La tempérance

“La personne tempérante distingue entre ce qui est raisonnable et ce qui ne l’est pas ; elle utilise avec modération ses cinq sens, son temps, son argent, ses efforts, en accord avec des critères droits et vrais”.

Notre raison principale de vouloir éduquer cette vertu est de permettre à nos enfants d’avoir une authentique vie chrétienne. On ne peut pas progresser dans la vie chrétienne en étant attaché aux plaisirs humains, en en faisant un usage immodéré, car la saturation des sens paralyse la vie de l’esprit. La personne non chrétienne peut s’intéresser à cette vertu pour parvenir à la maîtrise de soi et ne pas subir certaines influences. Par conséquent, il utilisera ses sens, son temps, son argent, en accord avec des critères qu’il a lui-même établi, même s’ils ne sont pas vrais.

De toutes façons, la tempérance est l’une des vertus qui intéresse le moins les jeunes, principalement parce qu’ils considèrent le contrôle de nos appétits sensibles comme une inhibition, sans comprendre que s’ils ne sont pas tempérants, ils seront plus influençables et vulnérables. Par exemple, “de nos jours, la publicité, grâce aux moyens modernes de communication, est omniprésente et abuse bien souvent de la suggestibilité de l’homme au profit d’intérêts économiques. Elle promet la satisfaction de tous les désirs et finit par transformer l’homme en esclave de ses appétits désordonnés”(1).

Comme la nécessité de se contrôler semble mal acceptée par les jeunes, réfléchissons à la justification qu’ils invoquent pour rechercher le plaisir et se “libérer” de la maîtrise de soi. En fait, leur raisonnement n’est en général pas très profond. Il s’exprime par des questions du type : “Qu’y a-t-il de mal à prendre du bon temps ?” “Puisque je travaille, pourquoi ne pourrais-je pas utiliser mon temps et mon argent à ma guise ?” “Quand je m’amuse, je ne fais de mal à personne” “Ce n’est plus la mode...”, réflexions qui n’ont de sens que si l’on ne sait pas que nous sommes créés pour quelque chose. Si les jeunes n’acceptent pas cette réalité, le plaisir devient le but de leur vie et tout le reste se justifie en fonction de ce but. S’ils l’acceptent, ils doivent reconnaître que le plaisir n’est rien de plus qu’un moyen pour l’homme d’agir comme il le doit, à condition qu’il l’ordonne par la volonté. Ainsi, manger comporte un certain plaisir, mais la finalité de manger est d’alimenter le corps. Le plaisir que l’homme y trouve l’incite à se nourrir correctement, ce qui est acceptable dans les limites de la modération.

Les expressions relevées plus haut se réfèrent à des aspects partiels de la question. Nous ne voulons pas dire qu’il est interdit de prendre du bon temps, ni que les jeunes doivent utiliser leur temps et leur argent d’une façon imposée de l’extérieur, ni que ne faire de mal à personne est sans importance. Il ne s’agit pas de cela, mais plutôt du fait qu’il existe une finalité plus importante qui devrait gouverner nos actions. Chaque personne doit prendre en main sa propre vie, faire un bon usage de ses biens, au service de Dieu et des autres. Le problème n’est pas seulement de ne pas faire de mal mais de faire du bien. Il ne s’agit pas de passer son temps et dépenser son argent pour son propre plaisir, mais pour son propre bien et celui des autres. C’est une question de justice.

Enfin l’expression “ce n’est plus la mode...” part d’un raisonnement sans fondement qui essaye de contraindre les autres à ne pas rester dans l’isolement ou dans la singularité. La mode ne saurait être une justification suffisante à une décision personnelle, quelle qu’elle soit.

