ciel, le soleil, la lune, les étoiles et les eaux qui sont au-dessus des cieux sont des forces animées et raisonnables (matérielles), qu'il soit anathème.

409
7. Si quelqu'un dit ou tient que le Christ Seigneur sera dans le siècle à venir crucifié pour les démons, comme pour les hommes, qu'il soit anathème.

410
8. Si quelqu'un dit ou tient que la puissance de Dieu est limitée, ou qu'il a créé autant qu'il pouvait étreindre et penser, ou que les créatures sont coéternelles à Dieu, qu'il soit anathème.

411
9. Si quelqu'un dit ou pense que le châtiment des démons et des impies est temporaire, et qu'il prendra fin après un certain temps, ou bien qu'il y aura restauration des démons et des impies, qu'il soit anathème.
 
 

Lettre " Dum in sanctae " à l'ensemble du peuple de Dieu, 5

février 552.

Le pape qui s'était enfui à Chalcédoine pour échapper à l'empereur, s'oppose par ces lettres aux menées monophysites de l'empereur.
 

Profession de foi du pape Vigile

412
Que tous sachent par conséquent que nous prêchons, tenons et proclamons cette foi qui a été transmise par les apôtres et gardée inviolée par leurs successeurs, que le vénérable synode des 318 pères de Nicée a reçu avec la lumière du Saint-Esprit et à laquelle il a donné la forme d'un symbole, et qu'ont publiée ensuite les trois autres saints synodes, à savoir ceux de Constantinople... d'Ephèse... de Chalcédoine.

413
C'est ainsi que notre Seigneur, contre la sauvagerie des erreurs de cette sorte, a équipé du haut du ciel le ministère pastoral qu'il a confié au bienheureux apôtre Pierre par une triple injonction en disant : " Pais mes agneaux " . Et c'est à juste titre que le soin de les paître a été confié à celui dont la profession de foi excellente a été louée par la bouche du Seigneur. ... dans la brièveté admirable d'une question et d'une réponse il a confessé qu'un seul et même (Christ) est Fils d'homme et Fils de Dieu : " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ". Mt 16,16 , exprimant par là le mystère de la très sainte Incarnation, puisque dans l'unité de la personne et en gardant la propriété des deux natures il était à la fois homme et Dieu, et qu'il demeurait ce qu'il a pris dans le temps de sa mère toujours vierge et ce qu'il est avant les siècles en étant né du Père.
Mais en s'unissant la chair, sans confusion, sans division, sans changement et substantiellement, Dieu Verbe, notre Emmanuel qui était attendu grâce à l'annonce de la Loi et des prophètes, est venu. " Le Verbe s'est donc fait chair et il a habité parmi nous, Jn 1,14 , tout entier dans ce qui est sien, tout entier dans ce qui est nôtre, prenant du sein maternel une chair avec une âme rationnelle et intellectuelle...
Il a pris un commencement dans l'humanité pour faire de nous les cohéritiers de son éternité ; il a daigné partager le sort de notre nature pour nous faire participer à son immortalité ; il est devenu pauvre bien qu'il fût riche pour que nous soyons enrichis par sa pauvreté (voir 2Co 8,9 ) ; il a annulé le document accusateur de nos forfaits et a pardonné tout ce qui est nôtre (voir Col 2,13 s)..., faisant en sorte... que le " médiateur de Dieu et des hommes, l'homme Jésus Christ " 1Tm 2,5 libère de la malédiction dans laquelle le premier homme, terrestre, était tenu captif des liens de la mort, en étant le deuxième homme, céleste 1Co 15,47 qui écrase la mort par la mort.

414
Le Fils de Dieu a souffert pour nous, a été crucifié dans la chair, est mort dans la chair et est ressuscité le troisième jour afin que, puisque la nature divine impassible demeurait et que la vérité de notre chair était maintenue, nous professions aussi bien les souffrances que les miracles de l'unique et même Seigneur, notre Dieu Jésus Christ, afin que en considérant la glorification de notre Tête, ce que le corps de toute l'Eglise a discerné en prémices d'entre les morts dans notre Tête, à savoir dans le Christ Dieu et Seigneur, il l'attende aussi en ceux qui sont ses membres pour la venue de la gloire future. Notre rédempteur lui-même par conséquent siège à la droite du Père, un seul et même sans confusion des deux natures, sans division de la personne, et demeurant, nous le croyons, de deux natures et en deux natures, et de là il viendra juger les vivants et les morts.

