La loyauté

“La personne loyale accepte les liens qu’impliquent ses relations avec les autres - parents, amis, supérieurs, pays, institutions - de telle sorte qu’elle défend et renforce les valeurs qu’ils représentent”.

 

Si l’on réfléchit à la façon de développer les différentes vertus humaines, on remarque qu’elles sont toutes imbriquées les unes dans les autres. Ainsi, la loyauté est étroitement liée à la persévérance, à la responsabilité, au respect des autres, à la prudence et à quelques autres. Cependant, on peut considérer une réalité sous différents angles et souligner certains éléments que l’on n’avait auparavant considérés que partiellement. Dans cette optique, analysons la vertu de la loyauté.

La description initiale commençait ainsi : “La personne loyale accepte les liens qu’impliquent ses relations avec les autres”. Accepter des liens suppose d’avoir pris une décision. Mais ce type de décision diffère de celui qui est nécessaire à la persévérance. La description de la vertu de la persévérance commence ainsi : “une fois sa décision prise, elle met en oeuvre les moyens nécessaires à l’accomplissement de ce qu’elle a décidé” ; en d’autres termes, il y a une situation qui engage notre avenir et qui nous oblige à surmonter toutes les difficultés qui vont se présenter. Cependant, en acceptant un lien avec d’autres, on ne pense pas à l’avenir mais à la réalité d’un état actuel. Le lien ne change pas avec le temps, bien qu’il puisse devenir plus fort, plus profond et plus mûr. C’est pourquoi, au fil du temps, il s’agit de se comporter de façon cohérente avec la nature du lien, d’être vigilant, de le défendre et de le renforcer. En ce sens, il sera peut-être nécessaire de développer la vertu de la persévérance de façon à fortifier ce lien, mais la loyauté est la vertu qui aide la personne à être conséquente avec la parole donnée ou, dans certains cas, à prendre simplement conscience, à la lumière de raison ou de la foi, de l’existence d’une relation déterminée pour que, sans avoir nécessairement donné sa parole, elle se sente liée et moralement obligée à l’assumer librement.

Pour être plus clair, considérons la loyauté qui s’exerce vis-à-vis d’un ami. Sans approfondir pour le moment la nature de l’engagement qui existe dans ce cas, imaginons une situation où l’un des amis commence à mettre cette amitié en danger par son comportement. La loyauté devrait conduire l’autre à faire le nécessaire pour aider son ami, même si celui-ci s’est mal comporté, en vertu des valeurs que suppose le lien qui les unit. En effet, il devrait essayer d’aider son ami à conformer sa façon d’agir au lien établi pour ne pas le rompre. En même temps, il lui faudra de la persévérance pour mettre les moyens nécessaires en vue de ramener son ami aux valeurs que représente leur lien d’amitié.

Il ressort de ce que nous avons dit que la loyauté implique de reconnaître qu’un lien existe et qu’il implique un ensemble de valeurs.

 

Ce qui nous lie dans la loyauté

L’être humain a tendance à créer des liens avec les autres, car il a besoin d’eux pour différentes raisons. Les jeunes enfants vivent ces liens sans les reconnaître comme tels, mais les adolescents, déjà plus conscients de ce qu’ils font, veulent parfois s’en défaire, car ils y voient un conditionnement, une entrave à leur liberté. Considérons ces problèmes tout en réfléchissant à la façon la plus adéquate d’éduquer nos enfants.

Lorsque je dis que les enfants vivent toute une série de liens inconsciemment, je veux parler des liens qui les unissent à leur famille, à leur camarades de classe, à leur équipe de football, à quelques amis. Ils ne sont pas conscients des valeurs que ces liens représentent et, par conséquent, ne vivent pas la loyauté, du moins dans la plupart des cas. Ou bien ils se montrent “excessivement” loyaux dans un lien de moindre importance. Et là nous touchons à un autre problème : il ne s’agit pas seulement de reconnaître l’existence de liens mais également d’établir une hiérarchie entre eux. Si, à un moment donné, on trouve que la loyauté vis-à-vis de la famille est incompatible avec celle qui est due à Dieu, par exemple, il faudra accepter le fait que celle-ci prime sur celle-là. En fait, cette incompatibilité ne saurait exister. Il est possible qu’une personne ait pris des mesures qui semblent nuire à sa famille, d’un point de vue humain. Mais avec un peu de vision surnaturelle, on sait qu’en faisant de son mieux pour Dieu, on le fait aussi pour sa famille, même si parfois, cela ne semble pas évident.

