L’ordre


“La personne ordonnée suit une procédure logique, nécessaire pour atteindre les objectifs qu’elle se fixe,
dans l’organisation de ses affaires, l’utilisation de son temps et la réalisation des activités, de sa propre initiative,
sans qu’il soit nécessaire qu’on le lui rappelle”
.

La vertu d’ordre, comme toutes les vertus, comporte deux aspects : l’intensité avec laquelle elle est vécue et la droiture des motifs pour lesquels elle est vécue. Il arrive parfois que l’ordre devienne une fin en soi, c’est pourquoi il nous faut préciser dès à présent que cette vertu doit être gouvernée par la prudence.

Bien que notre description initiale indique où, quand et comment, l’ordre est impliqué, précisons toutefois un autre aspect de cette vertu. Je veux parler de la hiérarchie des objectifs de progrès que l’on se propose. L’ordre conçu comme moyen de rendre agréable à tous la vie de famille est très différent de l’ordre imposé comme une nécessité par des parents maniaques. Le développement de l’ordre ne doit jamais être tel qu’il entrave la spontanéité de l’amour. Il ne s’agit pas de structurer la vie dans tous ses aspects mais d’établir un minimum qui permette d’atteindre des objectifs élevés. C’est une question de prudence.

Pour pouvoir agir de façon ordonnée, il faut disposer d’une structure mentale ordonnée. Cependant, les parents peuvent difficilement constater l’existence de cet ordre mental chez leurs enfants. Il leur est plus pratique d’en observer les résultats : comment ils organisent leurs affaires, réalisent et répartissent leurs tâches, et cela dans beaucoup de domaines différents. Nous pouvons les observer, par exemple, dans le travail, dans le jeu, dans leurs rapports avec les autres et avec Dieu. Et, si l’on veut approfondir, dans leur façon de s’exprimer par écrit et par oral, de se préparer pour sortir, de rentrer à la maison, etc.
L’observation permet aux parents de savoir ce qui arrive à leurs enfants, mais ils ne doivent pas oublier de commencer par eux-mêmes. L’exemple est toujours utile, notamment en ce qui concerne la vertu de l’ordre.

Le bon exemple

Certains parents pensent ne pas pouvoir apprendre l’ordre à leurs enfants car eux-mêmes ne sont pas ordonnés. Ils ont tort. En fait, les parents éduquent leurs enfants dans les domaines où eux-mêmes essaient de se dépasser pour maintenir un niveau correct. D’autre part, les parents d’un naturel très ordonné ont du mal à comprendre que leur conjoint ou leurs enfants ne le soient pas. Ils considèrent que l’ordre est inné et que s’il fait défaut chez une personne, c’est à cause de sa paresse et de sa commodité. Nous sommes tous différents et les parents doivent apprendre à accepter leurs enfants comme ils sont. Il s’agit ensuite de les stimuler dans leur lutte personnelle.
L’exemple de l’ordre est bon à condition que les enfants comprennent le pourquoi des efforts de leurs parents, et que ces efforts aient réellement un sens. Nous l’avons dit, l’ordre pour l’ordre n’est pas justifiable et les parents doivent se demander quel est le but recherché et quel degré d’ordre ils veulent obtenir. Bien que l’exemple de nos efforts soit très éducatif, on ne doit pas pour autant oublier les résultats déjà obtenus, c’est-à-dire l’ordre établi dans la maison. Les enfants doivent remarquer l’ambiance d’ordre qui règne sous le toit familial. L’ordre est très lié à la propreté, et si les parents ne se soucient guère de faire le ménage, d’habiller proprement les enfants, il est peu probable que ceux-ci soient ordonnés. C’est pourquoi la propreté personnelle est importante pour des raisons d’hygiène, certes, mais aussi pour disposer les personnes à s’intéresser à l’ordre.
L’ordre, s’il est gouverné par la prudence, devrait permettre aux parents de se débrouiller avec quelques règles logiques, sans faire de leur maison une vitrine ni un musée. Nous voulons que nos enfants aient un style personnel, tout en respectant les autres et en sachant vivre avec eux. Il s’agit donc de développer la vertu de l’ordre sans excès, en spécifiant où, quand et comment.