415
Mais le Père est avec ce même Fils unique engendré et avec l'Esprit Saint un seul dans la divinité et d'une nature égale et sans distinction. La plénitude de cette foi, notre Seigneur l'a commandée aux apôtres après la résurrection en disant : " Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint' Mt 28,19 Il dit "au nom", il n'a pas dit "aux noms", afin que en ceux en qui il y a une unique force, une unique puissance, une unique divinité, une unique éternité, une unique gloire unique toute- puissance, une unique béatitude, une unique opération et une unique nature, demeure aussi l'intégrité d'un unique nom. Car rien dans la divinité n'est différent, puisque seule la propriété manifeste des personnes est désignée par la distinction. Tout donc qu'est la Trinité demeure une divinité consubstantielle et sans différence.
 

Constitution (1) ,Inter innumeras sollicitudines

sur les "Trois Chapitres", à l'empereur Justinien, 14 mai 553.

Condamnation des erreurs du Nestorianisme concernant

 

 

l'humanité du Christ

416
1. Si quelqu'un, l'inconvertibilité de la nature divine étant sauve, ne confesse pas que le Verbe s'est fait chair et que, dès sa conception même dans le sein de la Vierge, il s'est uni selon l'hypostase les principes de la nature humaine, mais dit que Dieu le Verbe était comme avec un homme déjà existant, si bien qu'ainsi on ne croira pas que la sainte Vierge est vraiment Mère de Dieu, mais que cette appellation n'est que verbale, qu'il soit anathème.

417
2. Si quelqu'un nie que l'unité des natures dans le Christ est faite selon l'hypostase, mais dit au contraire que Dieu le Verbe habite dans un homme ayant une existence séparée comme dans un des justes, et dès lors ne confesse pas l'unité des natures selon l'hypostase, en sorte que Dieu le Verbe est demeuré et demeure, avec la chair qu'il a assumée, une seule hypostase ou personne, qu'il soit anathème.

418
3. Si quelqu'un, dans l'unique Christ, divise les paroles de l'Evangile et des apôtres, en sorte qu'il introduit ainsi une division des natures qui sont unies en lui, qu'il soit anathème.

419
4. Si quelqu'un dit que l'unique Jésus Christ, vrai Fils de Dieu et vrai Fils d'homme, était dans l'ignorance de l'avenir ou du jour du jugement dernier, et qu'il n'a pu savoir que ce que la divinité habitant en lui comme dans quelqu'un d'autre lui révélait, qu'il soit anathème.

420
5. Si quelqu'un, à propos du passage de l'Apôtre dans l'épître aux Hébreux He 5,7 s, où il est dit que le Christ a connu par expérience ce qu'était obéir, et présenté, dans un grand cri et des larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, attribue ce passage au Christ comme dépouillé de sa divinité, devenu parfait par les efforts de la vertu, de sorte qu'il semble introduire ainsi deux Christs ou deux Fils ; et s'il ne croit pas qu'il faut confesser et adorer un seul et même Christ, Fils de Dieu et Fils d'homme, de deux natures et en deux natures inséparables et indivisées, qu'il soit anathème.
 
 

2e Concile de CONSTANTINOPLE

(5e oecuménique) 5 mai-2 juin 553

 

421-438. 8ème session, 2 Juin 553 : canons

Anathématismes contre les Trois Chapitres.

421
1. Si quelqu'un ne confesse pas une seule nature ou substance du Père, du Fils et du Saint-Esprit, une seule puissance et un seul pouvoir, une Trinité consubstantielle, une seule divinité adorée en trois hypostases ou personnes, qu'un tel homme soit anathème.
Car il y a un seul Dieu et Père, de qui sont toutes choses, un seul Esprit Saint, en qui sont toutes choses.

422 2. Si quelqu'un ne confesse pas qu'il y a deux générations du Dieu Verbe, l'une avant les siècles, du Père, intemporelle et incorporelle, l'autre aux derniers jours, du même Verbe qui est descendu des cieux et s'est incarné de la sainte et glorieuse Mère de Dieu toujours vierge et qui a été engendré d'elle, qu'un tel homme soit anathème.

423
3. Si quelqu'un dit qu'autre est le Verbe de Dieu qui a fait des miracles et autre le Christ qui a souffert, ou dit que le Dieu Verbe est uni avec le Christ né d'une femme Ga 4,4 , ou qu'il est en lui comme un autre dans un autre ; mais qu'il n'est pas un seul et le même, notre Seigneur Jésus Christ, le Verbe de Dieu incarné et fait homme, et le même à la fois auteur des miracles et sujet de souffrances qu'il a volontairement endurées dans la chair, qu'un tel homme soit anathème.