Cependant, à un autre niveau, il faut reconnaître un ordre de priorités. Par exemple, un homme marié devrait d’abord être loyal envers sa famille et ensuite envers ses amis. Les deux sont compatibles. En effet, il est possible d’accepter les liens implicites dans les deux types de relations. Mais au moment d’interpréter ces liens - réaliser des actes qui les renforcent et les défendent - il faut établir un ordre de priorités pour pouvoir agir comme il convient.

Nous avons abordé toute une série de questions relatives à l’éducation de la loyauté, que nous pourrions résumer comme suit :

1) Comment éduquer les enfants pour qu’ils arrivent à reconnaître les liens implicites de leurs relations avec les autres.

2) Comment leur montrer la façon dont ils peuvent rendre ces liens compatibles.

3) Comment leur faire comprendre ce que signifie être loyal dans chaque cas.

4) Comment leur faire comprendre qu’un lien n’entrave pas leur liberté.

Considérons ces problèmes un à un.

 

La reconnaissance des relations

Auparavant, nous avons dit qu’il s’agissait d’être fidèle à la parole donnée, en tant que déclaration explicite d’une intention. Il est possible qu’il y ait une action continue ou une attitude qui soutiennent les valeurs d’une relation avec d’autres, même si rien n’a été dit. Cependant, il est probable que cette situation n’incitera pas la personne à protéger cette relation, à moins que, ne serait-ce que mentalement, il soit bien clair pour elle qu’elle a contracté un devoir permanent envers les autres. Nous verrons donc que la loyauté dépend d’un processus de l’intelligence ; c’est la conséquence d’une délibération mentale et elle ne peut se confondre avec la tendance habituelle à réagir avec son affectivité dans certaines conditions. Par exemple, bien des participants à une manifestation ne montrent aucune loyauté au pays ou au groupe en faveur duquel ils manifestent : ils ne font qu’exprimer le désir de réagir au niveau émotionnel à quelque chose qui les lèsent ou les préoccupent.

Dans ce cas, la loyauté devrait conduire la personne, pour reconnaître intellectuellement le lien qui l’oblige, à faire de son mieux pour le protéger - en travaillant consciencieusement, en améliorant les domaines dans lesquels elle peut faire du bien, etc. On ne peut pas confondre, je le répète, la loyauté, conséquence d’un engagement personnel, avec des signes qui découlent d’un état émotionnel.

Ce problème apparaît chez les jeunes enfants. Comment peuvent-ils être loyaux en ayant à peine l’usage de la raison ? La réponse est claire. Les petits enfants ne sont pas loyaux à proprement parler et ne peuvent pas l’être. Cependant, il est possible de commencer chez eux le processus d’apprentissage de cette vertu, car ils ont assurément des relations avec les autres, relations qu’ils reconnaîtront à l’âge adulte.

Les jeunes enfants peuvent apprendre à sentir l’importance d’une relation et l’intérêt de protéger ou d’aider les personnes impliquées dans cette relation. L’objectif étant qu’ils apprennent par la suite à reconnaître intellectuellement le lien existant et à défendre et renforcer l’ensemble de valeurs qu’ils représentent.

Mais, encore une fois, il devrait exister un lien, même inconscient, susceptible de devenir explicite et servir de principe d’action en temps voulu.

Concrètement, le développement de toutes les vertus orientées vers les autres  sert de fondations à la loyauté. L’enfant qui fait des efforts pour ses frères et soeurs et ses parents est en train de découvrir la famille comme entité. En même temps, comme il reçoit également de ses parents, il se rend compte du fait que, dans la famille, il trouve quelque chose qu’il ne trouve nulle part ailleurs. Son attention est néanmoins centrée sur les autres personnes avec leur nom et leur prénom - par sur les valeurs que chaque relation représente.