L’organisation du temps

La difficulté majeure que nous rencontrons dans l’utilisation de notre temps est de savoir ce qui est important et ce qui est urgent, pour ne pas sacrifier l’un pour l’autre. Les parents savent à quel point il est nécessaire de parler avec leurs enfants pour les connaître et leur montrer qu’ils s’intéressent à ce qu’ils font. Cependant, d’innombrables petits besoins surgissent constamment, des urgences qui empêchent, en principe, cette attention. Si c’est difficile pour les parents, ce le sera aussi pour les enfants. Il faut pourtant apprendre aux enfants à ordonner leurs activités dans le temps, pour qu’ils discernent ce qui est prioritaire à chaque instant.
Il s’agit notamment de concilier les activités routinières de chaque jour avec d’autres tâches spécifiques qui prennent un certain temps. Par exemple, tous les jours, les enfants doivent dîner. Il peut leur arriver d’être occupés à un travail demandé par le professeur au moment où la mère les appelle à table. Il existe alors deux critères possibles. Soit l’important est de dîner tout de suite pour faciliter la vie de famille et parce que la mère ne peut pas préparer un dîner échelonné selon les désirs de chacun. Soit ce qui prime, c’est le travail de l’enfant.
Le sens commun nous oblige à établir des règles logiques pour concilier les deux points de vue, règles établies d’après le type d’activité à réaliser.
On peut distinguer cinq types d’activités :
1) Activités devant être réalisées à un moment spécifique et avec régularité.
2) Activités devant être réalisées sans interruption.
3) Activités qui nécessitent un certain temps de réalisation, mais qui peuvent être interrompues en cours de route.
4) Activités de durée variable pouvant être placées à tout moment.
5) Activités périodiques, mais peu fréquentes, ou activités occasionnelles à réaliser à une date précise.