424
4. Si quelqu'un dit que c'est selon la grâce ou selon l'opération ou selon l'égalité d'honneur, ou selon l'autorité, ou par transfert, relation ou puissance que s'est faite l'union du Dieu Verbe avec l'homme ; ou selon la bienveillance, comme si le Dieu Verbe s'était complu en l'homme qui aurait eu de sa folie ;
ou selon l'homonymie selon laquelle les nestoriens, en appelant le Dieu Verbe Jésus et Christ et en nommant l'homme pris à part Christ et Fils, parlant manifestement de deux personnes, feignant de parler et d'une seule personne et d'un seul Christ seulement au point de vue de l'appellation, de l'honneur, de la dignité et de l'adoration ;
mais s'il ne confesse pas que l'union du Dieu Verbe à la chair animée par une âme raisonnable et pensante s'est réalisée selon la composition, c'est-à-dire selon l'hypostase, : comme l'ont enseigné les saints Pères ; et s'il ne confesse pas pour cette raison son unique hypostase, réalité qu'est le Seigneur Jésus Christ, un de la sainte Trinité, qu'un tel homme soit anathème.

425
Car cette union a été comprise de nombreuses manières ; les uns, sectateurs de l'impiété d'Apollinaire et d'Eutychès, partisans de la disparition des éléments qui se sont réunis, prônent une union par confusion ; les autres, pensant comme Théodore et Nestorius, favorables à la division, introduisent une union de relation ; cependant, la sainte Eglise de Dieu, rejetant l'impiété des deux hérésies, confesse l'union du Dieu Verbe à la chair selon la composition, c'est-à-dire selon l'hypostase. En effet, l'union par composition dans le mystère du Christ conserve non seulement sans confusion les éléments réunis, mais encore n'admet pas la division.

426
5. Si quelqu'un admet l'unique hypostase de notre Seigneur Jésus Christ comme si celle-ci impliquait le sens de plusieurs hypostases, et essaie par ce moyen d'introduire au sujet du mystère du Christ deux hypostases ou deux personnes, et qu'après avoir introduit deux personnes, il parle d'une personne, selon la dignité, l'honneur ou l'adoration, comme l'ont écrit dans leur folie Théodore et Nestorius ; et s'il calomnie le saint concile de Chalcédoine, comme si celui-ci avait employé l'expression " une seule hypostase " dans ce sens impie ;
et s'il ne confesse pas que le Verbe de Dieu s'est uni à la chair selon l'hypostase et que, dès lors, il n'y a qu'une seule hypostase ou personne, et que c'est dans ce sens que le saint concile de Chalcédoine a confessé une seule hypostase de notre Seigneur Jésus Christ, qu'un tel homme soit anathème.
Car la sainte Trinité n'a pas reçu l'adjonction d'une personne ou hypostase, même après l'Incarnation de l'un de la sainte Trinité, le Verbe de Dieu.

427
6. Si quelqu'un dit que c'est en un sens impropre et non véritable que la sainte, glorieuse et toujours vierge Marie est Mère de Dieu ou qu'elle l'est par transfert, comme si un simple homme avait été engendré d'elle, mais non pas au sens où le Verbe de Dieu s'est incarné ; mais la génération de l'homme à partir de Marie étant selon eux attribuée par transfert au Dieu Verbe en tant qu'uni à l'homme qui est né et s'il calomnie le saint concile de Chalcédoine en disant que celui-ci déclare la Vierge Mère de Dieu dans le sens impie imaginé par Théodore ;
ou si quelqu'un l'appelle mère de l'homme ou mère du Christ, comme si le Christ n'était pas Dieu,
mais ne confesse pas qu'elle est proprement et en vérité Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe, engendré du Père avant les siècles, s'est incarné à partir d'elle dans les derniers jours et que c'est avec ce sentiment religieux que le saint concile de Chalcédoine l'a confessée Mère de Dieu, qu'un tel homme soit anathème.

428
7. Si quelqu'un, disant " en deux natures ", ne confesse pas que dans la divinité et l'humanité est reconnu notre seul Seigneur Jésus Christ, pour signifier par là la différence des natures à partir desquelles s'est réalisée sans confusion l'union ineffable, sans que le Verbe ait été transformé dans la nature de la chair ni que la chair soit passée dans la nature du Verbe (car chacun demeure ce qu'il est par nature, même après la réalité de l'union selon l'hypostase), mais s'il prend une telle expression, au sujet du mystère du Christ, dans le sens d'une division en parties ;
ou si, confessant le nombre des natures dans notre unique Seigneur, Jésus Christ, Dieu Verbe incarné, il ne prend pas Selon la seule considération conceptuelle la différence des principes dont il est constitué, différence qui n'est pas supprimée par l'union (car un seul est des deux et les deux par un seul, mais s'il utilise le nombre au point d'avoir des natures séparées, chacune avec sa propre hypostase, qu'un tel homme soit anathème.

429
8. Si quelqu'un, confessant que l'union de la divinité et de l'humanité s'est faite de deux natures, ou parlant d'une seule nature incarnée du Dieu Verbe, ne prend pas ces formules au sens où les saints Pères les ont enseignées, c'est-à- dire que, l'union selon l'hypostase s'étant faite à partir de la nature divine et de la nature humaine, il en est résulté un Christ un; mais si, à l'aide de ces expressions, il entreprend d'introduire une seule nature ou substance de la divinité et de la chair du Christ, qu'un tel homme soit anathème.