C’est la raison pour laquelle la loyauté en vient parfois à être excessive, du moins pendant un certain temps, car l’enfant est centré sur son ami, par exemple, et non pas sur les valeurs que représente l’amitié. Prenons un exemple : un adulte accuse un enfant d’avoir cassé un verre. Ce dernier le nie, bien qu’il soit coupable, et son ami le soutient par “loyauté”. Or la loyauté ne s’exerce pas de cette façon. Un enfant réellement loyal, après avoir protégé son ami de la colère de l’adulte, lui aurait ensuite suggéré une manière de rectifier.

En effet, l’une des valeurs qu’implique l’amitié est de s’aider mutuellement à agir correctement et à s’améliorer, précisément grâce à l’intimité qui existe entre les amis. En l’absence des valeurs sur lesquelles une relation se fonde, la loyauté n’a aucun sens ou peut conduire à défendre ou à protéger quelque chose de nuisible pour les deux amis.

Considérons un autre exemple : la loyauté d’un enfant envers son équipe. Si, pour l’enfant, la valeur primordiale de l’équipe est de triompher, on verra que, s’il perd, il critiquera à tort et à travers ses camarades et ira peut-être jusqu’à chercher une autre équipe. Un autre critiquera sans discrimination les membres d’une autre équipe qui les a vaincus, ou accusera l’arbitre, défendant encore une fois la valeur “gagner”. La loyauté envers l’équipe devrait conduire l’enfant à jouer du mieux qu’il peut, même s’il doit perdre ; à continuer ses efforts et à faire son possible pour aider les autres en tant que sportifs et en tant que personnes, même si son équipe perd de façon habituelle. L’ensemble des valeurs incluses dans le concept d’équipe comprend notamment l’esprit sportif, la compétence, la bonne humeur, l’esprit de service.

Nous sommes en train de souligner, comme en d’autres occasions, que l’une des valeurs que suppose une relation est l’amélioration personnelle et celle des autres. Cette amélioration suppose de défendre et de renforcer d’autres valeurs liées à cette relation, telles que la justice, le respect des autres, l’initiative personnelle.

Mais cela soulève une question très importante : la loyauté n’a de sens que si ces valeurs sont permanentes. Et l’indice d’une loyauté mal comprise, en l’absence de valeurs permanentes, sera la défense de la personne ou de l’institution, indépendamment des valeurs qu’elles représentent. C’est-à-dire le soutien inconditionnel de quelqu’un ou de quelque chose par égoïsme ou pour satisfaire une tendance à être membre de tel ou tel groupe. C’est pourquoi l’on peut résumer l’éducation de la loyauté en deux points :

- Faire en sorte que l’enfant développe les vertus orientées vers les autres.

- L’aider à distinguer entre les personnes et les institutions avec lesquelles il est lié d’une façon ou d’une autre, à discerner les valeurs qu’elles représentent.

Quelques exemples permettront d’éclaircir le second point. Etre loyal envers ses parents ne signifie pas approuver leur conduite, même s’ils se comportent mal, mais les défendre et préserver leur réputation des critiques non-fondées et les aider à s’améliorer. Il s’agit d’être sincère et généreux avec eux. Se montrer loyal envers son pays ne veut pas dire occulter ses maux, réagissant par pure émotivité devant l’évocation de son nom, mais protéger et renforcer ses valeurs permanentes. En Dieu seul se trouve l’harmonie parfaite entre l’être et l’agir. On voit facilement que la vérité unique, les seules valeurs permanentes se trouvent dans la révélation de Dieu, car les “valeurs” créées par les hommes restent précaires et peuvent changer suivant l’interprétation que ceux-ci donnent à leurs propres besoins.

Avant de passer au second problème, il serait  peut-être utile de répondre à la question suivante : quels sont les liens les plus normaux pour les enfants ? Les plus immédiats sont évidemment les liens familiaux, puis vient le groupe d’amis, puis quelques amis intimes. En outre, dans un établissement scolaire privé où sont intentionnellement vécues toute une série de valeurs, les enfants peuvent arriver à reconnaître le lien qui les attache à ces valeurs.