Dans la vie de famille, on devrait en premier lieu informer les enfants des activités qu’il faut réaliser à un moment déterminé, qui ne correspond pas forcément à une heure déterminée. Par exemple, les enfants peuvent savoir qu’ils doivent tout laisser pour aller dîner quand leur mère les appelle ; qu’ils doivent ranger leurs jouets quand ils ont fini de jouer. On peut alors obtenir un enchaînement d’actions très utile notamment pour les plus jeunes. Par exemple, en arrivant de l’école pour déjeuner, ils savent qu’ils doivent : 1) Saluer leurs parents. 2) Ranger leur manteau. 3) Se laver les mains. 4) Se mettre à table. 5) Manger ce qu’on leur sert. On pourrait avoir un autre enchaînement à l’heure du coucher.
On peut établir une règle qui oblige à respecter ces moments, à condition qu’aucune autre activité en cours ne soit, de ce fait, interrompue. Et que, dans la mesure du possible, on exige les mêmes choses plus ou moins à la même heure, tout en acceptant que cela ne soit pas toujours réalisable, ce qui nous apprend à rester souples.
Pour le deuxième type d’activités, il faut prévoir le meilleur moment et le respecter. D’ailleurs, si l’on donne priorité à une chose, on est plus sûr de l’accomplir. Il y a toujours des impondérables et ceux-ci ne sont pas compatibles avec les activités qui, une fois commencées, ne peuvent être interrompues. C’est pourquoi dans l’éducation, il faut apprendre aux enfants à choisir le moment de réaliser ces activités. Toutes les mères ont vu leurs enfants commencer à ranger leurs affaires avec la meilleure volonté lorsque, une demi-heure après, commence leur programme de télévision préféré. A moins d’avoir des parents très exigeants, ils laissent tout en plan. Il serait souhaitable de leur apprendre à prévoir le temps nécessaire à chaque activité. De cette façon, ils seront ordonnés.
Le troisième type d’activité requiert l’attention de l’enfant, ainsi que l’utilisation de sa mémoire, pour qu’il puisse reprendre le travail en cours à tout moment. Lire un livre suppose que l’enfant se souvienne qu’il a un livre en cours et où il en est. L’ordre est ici très lié à la persévérance, car certaines activités peuvent durer très longtemps. Collectionner des timbres implique non seulement de savoir bien les placer dans l’album, mais également de trouver le temps de le faire. Apprendre à jouer de la guitare suppose de prévoir du temps pour répéter.
Les activités de durée variable et pouvant se caser à n’importe quel moment présentent bien des difficultés. Ecrire une lettre, même si cela ne prend que cinq minutes, peut nous préoccuper pendant des semaines. Pour que les enfants cirent leurs chaussures, si aucun moment particulier n’est prévu à cet effet, il faudra finalement que les parents sévissent. Nous avons l’habitude d’occuper le temps “libre” par le plus attrayant ou par le plus urgent. Et c’est souvent le plus attrayant qui l’emporte. C’est pourquoi il faut savoir que le développement de la vertu de l’ordre suppose de donner priorité aux choses peut-être moins agréables, mais nécessaires. Sous peine de les “oublier” totalement.
En ce qui concerne les activités périodiques mais peu fréquentes, ou les activités occasionnelles à réaliser à une date précise, il est difficile de s’en souvenir à temps. Je pense notamment à : souhaiter un anniversaire, aller à un rendez-vous, remettre un travail, rendre visite à un ami. Peu de gens ont une mémoire telle qu’ils se souviennent de tout sans aide. La solution la plus facile est d’utiliser un agenda. Je dis “facile” bien qu’il en coûte à certains de noter les choses et de consulter ensuite leur agenda. Comme pour toutes les habitudes, il est préférable de commencer jeune. Apprenons donc à nos enfants à utiliser un agenda.
Dans tout ce que nous avons dit concernant le profit du temps, les parents peuvent instruire et stimuler leurs enfants. Dans un premier temps, les habitudes se forgent principalement sous les ordres. Pourtant, afin d’obtenir des adolescents qu’ils poursuivent leurs efforts sans la pression des parents, il faut que les enfants comprennent qu’il importe d’organiser notre temps de façon raisonnable pour être efficace et ne pas déranger les autres.
Il est vrai que, pour développer une vertu, nous pouvons profiter de toutes les tâches que nous réalisons spontanément. A certains moments, il faudra non seulement profiter des occasions mais prévoir et planifier des activités qui devront s’intégrer en priorité dans notre horaire.