430
Car, lorsque nous disons que le Verbe Fils unique s'est uni selon l'hypostase, nous n'affirmons pas qu'il s'est produit une sorte de fusion mutuelle des natures ; nous pensons que le Verbe s'est uni à la chair, chacune des natures demeurant plutôt ce qu'elle était. C'est pourquoi un est le Christ, Dieu et homme, le même consubstantiel au Père selon sa divinité, consubstantiel à nous selon son humanité. Car l'Eglise de Dieu rejette et anathématise également ceux qui divisent ou découpent en parties le mystère de la divine économie du Christ et ceux qui y introduisent une confusion.

431
9. Si quelqu'un dit que le Christ est adoré en deux natures, à partir de quoi il introduit deux adorations, l'une propre au Dieu Verbe, l'autre propre à l'homme ;
ou si quelqu'un, dans l'intention de supprimer la chair ou de confondre la divinité et l'humanité, forme l'idée monstrueuse d'une seule nature ou substance des principes réunis et adore ainsi le Christ : mais n'adore pas d'une seule adoration le Dieu Verbe incarné avec sa propre chair, comme l'Eglise l'a reçu dès le début, qu'un tel homme soit anathème.

432
10. Si quelqu'un ne confesse pas que celui qui a été crucifié dans la chair, notre Seigneur Jésus Christ, est vrai Dieu, Seigneur de la gloire et l'un de la sainte Trinité, qu'un tel homme soit anathème.

433
11. Si quelqu'un n'anathématise pas Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Nestorius, Eutychès et Origène ainsi que leurs écrits impies, et tous les autres hérétiques condamnés et anathématisés par la sainte Eglise catholique et apostolique et les quatre saints conciles susdits, ainsi que tous ceux qui ont tenu ou tiennent des opinions semblables à celles des hérétiques susdits et qui ont persisté jusqu'à la mort dans leur propre impiété, qu'un tel homme soit anathème.

434
12. Si quelqu'un prend la défense de l'impie Théodore de Mopsueste qui affirme qu'un autre est le Dieu Verbe et un autre le Christ qui, troublé par les passions de l'âme et les désirs de la chair, s'est peu à peu libéré des attraits inférieurs et ainsi, rendu meilleur par le progrès de ses oeuvres et devenu tout à fait irréprochable par son comportement, a été baptisé comme un simple homme au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ; et, par le baptême, a été jugé digne de recevoir la grâce du Saint-Esprit et de l'adoption filiale ; et, à l'égal d'une image royale, est adoré en la personne du Dieu Verbe ; et après sa résurrection est devenu immuable en ses pensées et totalement impeccable.
Le même impie Théodore a dit encore que l'union du Dieu Verbe au Christ a été du même ordre que celle dont parle l'Apôtre pour l'homme et la femme : " Ils seront deux en une seule chair " Ep 5,31 .
Et en plus de ses autres innombrables blasphèmes, il a osé dire qu'après la Résurrection, quand le Seigneur a soufflé sur ses disciples en disant : " Recevez l'Esprit-Saint " Jn 20,22 , il ne leur a pas donné l'Esprit-Saint, mais n'a soufflé sur eux qu'en apparence ; et cet homme dit aussi que la confession de Thomas, lorsqu'il toucha les mains et le côté du Seigneur après la Résurrection, le " Mon Seigneur et mon Dieu " Jn 20,28 , Thomas ne l'a pas dit à propos du Christ, mais que stupéfait devant la merveille de la Résurrection, Thomas a loué Dieu qui avait ressuscité le Christ.

435
Pis encore dans l'interprétation qu'il a donnée des Actes des Apôtres, le même Théodore compare le Christ à Platon, à Mani, à Epicure et à Marcion ; comme chacun d'eux, dit-il, après avoir inventé sa propre doctrine, a fait donner à ses disciples le nom de platoniciens, de manichéens, d'épicuriens et de marcionites, de la même manière, après que le Christ eut aussi inventé une doctrine, c'est d'après lui que l'on nomme les chrétiens.
Si donc quelqu'un prend la défense du susdit très impie Théodore et de ses écrits impies, dans lesquels il a répandu les blasphèmes mentionnés et d'autres innombrables contre notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ, et qu'il ne l'anathématise pas ainsi que ses écrits impies et ceux qui le reçoivent, prennent sa défense ou disent que ses exposés sont orthodoxes, et ceux qui ont écrit en sa faveur et en faveur de ses écrits impies, ceux aussi qui ont ou ont pu avoir des opinions semblables et qui sont demeurés jusqu'au bout dans une telle hérésie, qu'il soit anathème.