 

La société de consommation

 

Même si l’on reconnaît que toute vie à un but, il n’est pas facile de vivre la tempérance, car la société de consommation estompe la frontière entre le nécessaire et ce qui répond à des caprices ou à des tendances désordonnées. Il suffit de comparer ce que nos grands-parents avaient dans leur maison et ce que nous avons dans les nôtres. Quels articles sont nécessaires, lesquels sont superflus ? L’homme tempérant devrait savoir, en principe, ce qu’il attend des choses qu’il peut acquérir, en utilisant certains critères. Pour savoir quels sont ces critères, il faudrait considérer comment la personne dépense en général son argent. Indépendamment de ce que j’ai dit sur la recherche consciente du plaisir, les personnes agissent aussi instinctivement en se laissant guider par de simples impulsions. C’est l’action sans réflexion qui répond à une envie. Par ailleurs, certains acquièrent des biens pour avoir mieux que le voisin, pour être à la mode, pour changer, pour tenter de compenser une insatisfaction intérieure, un vide dans leur vie. D’autres veulent toujours du nouveau, entendant par “nouveau” le dernier produit sorti sur le marché, alors que ce qui est réellement “nouveau” est ce qui dure et nous offre quelque chose de valable.

Cette vision un peu pessimiste de la société est renforcée par les experts de la vente, qui savent comment les gens ont l’habitude de se comporter et en profitent. C’est pourquoi il faut être conscient de ce qui se passe pour pouvoir utiliser sa volonté et sa capacité de raisonner, de façon à prendre des décisions en fonction de certains critères.

Quels sont ces critères ? Nous pourrions nous poser les questions suivantes :

 

1) Si je n’achète pas cet article, cela aura-t-il des répercussions sur l’objectif que je suis en train de poursuivre ?

 

2) Cette dépense pourrait-elle être considérée comme injuste par telle personne qui me connaît et connaît ma situation ?

 

3) Quel est le motif réel de cette dépense ?

 

4) En vivant de cette façon, est-ce que je ne finis pas par créer un nouveau besoin ?

 

L’homme tempérant ne se trompe pas. Il connaît la valeur des choses et, par conséquent, il est réaliste. Il est en mesure d’utiliser ses ressources pour le bien des autres et il a l’assurance que c’est ce qu’il fait vraiment. Par ailleurs, la tempérance ne signifie pas ne pas dépenser, ne pas boire ni manger. Il suffit de penser au cas de celui qui ne dépense que lorsque c’est absolument nécessaire et de mauvaise grâce. Cela s’appelle de l’avarice.

Mais il est difficile de trouver le juste milieu entre dépense superflue et dépense raisonnable, car la mesure n’est pas une question de quantité. Nous avons vu que le manque de tempérance revient à chercher différents plaisirs de façon immodérée. Cependant, il est licite d’avoir bon goût, d’apprécier ce que Dieu nous envoie, de se reposer et de se distraire pour mieux travailler. Mais il peut nous sembler que la personne habituée dès son plus jeune âge à vivre parmi les oeuvres d’art et à faire bonne chair a moins de chances d’être tempérante que celle qui n’a pas été élevée dans ce luxe.

On peut dissiper ce doute en admettant dès le départ qu’il est inutile de comparer les situations des gens. Le seul facteur intéressant est le rapport entre les circonstances de la personne et la manière dont celle-ci exerce la vertu. La manque de tempérance se remarquera dans l’importance qu’on accorde à ses propres plaisirs ou à d’autres fins plus élevées. Si une personne a beaucoup d’argent, il est possible qu’elle ait de nombreux biens dont l’acquisition lui a coûté peu, voire aucun effort. Cependant, si elle n’y est pas attachée, si elle s’efforce de servir Dieu et les autres, si elle sait contrôler ses envies délibérément, elle vit bien la vertu de la tempérance. Dans tous les cas, elle pourrait manquer à la justice si elle n’administrait pas ses biens en faveur des autres, ce qui ne signifie nullement qu’elle doive nécessairement se défaire de ces biens.

Plus précisément, le bon goût, le fait de savoir utiliser ses cinq sens pour apprécier la vie à sa juste mesure sont des choses très positives, à condition qu’elles préparent la personne à son devoir de glorifier Dieu, d’atteindre sa fin.

Mais comment apprendre à nos enfants la tempérance dans l’utilisation de leur argent et, plus généralement, dans l’acquisition de biens qui supposent une attention démesurée pour les plaisirs superficiels ?