 

Les différentes relations et leur compatibilité

Pour pouvoir rendre les liens compatibles entre eux, il faudrait savoir quelle notion ont les enfants des valeurs. Un jeune peut penser que l’on vit le respect parmi ses amis mais pas dans sa famille. Par conséquent, il défendra son groupe d’amis et critiquera sa famille. Il y a pour lui incompatibilité entre deux liens et cela l’incite à abandonner l’un pour l’autre.

Nous rencontrons à nouveau le problème évoqué plus haut. La loyauté ne devrait pas découler du fait que l’on a trouvé un écho à ses idées chez autrui, car ainsi, la loyauté dure le temps que dure le partage des idées. La loyauté suppose de chercher à connaître les valeurs permanentes propres à chaque situation humaine et, parallèlement, de reconnaître ce qu’il y a de spécifique dans les différents liens qui naissent sans que l’on s’en rende compte. En ce sens, la valeur de la justice peut se vivre avec plus d’intensité en famille que dans un groupe d’amis, par exemple. La valeur de la camaraderie peut se vivre plus facilement à l’école qu’au niveau national.

C’est pourquoi l’on peut en déduire qu’en l’absence de valeurs permanentes, la loyauté n’a aucun sens. Et, d’autre part, il semble qu’il y ait incompatibilité entre deux liens uniquement lorsqu’on oublie les valeurs objectives pour se centrer sur l’interprétation personnelle des siennes propres. Il est de notre devoir d’être loyal envers soi-même, en premier lieu, ce qui suppose de chercher à approfondir les valeurs permanentes. Il nous faut ensuite prendre une décision, reconnaître intellectuellement une série de liens pour lesquels on peut agir en fonction de ces valeurs, sachant que dans telle ou telle relation, on trouvera plus de possibilités de défendre ou de protéger une valeur spécifique. Si l’on agit toujours suivant ces valeurs, il n’y aura pas d’incompatibilité, mais il nous faudra agir différemment dans chaque cas afin de les défendre et les renforcer - ce qui suppose l’exercice de toutes les autres vertus. La loyauté est donc une vertu de personne mure.

 

Apprendre à être loyal

Mais cela ne signifie pas que la vertu ne puisse être exercée par des personnes immatures. Le petit enfant apprend à être loyal en s’efforçant d’aider les autres, mais sans bien saisir la nature des valeurs qu’il renforce en le faisant. Au départ, les valeurs seront uniquement liées à une distinction élémentaire mais profonde : la distinction bien-mal. Etre loyal pour l’enfant, c’est faire son possible pour accomplir ce que ses parents ou ses professeurs lui demandent, et éviter le mal. Etre loyal implique aussi qu’il essaye d’obtenir que tous ceux qu’ils côtoient fassent de même. Si les parents encouragent leurs enfants à les rappeler à l’ordre lorsqu’ils omettent de respecter les règles du jeu, ils verront que les enfants commencent à se centrer sur la loyauté envers la norme - qui représente une valeur - et non envers la personne. De la même façon, obéir à des règles du jeu concernant la propreté personnelle ou le respect de la nature permet aux enfants d’entrevoir les valeurs qu’il y a derrière : intégrité, justice, respect des autres, etc.

A un autre niveau, il va falloir introduire la notion d’amélioration et enseigner aux enfants le devoir qu’ils ont de se perfectionner et d’aider les autres à le faire. Lorsqu’ils ont une décision à prendre, il leur faut tenir compte de ce critère. Le manque de loyauté qui consiste à ne pas aider un autre à s’améliorer peut être dû à la faiblesse, ou au fait de ne pas comprendre que le degré d’amélioration possible est ce qui peut indiquer si le comportement est correct ou non, loyal ou non. A certains moments, il est difficile de savoir comment agir loyalement, même pour les adultes. Ce le sera d’autant plus pour les enfants, qui n’ont pas de critères de jugement bien définis. C’est pourquoi il s’agit de profiter des situations où l’aspect amélioration personnelle est très clair.