436
13. Si quelqu'un prend la défense des ouvrages impies de Theodoret contre la foi véritable, contre le premier et saint concile d'Ephèse, contre saint Cyrille et ses douze chapitres (voir ) ; de tout ce qu'il a écrit en faveur des impies Théodore, Nestorius et des autres qui ont les mêmes opinions que les susdits Théodore et Nestorius et qui les reçoivent, eux et leur impiété ; et si à cause d'eux il traite d'impies les docteurs de l'Eglise qui estiment que l'union du Dieu Verbe s'est faite selon l'hypostase ;
et s'il n'anathématise pas les écrits impies mentionnés, ceux qui ont eu ou ont les mêmes opinions qu'eux, tous ceux qui ont écrit contre la foi orthodoxe ou contre saint Cyrille et ses douze chapitres, et qui ont fini dans une pareille impiété, qu'un tel homme soit anathème.

437
14. Si quelqu'un prend la défense de la lettre qui, dit-on, a été écrite par Ibas à Maris le Perse, où l'on nie que le Dieu Verbe incarné de Marie, la sainte Mère de Dieu toujours vierge, soit devenu homme ; où l'on déclare que c'est un simple homme qui a été engendré d'elle, un homme qu'on appelle Temple, comme si l'un était le Dieu Verbe et l'autre l'homme ; où saint Cyrille, le héraut de la vraie foi des chrétiens orthodoxes, est accusé d'être hérétique et d'avoir écrit les mêmes erreurs que l'impie Apollinaire ; où il est reproché au premier saint concile d'Ephèse d'avoir déposé Nestorius sans jugement et sans enquête. Cette même lettre impie qualifie les douze chapitres de saint Cyrille 252-263 d'impies et de contraires à la foi droite et justifie Théodore et Nestorius ainsi que leurs doctrines et leurs écrits impies.
Si donc quelqu'un prend la défense de la lettre mentionnée et ne l'anathématise pas ainsi que ceux qui la défendent et disent qu'elle est orthodoxe, au moins en partie, ceux qui ont écrit ou écrivent en sa faveur ou en faveur des impiétés qu'elle contient au nom des saints Pères et du saint concile de Chalcédoine et qui demeurent jusqu'à la fin dans ces erreurs, qu'un tel homme soit anathème.

438
Après que nous avons donc ainsi confessé tous ces points que nous avons reçus de la sainte Ecriture, de l'enseignement des saints Pères et des définitions portées à propos de la foi une et identique par les quatre saints conciles susdits ; après que nous avons porté condamnation contre les hérétiques et leur impiété, et aussi contre l'impiété de ceux qui ont justifié ou justifient les trois chapitres mentionnés et qui ont persévéré ou persévèrent dans leur propre erreur ; au cas où quelqu'un entreprendrait de transmettre, d'enseigner ou d'écrire ce qui est en opposition aux déclarations que nous avons formulées, s'il est évêque ou inscrit dans le clergé, puisqu'il agirait de manière incompatible avec l'état sacerdotal et ecclésiastique, il sera privé de l'épiscopat ou de la cléricature ; s'il est moine ou laïc, il sera anathématisé.
 
 
 
 

PELAGE 1er :

16 avril 556 - 3 m

 

Lettre " Humani generis " au roi Childebert 1er, 3 février 557

Fides Pelagii

441
(La Trinité divine) Je crois donc en un seul Dieu, Père, Fils et Esprit Saint: c'est-à-dire au Père tout-puissant, éternel, non engendré ; au
Fils engendré de la substance ou nature de ce même Père, avant tout commencement d'un temps ou d'une éternité quelconque, c'est-à-dire (du Tout-Puissant) tout- puissant, égal, coéternel et consubstantiel à celui qui l'a engendré ; également en l'Esprit Saint, tout-puissant, égal aux deux, c'est-à-dire au Père et au Fils, coéternel et consubstantiel ; qui procédant du Père en dehors du temps, est l'Esprit du Père et du Fils ; donc en trois personnes ou trois hypostases d'une unique essence ou nature, d'une unique force, d'une unique opération, d'une unique béatitude et d'une unique puissance ; c'est ainsi que l'unité est trine et la Trinité est une, selon la vérité de la parole du Seigneur qui dit: " Allez,
enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint. Mt 28,19 . Il dit " au nom " et non pas " aux noms ", afin tout à la fois de montrer l'unique Dieu par le nom indistinct de l'essence divine, et de faire connaître la distinction des personnes manifestées par leurs propriétés (voir 415) ; car par le fait que les trois ont un seul nom quant à la divinité se manifeste l'égalité des personnes, et inversement l'égalité des personnes ne permet pas que l'on reconnaisse en elles quelque chose qui leur serait étranger ou qui viendrait s'ajouter à elles, de sorte que chacun d'eux est vraiment et parfaitement Dieu, et que tous les trois sont vraiment et parfaitement un seul Dieu, c'est-à-dire qu'on doit reconnaître en chacun la plénitude de la divinité sans qu'il n'y manque rien en chacun et sans qu'il y ait quoi que ce soit de plus dans les trois.