Comme nous l’avons dit, il importe moins de savoir ce qui est pratique et utile que d’avoir bon goût et de savoir apprécier ce que Dieu nous a donné. Mais peut-être pourrions-nous maintenant nous intéresser aux caprices.

Par “caprice”, j’entends un désir superficiel, transitoire, qui surgit comme la conséquence d’une réaction non réfléchie. Et nous parlons à nouveau de motifs. Un père de famille qui achèterait un jouet à son enfant qui l’a vu en vitrine et le demande en trépignant parce qu’il en a envie manquerait à la tempérance et formerait son enfant dans le même sens. En revanche, un enfant qui a vue un jouet intéressant dans un magasin peut très bien le demander à ses parents sans manquer à la tempérance.

Par ailleurs, il s’agit de développer chez les enfants la maîtrise de soi, de telle sorte qu’ils sachent aller de l’avant même si l’un de leurs désirs n’a pas été satisfait. A cet égard, de multiples possibilités s’offrent à nous tous les jours : comment l’enfant se comporte-t-il lorsqu’il n’y a pas assez de pommes pour toute la famille, ou plus du tout de ses céréales préférées ; lorsqu’il a dépensé son argent de poche et voit une chose qui lui fait envie ; ou devant son plat favori présenté en abondance ? Les parents peuvent profiter de toutes ces occasions pour apprendre à leurs enfants à ne pas se montrer contrariés ou à faire l’effort de renoncer à une chose qu’ils pourraient se procurer. Et cela de bonne grâce. Pour que la tempérance ne soit pas pour eux quelque chose de pesant et de désagréable, les parents doivent eux-mêmes vivre cette vertu avec beaucoup de joie. Si un parent décide d’arrêter de fumer pendant le carême, c’est d’une part une mortification qu’il peut offrir à Dieu et, d’autre part, un acte qui peut l’aider à exercer la tempérance. Cependant, il devra prendre garde à ne pas montrer sa mauvaise humeur afin d’éviter de mortifier toute la famille et laisser à penser que la tempérance va de pair avec une triste mine.

C’est précisément la raison pour laquelle il est utile de présenter aux plus jeunes ces petits efforts comme de jolis présents à offrir à Dieu ou à la Sainte Vierge.

Un autre moyen d’éduquer à la tempérance peut être de faire connaître aux enfants la situation économique de la famille - selon leur âge et leur maturité pour ne pas les inquiéter - afin qu’ils agissent en tenant compte du bien de la famille. En ce sens, stimuler un enfant à réaliser un travail en vue de rapporter quelque argent à la famille qui en manque peut favoriser le développement de cette vertu. De la même façon, une mère de famille peut emmener ses enfants faire le marché pour leur apprendre le prix de la nourriture. D’une façon générale, il est bon que les enfants apprennent la valeur des choses, sachent ce qui est nécessaire, ce qui est agréable mais pas nécessaire et, par conséquent, sachent distinguer entre leurs caprices et leurs demandes légitimes.

Nous avons déjà souligné l’importance de l’exemple que les parents doivent donner, mais nous allons approfondir cet aspect car bien des conflits surgissent à l’adolescence au sujet de la tempérance.

Si les parents donnent le mauvais exemple, les enfants peuvent acquérir des habitudes par imitation, sans savoir ce qui les détermine à agir. C’est pourquoi les parents devraient penser que si tel ou tel de leurs comportements peut leur faire du mal, les enfants en subiront aussi les conséquences. Par exemple, les gens qui sortent tous les week-ends avec leurs enfants et dépensent régulièrement une somme considérable en boissons ne peuvent pas s’attendre à ce que ces derniers fassent un usage modéré de leur propre argent. Un père qui ne parlerait que de divertissements - cinéma, théâtre, etc. - ne peut espérer que ses enfants prennent au sérieux les autres aspects de la vie - bien qu’il n’y ait rien de mal à apprécier le cinéma ou le théâtre, qui peuvent, au contraire, constituer un moteur pour la personne.