Ordre et rangement

Un autre aspect de l’ordre est le rangement selon des règles logiques, en l’occurrence selon la nature et la fonction de l’objet. Cet ordre comporte deux finalités : bien ranger les affaires pour qu’elles ne s’abîment pas, et les ranger de façon sensée pour pouvoir les trouver quand on en a besoin et pour qu’elles se trouvent à leur place au moment de les utiliser.
Dans ce domaine, deux points sont à souligner. Les parents demandent aux enfants de remettre à leur place les objets utiles à tous et également de ranger raisonnablement leurs affaires bien que cela n’ait aucune influence sur les autres.
Comment faire en sorte que les enfants rangent leurs affaires sans être constamment derrière eux ? En premier lieu, bien que cela semble une lapalissade, il faut que chaque chose ait sa place. Ensuite, il faudra se montrer très patient et persévérant pour exiger des enfants. Il n’y a pas de recette dans l’éducation et, dans ce domaine peu agréable, la seule solution est d’insister. Nous pouvons tout au plus suggérer quelques aides qui peuvent s’avérer utiles pour certains enfants, inefficaces pour d’autres.
Nous avons dit que les enfants doivent connaître la place de chaque chose. Il faudra aussi leur préciser à quel moment ils doivent rendre l’objet emprunté. On leur dira normalement : “Quand tu as terminé, tu le rends”. Le mot “terminer” n’est pas concret pour l’enfant. Il vaudrait mieux lui demander ce qu’il pense faire avec les ciseaux et ensuite lui dire par exemple : “Quand tu as fini de découper la figure, avant de la coller, tu les remets à leur place”.
Autre possibilité : la sanction. Si l’enfant n’a pas remis pas les ciseaux à leur place, on ne lui permet pas de les utiliser la fois suivante. Cependant, cette arme est à double-tranchant, car il est possible que, sans elle, l’enfant ne fasse jamais bien les choses.
Finalement, il semble que la meilleure solution soit de favoriser une émulation au sein de la famille pour que chacun remette les choses à leur place. Si chacun se sent responsable du rangement, même si ce n’est pas lui qui a dérangé, nous sommes en train d’obtenir l’ordre à la maison et, en même temps, le développement de la responsabilité de chaque enfant. Dans ce domaine, en effet, le système des charges attribuées à chacun s’avère peu utile : chaque enfant peut mettre beaucoup de soins à les accomplir parce qu’il s’agit de ses charges et non parce qu’il se sent responsable de la famille. Il est donc préférable d’exiger une collaboration continuelle de tous. Ainsi, chacun peut se sentir responsable et aider les autres à l’être. Chaque famille verra quelle solution lui convient le mieux.
En ce qui concerne le rangement des affaires personnelles, les enfants doivent apprendre à l’effectuer en tenant compte de la nature et de la fonction des choses. Habituellement, chez les plus jeunes, l’ordre consiste à tout mettre en vrac dans l’armoire et à fermer la porte. Lorsque la mère l’ouvre, tout s’écroule. En fait, les enfants acquièrent progressivement une certaine logique et l’on s’aperçoit un jour que les voitures et les poupées sont rangées par type de jouets, ou que les livres sont classés par ordre de grandeur. Il est préférable que les enfants apprennent à ranger selon des critères personnels, plutôt que d’imiter aveuglément ceux de leurs parents, même s’ils bénéficient de leur aide et sont, dans une certaine mesure, influencés par leur façon de faire. C’est pourquoi il faut exiger que nos enfants rangent leurs affaires, mais pas selon nos normes.
Pour leur apprendre à ranger, les parents peuvent leur demander d’aider lorsqu’ils rangent la bibliothèque, nettoient et rangent les ustensiles de cuisine ou font une valise. En second lieu, on peut leur demander de chercher le pourquoi de leur propre “système” ; cela peut susciter leur intérêt de trouver la place la plus adéquate pour ne pas endommager un jouet, pour pouvoir le trouver facilement et pour le trouver là où il est plus probable qu’il soit !