442
(Le Fils de Dieu incarné). Mais de cette Trinité sainte, très bienheureuse et consubstantielle, je crois et je professe qu'une seule personne, à savoir le Fils de Dieu, est descendu du ciel aux derniers temps pour le salut du genre humain mais sans quitter le trône du Père et le gouvernement du monde ; et lorsque l'Esprit Saint est descendu sur la bienheureuse Vierge Marie et que la puissance du Très-Haut l'a couverte de son ombre, ce même Verbe et Fils de Dieu entré avec clémence dans le sein de cette même Vierge sainte Marie, et s'est uni la chair de sa chair, animée par une âme raisonnable et intellectuelle ; et la chair n'a pas été créée auparavant, le Fils de Dieu venant sur elle ensuite, mais comme il est écrit : " Lorsque la Sagesse s'est édifié une demeure " Pr 9,11 aussitôt la chair dans le sein de la Vierge s'est faite chair du Verbe de Dieu ; et c'est pourquoi le Verbe et Fils de Dieu est devenu homme sans aucun changement ou conversion de la nature du Verbe et de la chair, un seul et même dans l'une et l'autre nature, la divine et l'humaine et ainsi le Christ Jésus a paru, c'est-à-dire est né, vrai Dieu et, le même, vrai homme, la virginité de la mère étant gardée intacte ; car elle l'a engendré en demeurant vierge tout comme elle l'a conçu vierge. C'est pourquoi nous confessons la même bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu en toute vérité, car elle a enfanté le Verbe incarné de Dieu.
Il y a donc un seul et même Christ Jésus, vrai Fils de Dieu et le même qui est vrai Fils d'homme, parfait en divinité le même parfait en humanité, puisqu'il est tout entier dans ce qui est sien et, le même, tout entier en ce qui est nôtre (voir 293) ; par la seconde nativité il a pris de la mère humaine ce qu'il n'était pas, mais sans cesser d'être ce qu'il était par la première, celle par laquelle il est né du Père. C'est pourquoi nous croyons qu'il est de deux et en deux natures qui demeurent sans division ni confusion : sans division puisque après l'assomption de notre nature aussi l'unique Christ est demeuré et demeure le Fils de Dieu ; sans confusion, parce que nous croyons que les natures ont été unies dans une unique personne et hypostase de façon telle que, la propriété de chacune étant sauvegardée, aucune des deux ne s'est changée en l'autre. Et c'est pourquoi, comme nous l'avons souvent dit, nous confessons qu'un seul et même Christ est vrai Fils de Dieu et que le même est vrai Fils d'homme, consubstantiel au Père selon la divinité, et le même consubstantiel à nous selon l'humanité, semblable à nous tout à l'exception du péché ; passible dans la chair et le même impassible dans la divinité.
Nous professons que sous Ponce Pilate il a librement souffert pour notre salut dans la chair, qu'il a été crucifié dans la chair, qu'il est mort dans la chair, qu'il est ressuscité le troisième jour dans la même chair, glorifiée et incorruptible, et... qu'il est monté aux cieux, et qu'il siège aussi à la droite du Père.

443
(L'accomplissement du monde). Je le crois et je professe... que de même qu'il est monté aux cieux, il viendra juger les vivants et les morts. Tous les hommes en effet qui sont nés et qui sont morts depuis Adam jusqu'à la consommation des siècles avec Adam lui-même et sa femme qui ne sont pas nés d'autres parents mais qui ont été créés, l'un de la terre, l'autre de la côte de l'homme (voir Gn 2,7 Gn 2,22 , je professe qu'ils ressusciteront alors et qu'ils se tiendront " devant le tribunal du Christ, afin de recevoir chacun le prix de ce qu'il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal " Rm 14,10 2Co 5,10 ; et les justes, comme des " vases de miséricorde préparés pour la gloire " (voir Rm 9,23 , il les récompensera par la grâce surabondante de Dieu avec les récompenses de la vie éternelle, et ils vivront sans fin dans la société des anges, sans crainte aucune de retomber ; quant aux impies qui, par le choix de leur propre volonté, demeurent comme des " vases de colère, destinés à la perdition " Rm 9,22 , qui soit n'ont pas reconnu la voix du Seigneur, soit l'ont reconnue mais l'ont abandonnée à nouveau parce que séduits par des transgressions de toute sorte, il les livrera par son très juste jugement aux peines du feu éternel et inextinguible afin qu'ils brûlent sans fin. Telle est donc ma foi et mon espérance, qui est en moi par un don de la miséricorde de Dieu ; et pour elle, comme nous le prescrit le bienheureux apôtre Pierre, nous devons être prêts surtout à répondre à quiconque nous demande d'en rendre raison (voir 1P 3,5 )
 
 

Lettre circulaire " Vas electionis " à tout le peuple de Dieu,

vers 557.