Les parents devront également surveiller le rapport entre travail et temps libre, parce que si le travail n’est qu’un moyen de gagner de l’argent, il est probable que la finalité du temps libre soit de le dépenser : on travaille alors pour profiter de la vie, pour satisfaire ses caprices.

L’activité professionnelle se distingue essentiellement de l’activité récréative en ce qu’elle permet plus rarement de décider librement ce que l’on va faire en fonction de l’état d’âme du  moment. Cependant, tout ce que nous accomplissons devrait être orienté, directement ou indirectement, vers des objectifs élevés - après tout, nous sommes des êtres humains - et que nos activités supposent un effort ou non, soient agréables ou non, elles font partie d’une même unité.

Après ce que nous avons dit, soulignons l’importance d’enseigner à nos enfants les points suivants :

 

1) La valeur de ce qu’ils possèdent et de ce qu’ils peuvent posséder.

 

2) La maîtrise joyeuse de leurs caprices.

 

3) La réflexion sur le pourquoi de leurs achats.

 

4) L’importance de ne pas être attaché au plaisir.

 

5) L’identification des appétits qu’ils devraient contrôler.

 

6) La reconnaissance d’idéaux élevés où ils puisent une satisfaction profonde au lieu de rechercher un plaisir superficiel.

 

 

Mais je n’ai pas suffisamment parlé d’un autre aspect de la tempérance : l’usage que nous faisons de notre temps.

 

Tempérance et utilisation du temps

 

Une mauvaise utilisation du temps résulte d’un manque de tempérance. La personne qui cherche continuellement la façon de satisfaire ses appétits perdra logiquement la plupart de son temps à cela. La façon dont nous utilisons notre temps peut nous indiquer comment nous envisageons notre vie, ce qui nous permet de maintenir une relation constante entre ce que nous considérons comme important et notre activité quotidienne. Il est possible de remplir sa vie de telle sorte qu’il ne reste pas de temps ou, du moins, pas de moments propices pour réfléchir sur ce que l’on fait. On a alors tendance à se complaire dans l’activité elle-même, tout en perdant de vue la finalité de ce que l’on fait.

Un homme engagé dans la vie publique peut se lancer dans une action en pensant au bien qu’il va obtenir. Ensuite, la vie publique peut l’influencer de telle manière qu’il insiste sur les relations sociales, cherche à connaître plus de gens, accepte plus de responsabilités, travaille sa notoriété. Si cette activité finit par remplacer ou déplacer l’objectif qu’il avait en tête, devenant son seul principe, il néglige de vivre la tempérance.

Un autre exemple serait celui d’une mère de famille qui aimerait tellement s’occuper de ses enfants, passer du temps avec eux, les gâtant en bien des aspects, qu’elle ne saurait même pas les laisser un instant pour s’occuper de son mari. Il faut continuellement distinguer entre ce qui est nécessaire, ce qui est opportun et ce qui peut être supprimé au profit d’une chose prioritaire. On dit qu’il n’y a de temps que pour ce qui est important, mais l’on se trompe facilement sur la définition du terme “important” et l’on se cherche des excuses pour suivre son envie au lieu de faire son devoir.

Nous comprendrons mieux ce comportement en considérant le cas du perfectionniste. C’est une personne qui n’abandonnera pas une tâche avant qu’elle soit parfaite, non qu’il soit nécessaire de l’accomplir parfaitement, mais parce qu’elle trouve une immense satisfaction à continuer de peaufiner, même après avoir atteint son objectif. Nous ne sommes pas en train de suggérer de ne pas achever son travail, ou de ne pas bien faire les choses. Ce dont il s’agit, c’est de bien travailler en fonction de l’objectif poursuivi. Dans bien des entreprises humaines, on peut se satisfaire d’un certain niveau qui n’est pas parfait afin de pouvoir s’occuper d’autres choses tout aussi importantes. Il n’y a qu’un domaine où nous devons atteindre la plus grande perfection possible, c’est celui de l’amour de Dieu et des autres. Aimer a plusieurs significations et la perfection suppose que nous sachions aimer à travers tout ce que nous réalisons ; mettre de l’amour dans tout ce que nous faisons ; aimer les gens continuellement. On peut prendre des vacances et laisser un moment notre travail professionnel, ou bien cesser de pratiquer un loisir pendant une toute une période, mais nous ne pouvons jamais nous reposer de notre devoir d’enfant de Dieu.