La réalisation des activités

Pour être ordonné, il ne suffit pas de bien ranger les affaires, mais également de bien les utiliser. Un enfant qui fait exprès de briser un jouet n’est pas à proprement parler ordonné, même s’il conserve ensuite les morceaux. Il ne faut pas non plus tomber dans l’extrême inverse et exiger que l’enfant n’emploie un jouet qu’à la seule fin prévue par le fabricant, ou qu’il utilise un seul jouet à la fois.
Dans les activités ayant pour but de se distraire, même si elles sont en même temps éducatives, on ne peut se montrer rigide. Il s’agit plutôt d’éviter une mauvaise utilisation des jouets, sans empêcher l’enfant d’utiliser son imagination. C’est pourquoi prendre un parapluie pour un fusil n’est pas un désordre, mais l’utiliser pour ouvrir un tiroir coincé en est un car cela peut l’abîmer.
Les parents, pour développer chez leurs enfants la vertu de l’ordre, doivent distinguer entre les objets qui nécessitent une règle du jeu pour être utilisés convenablement et ceux qui, par leur nature même, permettent une interprétation plus large. Utiliser les choses avec ordre peut signifier que l’on apprenne aux enfants comment fonctionne une machine à écrire ; comment téléphoner ; comment coller des photos dans un album ; comment utiliser des ciseaux ; comment réparer une prise cassée, etc. Dans chaque cas il existe des règles qui permettront à l’enfant d’utiliser l’objet de façon appropriée. Si l’enfant ne les respectent pas, l’objet peut se rompre ou être dangereux. Ce type d’éducation ne concerne pas seulement les choses extérieures mais également la personne elle-même. En effet, il faut apprendre à bien utiliser son intelligence, son affectivité, son corps, en fonction de règles du jeu, de quelques principes sans lesquels on peut finir par utiliser son intelligence pour détruire quelque chose de bon par exemple, ce qui équivaut à utiliser un jouet pour briser une fenêtre. Si nous ne prenons pas garde à ce que les enfants fassent un usage correct de leurs affaires, celles-ci peuvent s’altérer ou devenir dangereuses pour eux.
Nous avons dit qu’il faut différencier les objets qui font appel à une règle du jeu, de ceux qui en ont moins besoin. Utiliser des livres pour faire un château peut paraître désordonné à certains et pas à d’autres : ces derniers préfèrent que l’enfant s’amuse avec des livres à condition qu’il ne les abîme pas. Evidemment, nous trouvons là deux critères implicites : le risque que le livre s’abîme et le danger qu’il peut représenter pour l’enfant ou les autres. Il faut pourtant tenir compte d’un troisième critère : le bénéfice que l’on peut tirer de l’objet.
Dans la vie quotidienne, les parents apprennent généralement à leurs enfants à utiliser correctement les choses, surtout s’ils tiennent à ce que l’enfant vive la modération en tout. S’ils ne le font pas et s’ils n’en voient pas l’importance, sous prétexte qu’ils ont les moyens de tout remplacer en cas de casse, il est logique que ni l’ordre ni la modération n’aient de sens pour eux.
L’ordre que l’on exige des enfants pour leurs affaires est une bonne préparation à l’apprentissage de leurs propres capacités et qualités en fonction de la finalité pour laquelle elles ont été crées. Sans ordre extérieur, la personne peut difficilement avoir un ordre intérieur. En fait, ceux qui n’arrivent pas à vivre cet ordre sont parfois harcelés par leur conscience qui les avertit d’une inadéquation entre leur finalité et leur comportement.

Pour conclure

Lorsque les enfants sont encore petits, les parents doivent leur demander de vivre l’ordre par des actes concrets. Les enfants commencent par obéir purement et simplement, puis ils comprennent peu à peu le sens de leurs actes si les parents les guident en fonction de la finalité recherchée. Pour obéir activement - et non parce qu’il n’y a pas moyen de faire autrement - les enfants ont besoin d’une information claire sur ce que l’on attend d’eux. Les parents doivent exiger l’obéissance, mais en même temps donner systématiquement toutes les explications nécessaires. En effet, des parents qui demandent aux enfants d’être ordonnés, d’une façon désordonnée, n’obtiendront sans doute que de piètres résultats.
Le danger pour les parents réside dans le désordre au moment d’exiger, mais également dans le fait d’exiger sur certains aspects et d’en négliger d’autres. Nous avons tous nos domaines de passivité en ce qui concerne l’ordre. On peut écrire une lettre logique et systématique, puis jeter ses vêtements par terre en se couchant ; parler et raisonner avec précision, sans jamais ranger son bureau ; s’habiller avec recherche et élégance mais ne prendre aucun soin des livres. Il s’agit de s’améliorer dans tous les aspects de l’ordre, en admettant notre tendance à oublier, occulter ou justifier les manques d’ordre dus à la paresse. Les personnes ordonnées, quant à elles, devront s’efforcer de comprendre que les autres sont différents et de les accepter tels qu’ils sont. Il serait d’ailleurs souhaitable qu’elles réfléchissent sur la finalité de l’ordre.
L’ordre en tant qu’habitude doit être significatif, de telle sorte que les adolescents arrivent à vivre cette vertu en y mettant leur personnalité. Auparavant, les parents devaient rappeler continuellement aux enfants de faire l’indispensable. Puis il est logique que les parents se fatiguent. Si la bataille de l’ordre n’est pas gagnée avant l’adolescence, les parents pourront difficilement donner de leur temps et de leur attention pour des problèmes plus urgents et plus propres à cet âge. Ce n’est pas que l’ordre soit moins important pour l’adolescent. Au contraire, sans cette base, le développement des autres vertus sera bien plus difficile car manquera alors à la détermination - nécessaire au développement de ces vertus - la base systématique sans laquelle elles ne peuvent exister.

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