L'autorité des conciles oecuméniques

444
S'agissant des quatre saints conciles, c'est-à-dire celui de Nicée des trois cent dix-huit (pères), celui de Constantinople des cent cinquante, le premier d'Ephèse des deux cents, mais aussi (au sujet de) celui de Chalcédoine des six cent trente, je professe avoir conduit mes pensées sous la protection de la miséricorde divine et de faire ainsi jusqu'à la fin de ma vie, de tout coeur et de toute ma force, en sorte de les préserver avec une pleine dévotion dans la défense de la sainte foi et les condamnations des hérésies et des hérétiques, puisque ces pensées ont été confirmées par le Saint-Esprit ; je professe que leur solidité, parce qu'elle est la solidité de toute l'Eglise, je la protégerai et la défendrai comme il n'est pas douteux que mes prédécesseurs l'ont fait. En cela je désire suivre et imiter surtout celui dont nous savons qu'il fut l'auteur du concile de Chalcédoine (le pape Léon 1er), qui conformément à son nom s'est montré clairement, par son zèle très ardent pour la foi, un membre de ce lion qui a surgi de la tribu de Juda (voir Ap 5,5 ). De même je suis donc convaincu de ce que je manifesterai toujours la même révérence pour les synodes susmentionnés, que tous ceux qui ont été absous par ces quatre conciles, je les tiendrai pour orthodoxes, et que jamais dans ma vie... je n'ôterai quoi que ce soit à l'autorité de leur prédication sainte et vraie.
Mais je suis et je vénère également les canons que le Siège apostolique accepte... Je professe que je garde également les lettres du pape Célestin de bienheureuse mémoire...et d'Agapet, pour la défense de la foi catholique, pour la solidité des quatre synodes susdits et contre les hérétiques, et tous ceux qu'ils ont condamnés, je les tiens pour condamnés, et tous ceux qu'ils ont reçus, en particulier les vénérables évêques Théodoret et Ibas, je les vénère parmi les orthodoxes.

445

Lettre " Admonemus ut " à l'évêque Gaudentius de Volterra,

entre septembre 558 et février 559.

La forme du baptême.

A propos des hérétiques (qui veulent revenir à la foi catholique, au sujet desquels)... tu as pensé devoir nous consulter.... pour savoir s'ils doivent être baptisés ou seulement réconciliés, nous voulons que ta déférence garde ceci... :... ils affirment qu'ils sont baptisés seulement au nom du Christ et par une seule immersion, mais le précepte de l'Evangile.... nous avertit de conférer à chacun le saint baptême au nom de la Trinité et par une triple immersion, puisque notre Seigneur dit à ses disciples : " Allez, baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint Mt 28,19 ; c'est pourquoi, si de fait les personnes faisant partie des hérétiques susdits... devaient reconnaître n'avoir été baptisés qu'au seul nom du Seigneur, s'ils viennent à la foi catholique, tu les baptiseras, sans l'incertitude d'aucun doute, ou nom de la sainte Trinité. Mais... s'ils affirment clairement par une profession manifeste qu'ils ont été baptisés au nom de la Trinité, tu t'empresseras de les unir à la foi catholique par la seule grâce de la réconciliation qui leur sera accordée.

446

Lettre " Adeone te " à l'évêque (Jean), début de 559.

La nécessité de l'unité avec le Siège apostolique.

Toi qui es placé au degré le plus haut du sacerdoce, la vérité de la mère catholique t'a-t-elle manqué à ce point que tu ne te sois pas considéré aussitôt comme schismatique lorsque tu t'es écarté des Sièges apostoliques ? Toi qui es établi pour prêcher aux peuples, n'as-tu pas lu que l'Eglise a été fondée par le Christ notre Dieu sur le prince des apôtres, et sur un fondement tel que les portes de l'enfer ne pourront prévaloir contre elle (voir Mt 16,18 ? Et si tu l'as lu, où crois-tu que soit l'Eglise, sinon auprès de celui en qui seul se trouvent tous les Sièges apostoliques auxquels, comme à celui qui a reçu les clés, a été accordé le pouvoir de lier et de délier ? Mais ce qu'il voulait d'abord donner à un seul, il l'a également donné à tous, pour que, conformément à la parole du bienheureux martyr Cyprien qui explique cela, il soit manifesté que l'Eglise est une. Où donc as-tu erré, séparé d'elle, très cher frère dans le Christ, ou quelle espérance en ton salut avais-tu ?
 