C’est précisément parce qu’il existe une tendance naturelle à se trouver des raisons de faire ce qui plaît, qu’il faudra trouver un moyen de rectifier et enseigner aux enfants à le faire. Cela suppose d’avoir des critères bien clairs, de trouver un moment favorable pour les comparer avec ce que nous sommes en train de faire, et d’agir en conséquence. Nous avons déjà largement parlé des critères. En ce qui concerne le moment favorable, il faut reconnaître qu’on a besoin de paix intérieure pour examiner sa situation de façon droite. On peut y parvenir dans les moments de silence, alors qu’on est seul avec soi-même et que l’on peut réfléchir avec sens des responsabilités non seulement à ce que l’on fait mais également à ce que l’on est. Nous devons apprendre à nos enfants à penser à leur situation personnelle, sans excès, mais suffisamment pour savoir s’ils sont cohérents avec leurs objectifs.

“Agir en conséquence” n’est pas si facile car on peut découvrir un manque de tempérance dans sa vie et le reconnaître intellectuellement. En même temps,  ce manque est lié à nos appétits, et l’intellect a besoin de la volonté pour surmonter la paresse et la commodité. Toutes les vertus ont besoin du soutien de la force, mais plus particulièrement la tempérance.

 

Conflits entre parents et adolescents

 

Nous avons parlé des divergences de vues qu’il existe entre parents et adolescents au sujet de la tempérance, comme étant l’une des principales causes de conflits. L’adolescence est probablement le moment où les parents vont remarquer un manque de tempérance chez leurs enfants, car c’est l’âge de prendre des décisions personnelles. Auparavant, ce type de défaillances ne pouvait échapper à l’attention des parents qui le corrigeaient aussitôt. A l’adolescence, cela n’est plus possible. Et les parents commencent à critiquer leur enfants qui dépensent sans compter, perdent leur temps inutilement, se couchent tard et se lèvent tard. Ils voient dans tout cela un manque de tempérance.

De leur côté, les adolescents font des reprochent à leurs parents pour les mêmes motifs. Ils les accusent d’être paresseux, de dépenser leur argent en caprices, de travailler de manière routinière et de ne s’intéresser qu’aux divertissements, ce qui revient à leur reprocher leur manque de tempérance.

Cette divergence, en l’absence de motifs de fond - comme d’exiger des enfants qu’ils vivent la tempérance tout en donnant un exemple contraire à cette vertu - vient du fait que les enfants n’ont pas reçu les critères droits et vrais permettant de prendre des décisions libres. Sans critères, ils se centrent sur des aspects isolés de la conduite, sur tel ou tel acte, sans remarquer que l’exercice de la tempérance ne peut suivre une stricte uniformité. Chacun doit prendre ses propres décisions avec son style personnel, en s’appuyant sur des critères droits et vrais.

Les parents pourront aider leurs enfants et maintenir l’unité de la famille uniquement si tous s’entendent sur les critères de jugement. Il est curieux que nous nous autorisions si facilement à faire ce qui nous plaît et que nous soyons si souvent intransigeants à l’égard des autres. Encore une fois chaque individu doit prendre ses décisions à la manière qui lui est propre, mais il a besoin, pour ce faire, de critères droits et vrais.

L’exercice de la tempérance permet aux enfants de vraiment surmonter leurs impulsions égoïstes - y compris dans la recherche de plaisirs licites - et de ne pas se laisser séduire par les choses matérielles ; ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront apprendre à aimer, à développer leur vie chrétienne, en rencontrant la joie et la paix intérieure de savoir que ce qu’ils font, ils le font bien.

 

Retour page vertus humaines