Dans les relations avec les frères et soeurs, il faudra parfois éclaircir ce que signifie être loyal. Par exemple, un enfant accuse ses frères et soeurs d’avoir mal agi en quelque chose. Etre loyal signifiera les aider à progresser. Les accuser devant les parents, simplement par vengeance ou inconsciemment, en abusant de la sincérité, est tout le contraire de la loyauté. L’enfant, dans tous les cas, peut essayer d’aider les autres à rectifier et, s’il n’y parvient pas, en parler à ses parents en privé pour que ce soit eux, par leur autorité de parents, qui les aident. Il s’agit en effet d’aider les enfants à discerner les motifs réels de leurs actes pour qu’ils puissent continuer ou rectifier selon le cas.

On comprend mieux, à présent, pourquoi le respect des autres et la loyauté sont si liés. Nous découvrons le respect en tant qu’il nous fait agir ou nous abstenir, en essayant de ne nuire à personne, ni omettre de faire du bien, à soi-même et aux autres. La loyauté permet à la personne d’agir ou de s’abstenir en fonction du lien existant. Un élève qui reconnaît le lien qui l’attache à son école fera son possible pour ne pas l’altérer, en parlant mal ou en peignant sur les murs. Et, en même temps, il essayera de favoriser les valeurs qu’elle représente.

Mais au moment où les jeunes semblent avoir compris la loyauté et reconnu une série de liens, un autre problème survient : ils pensent qu’être lié à quelqu’un ou à quelque chose va entraver leur liberté.

 

Les relations et la liberté personnelle

En fait, le problème réside dans la confusion entre liberté et libération, ce qui entraîne une identification entre liberté et indépendance. “De cette façon, on fait un absolu de la liberté humaine et de l’homme lui-même : l’homme libre devient celui qui ne dépend de rien ni de personne, l’homme absolu, sans attaches, sans engagements. On arrive ainsi à une idolâtrie de la liberté, que l’on pousse à l’extrême au point d’en faire une utopie”.

Chez les adolescents, c’est un problème conceptuel, et les parents devraient se préparer à clarifier leur vision incomplète et confuse. Ils doivent notamment souligner que “notre liberté n’est qu’en partie indépendance. Nous ne nous affranchissons d’une chose que dans la mesure où nous nous rendons dépendants d’une chose supérieure. Notre liberté est capacité de choisir nos dépendances. Nous sommes libres, non seulement parce que nous pouvons choisir entre différentes sollicitations, mais surtout parce que nous pouvons choisir les relations qui nous permettent de nous développer personnellement, celles qui sont étroitement liées au bien et à la vérité. Notre liberté peut ainsi croître : elle est capacité de devenir soi-même et de se transcender”.

Le jeune qui fuit tout type de lien ou d’engagement s’apercevra qu’il ne peut vivre aucune valeur permanente. Ses principes finiront par être relatifs, et lui-même s’adaptera à toutes les situations, à l’opinion de la majorité, voire à la mode. Au contraire, en découvrant les valeurs permanentes qui sous-tendent les relations qu’il entretient, il verra qu’il dispose de solides fondations sur lesquelles il peut bâtir sa vie.

Finalement, les parents doivent discuter avec leurs enfants adolescents sur les valeurs en soi et sur la façon de les vivre en relation avec différents liens. Il peut être utile de commencer par les liens avec la famille, avec les amis et avec l’école. L’amitié, quant à elle, semble perdre du terrain : on a plus le temps d’être loyal envers les amis, on est davantage centré sur ce qu’on fait avec eux que sur les valeurs qu’il peut y avoir derrière. Les parents peuvent aussi agir pour qu’il existe des valeurs réelles dans ces liens d’amitié. Cependant, au niveau du pays, il apparaït que bien des valeurs se perdent et que la loyauté envers la patrie finit par se réduire à des manifestations émotionnelles ou à un soutien de l’alcool ou du sport national. C’est pourquoi les parents devraient insister sur la loyauté personnelle envers les institutions les plus proches de l’être humain. La valeur nation ou cité n’aura de sens que si leurs habitants sont loyaux envers eux-mêmes, à ce qu’il y a de plus fondamental en eux, à la vérité. La loyauté envers ses valeurs est fondamentale dans un monde qui se désintègre, en raison d’une attention de plus en plus exclusive à ce qui est purement transitoire.

 

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