Lettre " Relegentes autem " au patricien Valérien, mars ou

avril 559.

Le pape interprète des décrets de conciles

447
Il n'a jamais été permis et il ne sera jamais permis qu'un concile particulier se réunisse pour porter un jugement sur un concile général. Mais chaque fois qu'un doute s'élève pour certains au sujet d'un concile universel - pour se voir fournir des éclaircissements au sujet de ce qu'ils ne comprennent pas - soit ceux qui désirent le salut pour leur âme viennent d'eux-mêmes auprès des Sièges apostoliques pour être éclairés, soit... s'ils devaient être à ce point obstinés et opiniâtres qu'ils ne veulent pas être enseigné, il est nécessaire qu'ils soient tirés vers le salut de toutes les manières par ces mêmes Sièges apostoliques, ou qu'ils soient poursuivis par les pouvoirs séculiers conformément aux canons, de manière à ne pas pouvoir être une cause de perdition pour d'autres.
 
 
 

JEAN III : 17 juillet

561-13 juillet 574

 

1er concile de Braga (Portugal), commencé le 1er mai 561

anathématismes contre les priscillianistes et d'autres.

La Trinité et le Christ.

451
1. Si quelqu'un ne confesse pas que le Père et le Fils et l'Esprit Saint sont trois personnes d'une seule substance, force et puissance, comme l'enseigne l'Eglise catholique et apostolique, mais dit qu'il sont une seule personne seulement et solitaire, en sorte que le Père serait le même que le Fils et que le même aussi serait l'Esprit Paraclet, comme l'ont dit Sabellius et Priscillien, qu'il soit anathème.

452
2. Si quelqu'un introduit en dehors de la sainte Trinité on ne sait quels autres noms de la divinité, en disant qu'il y a dans la divinité elle-même une trinité de trinité, comme l'ont dit les gnostiques et Priscillien, qu'il soit anathème.

453
3. Si quelqu'un dit que le Fils de Dieu, notre Seigneur n'a pas existé avant de naître de la Vierge, comme l'ont dit Paul de Samosate, Photin et Priscillien, qu'il soit anathème.

454
4. Si quelqu'un n'honore pas le jour de la naissance du Christ selon la chair, mais fait semblant de l'honorer, et qu'il jeûne ce jour et le dimanche parce qu'il ne croit pas que le Christ est né dans la vraie nature de l'homme, comme l'ont dit Cerdon, Marcion, Mani et Priscillien, qu'il soit anathème.
 

La création et le gouvernement du monde

455
5. Si quelqu'un croit que les âmes humaines ou les anges proviennent de la substance de Dieu, comme l'ont dit Mani et Priscillien, qu'il soit anathème.

456
6. Si quelqu'un dit que les âmes humaines ont d'abord péché dans les demeures célestes et que c'est pour cela qu'elles ont été précipitées sur terre dans des corps humains, comme l'a dit Priscillien, qu'il soit anathème.

457
7. Si quelqu'un dit que le diable n'a pas été d'abord un ange bon, créé par Dieu, et que sa nature n'est pas l'oeuvre de Dieu, mais qu'il dit qu'il a émergé des ténèbres, que personne ne l'a fait, mais qu'il est lui-même le principe et la substance du mal, comme Mani et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

458
8. Si quelqu'un croit que le diable a fait quelques créatures dans le monde et qu'il a produit le tonnerre, les éclairs, les tempêtes et les sécheresses par sa propre puissance comme Priscillien l'a dit qu'il soit anathème.

459
9. Si quelqu'un pense que les âmes humaines sont liées à des astres qui règlent leur destinée, comme les païens et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

460
10. Si quelqu'un croit que les douze signes des astres que les astrologues ont coutume d'observer sont disposés selon les divers membres de l'âme ou du corps, et dit qu'ils sont attribués aux noms des patriarches, comme l'a dit Priscillien, qu'il soit anathème.

461
11. Si quelqu'un condamne le mariage humain et abhorre la procréation des enfants, comme Mani et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

462
12. Si quelqu'un dit que la formation du corps humain est l'oeuvre du diable et que la conception dans le sein maternel est le travail des démons, et si, pour ce motif, il ne croit pas à la résurrection de la chair, comme Mani et Priscillien l'ont dit, qu'il soit anathème.

463
13. Si quelqu'un dit que la création de toute chair n'est pas l'oeuvre de Dieu, mais des mauvais anges, comme Priscillien l'a dit, qu'il soit anathème.

464
14 Si quelqu'un estime impures les viandes que Dieu a données à l'homme pour son usage et s'il s'abstient d'en manger, non pour châtier son corps mais parce qu'il les considère comme impure et qu'il ne goûte pas même les légumes cuits avec de la viande, comme l'ont dit Mani et Priscillien, qu'il soit anathème.
 
 
 

source: catho.org

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